Pour Bernard Squarcini, le patron du renseignement intérieur (DCRI) interrogé le 23 mars par « le Monde », Mohamed Merah « s’est radicalisé seul », et son passage à l’acte — l’assassinat de trois militaires et de quatre personnes de confession juive dont trois enfants à Toulouse en mars — relève plus d’un « problème médical » que d’un parcours jihadiste.
Près de deux mois après les faits, il ne resterait donc aucune piste à creuser, aucun réseau à surveiller?
Les éléments du dossier d’instruction, que nous dévoilons ici, montrent au contraire que de nombreuses hypothèses sérieuses restent à explorer.
Une longue préparation, minutieusement calculée
Et que le petit voyou de cité ne s’est pas transformé en terroriste du jour au lendemain, par ses seuls moyens, mais bien à l’issue d’une longue préparation, minutieusement calculée et froidement exécutée. L’impressionnante enquête policière, réalisée en quelques jours, soulève en effet de nombreuses interrogations. Merah utilise de fortes sommes en liquide alors qu’il n’a aucun revenu. Les « braquages », évoqués un temps par le tueur à scooter pour expliquer ses ressources, n’apparaissent pas vérifiés à ce stade des investigations. Le gamin de la cité des Izards, qui a arrêté tôt l’école, sait comment dissimuler ses e-mails ou ses appels téléphoniques. Et que dire du rôle de sa famille, des liens de son frère Abdelkader avec le groupe islamique de Toulouse démantelé en 2008?
Enfin, ses nombreux séjours au Moyen-Orient, celui en Israël, puis au Pakistan et en Afghanistan restent mystérieux. D’après ses propres déclarations, c’est là-bas qu’il aurait suivi une formation paramilitaire. Ces fréquents déplacements lointains posent la question des méthodes de la DCRI. Malgré un signalement dès 2006, Mohammed Merah a pu voyager tranquillement à plusieurs reprises au Moyen-Orient sans jamais être surveillé. Défaillance des services? A-t-on tenté de recruter Merah pour obtenir des renseignements? Curieusement, aucun des documents liés à ces questions ne figure dans le dossier d’instruction.
Le Parisien - 13/05/12
Commentaires
il a du avoir une formation théorique et pratique quelque part , aprés a t,il été manipulé ou pas , c,est une autre histoire !!
on ne saura surement jamais le fond de cette affaire!!
salutations.