C'est l'heure des cartons pour les ministres du gouvernement Fillon. S'ils bénéficieront pendant six mois encore de leur salaire de membres du gouvernement, il leur faudra d'ici là avoir retrouvé un job ou un mandat. Or, pour certains candidats aux législatives de juin prochain, la victoire est loin d'être assurée...
Les ministres en difficulté
Certains membres du gouvernement sortant pourraient bien se trouver en difficulté les 10 et 17 juin prochains. C'est notamment le cas de Xavier Bertrand (Travail), François Hollande ayant recueilli 52,4% des voix au second tour de la présidentielle dans l'Aisne. Dans sa ville de Saint Quentin, le candidat PS recueille même 54,18% des voix.
Nathalie Kosciusko-Morizet, ex-porte-parole de campagne de Nicolas Sarozy, a également vu Hollande arriver largement en tête dans sa commune de Longjumeau (55,49%) et dans tout son département de l'Essonne (53,43%).
François Hollande est aussi arrivé en tête dans les fiefs de Laurent Wauquiez (Enseignement supérieur, Haute-Loire), Benoist Apparu (Logement, Marne), Luc Chatel (Education, Haute-Marne), Bruno Le Maire (Agriculture, Eure), Marc Laffineur (Anciens combattants, Maine-et-Loire), Maurice Leroy (Ville, Loir-et-Cher). Chez le ministre de l'Economie François Baroin (Aube), Sarkozy est arrivé en tête, mais de seulement quelques dixièmes de points.
La partie n'est pas gagnée non plus pour Edouard Courtial (Français de l'étranger) dans l'Oise, ni même pour Nadine Morano (Apprentissage) en Meurthe-en-Moselle, où Sarkozy ne l'a emporté que d'un cheveu et où le FN est puissant. Tous vont devoir désormais compter sur leur cadrage local et leur notoriété personnelle pour faire la différence en juin prochain.
Si Sarkozy est arrivé largement en tête à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), où Claude Guéant est candidat, le ministre de l'Intérieur doit toutefois affronter un candidat dissident qui lui complique singulièrement la tâche... Quand à Marie-Luce Penchard (Outre-Mer), elle aura fort à faire en Guadeloupe, alors que l'île a connu une marée rose à la présidentielle.
Ceux qui ne s'inquiètent pas
Les ministres qui ont hérité d'une circonscription des Français de l'étranger peuvent partir confiants : c'est le cas de Thierry Mariani (Transports) et Marie-Anne Montchamp (Cohésion sociale).
Le Premier ministre François Fillon, lui, s'est réservé une circonscription en or à Paris. David Douillet (Sports) ne paraît guère menacé dans les Yvelines, tout comme Claude Greff (Famille) en Indre-et-Loire, Pierre Lellouche (Commerce extérieur) à Paris, Jean Léonetti (Affaires européennes) dans les Alpes-Maritimes, Patrick Ollier (Relations avec le Parlement) dans les Hauts-de-Seine, Valérie Pécresse (Budget) dans les Yvelines ou le centriste François Sauvadet (Fonction publique) en Côte d'Or. Quant à Michel Mercier (Justice), Henri de Raincourt (Coopération) et Gérard Longuet (Défense), ils observeront la bataille législative de loin, depuis leur siège de sénateur. Philippe Richert (Collectivités territoriales), lui, a décidé de laisser sa place au Sénat à son suppléant. Il redeviendra un président du Conseil régional d'Alsace à plein temps.
Ceux qui ont déjà jeté l'éponge
Roselyne Bachelot (Solidarités et cohésion sociale) avait déjà prévenu qu'elle ne comptait pas se représenter. De même, Nora Berra (Santé) a jeté l'éponge, tout comme le maire de Bordeaux Alain Juppé (Affaires étrangères), déjà battu aux législatives de 2007 par le PS. Eric Besson (Industrie) ne sera pas candidat non plus dans la Drôme. Frédéric Mitterrand (Culture), lui, devrait retourner à la vie civile.
Commentaires
Qu'ils aillent faire la queue au Pôle Emploi avec leur chère diversité ;o)
Les pauvres : ils vont devoir aller pointer à pôle emploi !