En meeting vendredi soir à Nice, Marine Le Pen a fustigé « l'islamisation rampante » et estimé que Nicolas Sarkozy avait « blâmé l'œuvre de la France en Algérie ».
« Je suis la seule candidate de la Nation ». En meeting vendredi soir à Nice (Alpes-Maritimes) devant 3.000 personnes, Marine Le Pen s'est présentée comme la défenseure de la France face à « l'étranger ». « Plus les jours passent, plus nous apparaissons comme le parti de la vérité face aux partis du cynisme », a estimé la candidate du Front national qui l'assure : « Je n'ai pas honte de dire que je suis une candidate nationale, que j'aime mon pays et que j'aime son drapeau ».
Sans les citer, la leader frontiste a, pour commencer, fustigé un à un ses principaux adversaires dans la course à l'Élysée. « Nous avons un président sortant au bilan catastrophique qui s'accroche désespérément au pouvoir. Il n'a toujours pas de programme. Il nous le promet pour Pâques, nous l'aurons peut-être pour la Trinité », a-t-elle déclaré en évoquant Nicolas Sarkozy. Pour Marine Le Pen, « le candidat socialiste (François Hollande, ndlr) ne fait pas campagne lui non plus. Son ambition : faire moins pire que le président sortant ». Et de détourner et railler son slogan : « le changement, c'est comme avant ». Quand à François Bayrou, sa « famille politique assume le néant de son projet pour la France ».
"La voix de la survie de la France"
« Heureusement que nous sommes là », a estimé la candidate du FN. « J'ai soulevé les problèmes, mais en face de moi j'ai des anguilles qui esquivent ». Face à la réalité de leurs bilans, « la première réaction est : "c'est pas vrai", la deuxième réaction est : "c'est pas nous", puis la troisième réaction, en désespoir de cause, "c'est pas grave" ». D'ailleurs Marine Le Pen promet n'avoir « pas trouvé de différence entre le programme de Hollande et de Sarkozy ».
Se plaçant au-dessus des joutes politiques, la patronne du FN a assuré qu'elle se battait pour « vraiment changer les choses » : « Dans cette élection, ma candidature est unique. Unique, mais pas seule, parce que vous êtes là ». Sombrant alors dans un nationalisme romantique, elle a estimé être « la voix de l'exception française qui veut mettre à bas les élites ». Elle serait même « la voix de la survie de la France ». Et tandis qu'elle se présentait comme la « candidate de la Nation face à la gauche mondialiste » et « la droite du mensonge », Marine Le Pen a violemment et longuement dénoncé « l'immigration » à laquelle elle a directement lié « l'islamisation rampante ». Une diatribe particulièrement agressive mais massivement soutenue par les très nombreux hués qu'a laissé échapper son auditoire à chaque fois qu'elle a prononcé ces deux termes.
"En 130 ans, les Pieds-noirs ont fait un travail admirable"
Sans revenir sur l'affaire Merah, la chef du Front national a déploré la « ghettoïsation de la société » et énuméré certaines de ses propositions : suppression des aides sociales aux délinquants d'origine étrangère, expulsion des sans-papiers (« je mettrai les clandestins dehors, qu'ils aient un travail ou non »), ou encore rétablissement d'un service militaire d'un mois pour tous.
Profitant de la présence dans la salle de nombreux Pieds-noirs et descendants de Français d'Algérie, Marine Le Pen a également fustigé l'attitude du président sortant, accusé de s'être repenti devant le Premier ministre turc et « islamiste » Recep Tayyip Erdogan pour l'occupation de ce territoire par la France : « Nicolas Sarkozy a blâmé l'œuvre de la France en Algérie », a-t-elle estimé, jugeant qu'« en 130 ans, les Pieds-noirs ont fait un travail admirable. La France doit le reconnaître, la France ne doit pas l'oublier ».
La candidate frontiste a également déclaré que « nous ne devons pas oublier les Harkis, honteusement abandonnés par les pouvoirs publics ». « Si la France a une dette envers les Musulmans, c'est bien vis-à-vis des seuls Harkis qui ont versé leur sang pour la France », a-t-elle affirmé.
Commentaires
Certains anciens du FLN ont regretté n'avoir pas été Harkis, pour les avantages en France aujourd'hui.
(Voir Dalila Kerchouche chez Ardisson, et la mimique finale du Père de La Morandais, quand elle raconte la réaction d'un Moudjahidine plein de regrets, et les reproches contre les dirigeants issus du FLN, cause d'une grande misère).