Les militants frontistes sont de plus en plus nombreux à assumer publiquement leur orientation politique. Ils l'ont prouvé mardi lors du traditionnel défilé de Jeanne d'Arc.
« Français fier et fort ». C'est le slogan qui figurait sur le t-shirt de certains partisans de Marine Le Pen rassemblés mardi matin sur la place du Palais royal, à Paris. Réunis pour le traditionnel défilé de Jeanne d'Arc du 1er mai, ces frontistes décomplexés et peu habitués aux manifestations de masse, ont ainsi tenu à remercier leur ex-candidate à l'élection présidentielle pour son résultat obtenu le 22 avril (17,9% des suffrages exprimés). En attendant son arrivé, les plus téméraires se chauffent la voix. L'enthousiasme est palpable et les slogans fusent : « Ni droite ni gauche, bleu marine ! » ou encore « On est chez nous ! » sont répétés en chœur, notamment par les membres des « Jeunes avec Marine » venus en nombre.
« C'est la première fois que je viens et c'est aussi la première fois que je vote », explique Geoffroy, originaire d'une petite commune de Seine-et-Marne et actuellement étudiant dans la capitale. « On se mobilise, on perpétue l'élan qui s'est dégagé au premier tour. On veut se montrer », indique-t-il. Ses deux amis acquiescent : « Marine a fait un bon score », estime Jérémy qui aurait certes préféré la voir au second tour. Mais « on est surtout là pour revendiquer notre fierté d'être Français », indique Nicolas. « Les gens ici ne sont pas racistes dans leur grande majorité », précise Geoffroy. « Je ne regarde pas la race ou la couleur de la peau. Ce sont des valeurs que je défends. Si on ne les protège pas, ça ne peut pas marcher ».
Hommage à Jeanne d'Arc
Le cortège s'ébranle peu après 10h30. Des représentants de toutes les fédérations régionales sont présents. Un éclectisme le plus total règne au sein de ce groupe en apparence pourtant homogène. Les jeunes du FNJ côtoient les anciens combattants toutes décorations dehors, les loups solitaires marchent aux côtés de familles entières, les jeunes fils et filles de bonne famille de l'ouest parisien évoluent avec les skinhead en bombers et rangers. Une nuée de drapeaux tricolores file vers la statue de Jeanne d'Arc, place des Pyramides, au pied de laquelle Marine Le Pen dépose une gerbe de fleurs. Un bref moment de recueillement, puis la marche reprend vers la place de l'Opéra d'où la leader du FN doit s'adresser à la foule. La fête est réussie. « L'année prochaine, nous serons encore plus nombreux », promet Josiane, une militante de la première heure persuadée que le grand soir version bleu marine est désormais proche.
Commentaires
Bon et intéressant reportage de ce Philippe Peter ; mais il oublie de (ou n’ose pas) préciser qu’il y avait plus de 50000 personnes, au moins !