Posté par Isabelle Weber le 5 avril 2012
Un chercheur français anciennement expatrié aux Etats-Unis écrit à Marine Le Pen
Ce matin Marine Le Pen était l’invitée de Jean-Michel Aphatie sur RTL, et les auditeurs ont pu entendre en direct le parti pris du journaliste face à la candidate à la présidentielle, concernant les conditions de travail et d’aides attribuées aux étrangers dans les autres pays et notamment les Etats-Unis. Le journaliste a refusé d’entendre que concernant les Etats-Unis, les étrangers peuvent être du jour au lendemain priés de quitter le territoire, si ces derniers n’ont pas de « carte verte », carte qui est extrêmement difficile à obtenir.
Suite à cette émission, Marine Le Pen, a reçu un courriel de soutien de la part d’un Français qui a vécu pendant 7 ans aux Etats-Unis et qui a cotisé au système social du pays sans pouvoir en bénéficier. Il a été prié récemment de quitter le territoire américain après avoir perdu son travail de chercheur scientifique. Il a eu 10 jours pour faire ses valises. Nous reproduisons la lettre.
Chère Madame Le Pen,
J’ai écouté avec attention votre interview ce matin sur RTL et je suis totalement de votre avis. Peut être que mon expérience personnelle pourra vous aider face à une interview du type de celle de JM Aphatie.
J’ai vécu 7 ans aux États-Unis, légalement, sur un visa J1 puis sur un visa H1B, (visa de travail pour chercheurs) et effectivement je n’avais droit à rien en tant qu’expatrié. J’ai cotisé 7 ans pour la sécurité sociale américaine à laquelle je n’avais pas droit. Tous les ans je recevais une lettre de l’administration m’informant que je n’avais pas encore de droit car il faut 10 ans de cotisation avant de pouvoir prétendre à quoi que ce soit.
En réalité, si on regarde de plus près, la situation est même encore plus drastique, car il faut non seulement avoir 10 ans de cotisation, mais aussi que son visa de travail soit transformé en visa permanent (carte verte) ou en une naturalisation, ce qui est très difficile à obtenir (j’ai essayé et malgré mes diplômes et mon job dans un institut de recherche prestigieux je n’ai pas pu régulariser ma situation).
En fin d’année dernière, j’ai perdu mon travail et on m’a signifie que j’avais 10 jours pour quitter le territoire américain, ce qui est très court pour se retourner (vendre sa voiture, donner son préavis à son propriétaire, trouver un logement ou un travail en France…) évidemment je n’avais droit à aucune indemnité chômage.
De retour en France je n’avais droit à rien non plus. La personne que je suis allé voir à la sécurité sociale française m’a même demandé mes revenus américains et m’a dit que je devais m’inscrire à la CMU et payer 3000 euros de ma poche par an… alors que j’étais sans ressource.
Au pôle emploi, je n’ai eu droit à rien, et une personne sans carte de séjour a été traité en priorité lors de mon premier rendez-vous. Ce système marche sur la tête.
Je pense que les Français n’ont même pas conscience de la difficulté des expatriés Français à l’étranger qui n’ont droit à rien.
Bonne chance pour ces élections, c’est toujours un plaisir de vous voir à la télévision. Je n’ai pas eu le temps de m’inscrire sur les listes électorales (je n’ai d’ailleurs jamais voté) et mon regret est de ne pas pouvoir voter pour vous,
Très cordialement
Commentaires
il n,y a pas qu,aux States !!
le probléme c,est dans notre pays qui permet tout et n,importe quoi au nom de l,universalisme si cher à mélenchon et consorts!!
salutations.