Créé le 30-04-2012 à 17h10- Mis à jour à 17h10
Le magazine, à paraître mercredi, affirme avoir pu consulter certains "dossiers confidentiels" qui "s'entassent dans les archives de l'Elysée et du Quai d'Orsay".
Interrogé lundi par l'AFP sur l'authenticité de ces documents, le Quai d'Orsay n'a fait de commentaire immédiat. L'Elysée de son côté n'a pas souhaité y réagir.
Le magazine affirme que "l'essentiel de l'affaire s'est soldé en sept jours, en une succession de bluffs, loin du temps long de la raison diplomatique" et assure que "le sort des infirmières bulgares s'est joué sur des missiles français et une centrale nucléaire".
En décembre 2007, au premier jour d'un visite à Paris de Mouammar Kadhafi à Paris, six mois après la libération des Bulgares, l'Elysée avait détaillé les accords et contrats signés avec la Libye, parmi lesquels un accord de "coopération pour le développement des utilisations pacifiques de l'énergie nucléaire" pouvant conduire à la livraison d'un réacteur destiné à dessaler l'eau de mer.
Quelques mois plus tôt, Nicolas Sarkozy, qui vient d'être élu à la présidence française, s'activait à persuader Kadhafi de libérer les Bulgares accusées en Libye d'avoir inoculé volontairement le virus du sida à des enfants.
Le 16 juillet, rapportent Les Inrockuptibles, l'ambassadeur de France à Tripoli Jean-Luc Sibiude reçoit un télégramme de Paris lui demandant "d'approcher au plus haut niveau les autorités libyennes pour leur soumettre un projet d'accord-cadre de coopération franco-libyenne", selon le message confidentiel cité par le magazine.
"Ce texte pourrait être signé lors de la visite qu'envisage de faire le président de la République en Libye, si nous avons reçu d'ici là la confirmation de l'extradition des infirmières", explique un conseiller de Bernard Kouchner, alors ministre des Affaires étrangères à l'ambassadeur.
Paris énumère les domaines sur lesquels il pourrait porter parmi lesquels le "nucléaire", souligne Les Inrockuptibles.
Deux jours plus tard, toujours dans un télégramme, l'ambassadeur de France informe son ministre de tutelle que Kadhafi a apprécié le mot "nucléaire". "Les Libyens attendaient ce signal qui répond à une demande personnelle du colonel Kadhafi", écrit-il.
Dans la nuit du 23 juillet, l'ambassadeur reçoit un nouveau télégramme de Paris annonçant que l'accord nucléaire souhaité par Kadhafi est accepté par Paris. Le "oui" français doit être remis au Libyen "dans les meilleurs délais", mais "uniquement si les infirmières et le médecin sont d'ici là libérés", souligne le télégramme, cité par le magazine.
"Cela marche, commente l'hebdomadaire. Le lendemain, mardi 24 juillet, Mouammar Kadhafi libère les infirmières bulgares".
Interrogé en 2007 par une commission parlementaire, Claude Guéant, alors secrétaire général de l'Elysée et plus proche collaborateur de Nicolas Sarkozy, avait assuré que la libération des soignants bulgares n'avait pas donné lieu à des "contreparties".
Le Nouvel Observateur - 30/04/12
Commentaires
Quelles magouilles ! Même la Bulgarie ne voulait pas de ces infirmières ! Mais pour le hongrois c’était toujours des immigrées de plus ! On comprend pourquoi Paris tenait à éliminer la famille Kadhafi et celui-ci s’est montré bien naïf !
Cher abad: qui étaient d'ailleurs réellement ces infirmières bulgares? Elles étaient peut-être vraiment coupables? - Des espionnes sans doute...
On nous fait gober n'importe quoi... La Cecilia ex-Sarkozy doit en savoir, des choses... Pourquoi au fond a-t-elle voulu divorcer, s'éloigner très loin de lui ?
Kadhafi n'était pas forcément naïf, mais il était habitué à des hommes de tribu ayant un certain sens de l'honneur élémentaire! Lui n'a pas failli à l'honeur! Jusqu'au bout, il est resté digne, courageux, et il n'a pas cherché à fuir pour se mettre lâchement à l'abri!
Pour moi, le Lion du Désert est un grand homme, fidèle à son pays et à son peuple. On ne trahit d'ailleurs que les hommes debout, les maîtres et non les valets.