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Rocard à Téhéran: le bout du tunnel ?

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Rocard, à Téhéran: le bout du tunnel?
 
IRIB- L'Iran a voulu dérouler le tapis rouge, pour la visite «privée», ce week-end, de l'ancien Premier ministre socialiste français ...

...Michel Rocard, car considéré comme un émissaire du nouveau Président François Hollande, dont Téhéran espère une amélioration des relations bilatérales.

Reçu samedi par le chef de la diplomatie Ali-Akbar Salehi puis par un vice-ministre, Michel Rocard a rencontré dimanche le négociateur iranien pour le dossier nucléaire Saïd Jalili -- également secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale ainsi que l'influent président de la commission des affaires étrangères du Parlement Alaeddin Boroujerdi. Jalili a rappelé à M Rocard a quel point l'Iran se sentait mal compris par les pays occidentaux qui en adoptant une politqiue de deux poids deux mesures lui nient le droit d'accès à l'énergie nucléaire à finalité civile. Salehi, ministre des AE a souhaité quant à lui que les deux pays ouvrent un nouveau chapitre dans leur relations bilatérales.

A M Rocard est réservé en effet un agenda unique, pour ne pas dire hors de proportion avec son statut, lui qui est arrivé vendredi en Iran pour une visite privée de trois jours à l'invitation des autorités pour donner notamment une conférence à l'université de Téhéran. Mais cette visite - prévue en avril puis retardée en raison de ses problèmes de santé - est intervenue au lendemain de l'élection du socialiste François Hollande à la présidence française, et Téhéran a saisi l'occasion pour faire une ouverture appuyée en direction du nouveau pouvoir français.

Car en Iran on comprend le pourquoi de tant d'hostilité de la France sarkozyste, de tant d'alignement aveugle sur les positions outre atlantique. Avec la crise économique dont les retombées s'amplifient de jour en jour, la France avait-elle besoin de mettre tant de zèle à sanctionner l'Iran, à se priver d'une présence efficace sur le marché énergétique de l'Iran? Etait-elle contrainte de réduire sa mission diplomatique de geler ses liens commerciaux avec Téhéran? Jamais la France n'aura été autant absente en Iran qu'à l'époque de Sarkozy.

Lors de son entretien avec Michel Rocard, Ali-Akbar Salehi a d'ailleurs «salué la victoire de François Hollande» et espéré qu'elle déboucherait sur «une nouvelle approche pour développer les relations entre Téhéran et Paris dans tous les domaines».

Dès l'élection de François Hollande, Téhéran avait souhaité publiquement qu'elle ouvre «une nouvelle ère» dans les relations franco-iraniennes, mises à mal par la ligne atlantiste du président sortant dans le dossier nucléaire iranien, un nucléaire au quel s'est initié l'Iran dans les années 50 grâce à la France.

Durant les cinq années qu'a duré le catastrophique mandat de Sarkozy, la France a notamment été en pointe depuis pour imposer des sanctions économiques sévères contre l'Iran et céder aux sirènes alarmistes américaines qui voit dans le chantage au nucléaire un levier de pression contre un état iranien plus que jamais hostile à son hégémonie.

Téhéran a choisi de défendre son dossier nucléaire auprès de Michel Rocard en organisant une rencontre avec Saïd Jalili, deux semaines avant une réunion cruciale le 23 mai à Bagdad de l'Iran avec les grandes puissances, dont la France, pour tenter de trouver une solution négociée à la crise. et il espère que ce geste de grande ouverture soit apprécié à sa juste valeur par Paris. Le Président Hollande s'est bien gardé de prononcer publiquement sur ce geste laissant à son entourage le soin de débiter la sempiternelle antienne émise à chaque fois qu'il est question du dossier nucléaire iranien. on ainsi eu droit dès hier à ces dépêches tombées sur les telex :

" Hollande a soigneusement pris ses distances avec cette visite, insistant sur le fait que l'ancien Premier ministre n'était porteur d'aucun message ni investi d'aucune mission".

ou encore :

«La position de François Hollande au sujet du programme nucléaire iranien est connue. L'Iran doit se conformer à ses obligations internationales et respecter les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies en cessant ses activités nucléaires, sans finalité civile crédible», et «coopérer pleinement avec l'Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA)».

Mais M.Hollande, l'Iran ne s'est jamais soustrait à ses engagements internationaux, dans le cadre de son dossier nucléaire. il ne l'a pas fait, comme le prouve les rapports successifs de l'AIEA. Son espoir à l'approche des négociations de Bagdad, c'est que vous et vos compères occidentaux soyez prêts à le reconnaitre. Ce sera le début de la fin de la crise et peut-être, l'aube d'une relation nouvelle!

IRIB - 12/05/12

 

 

 

 

Commentaires

  • A mon avis, Rocard ne sait pas qu’il est chez Amadihnejad. Il ne doit pas savoir, non plus, que Sarko n’est plus Président de la République !

  • Sur un dossier aussi important le nouveau gouvernement entrant discute avec sa contrepartie iranienne pour infléchir sa politique, car si Hollande est toujours resté politiquement correct en affirmant que l'Iran devait arrêter son programme, il est aussi conscient que la France ne peut pas et ne dois pas systématiquement suivre la ligne atlantiste. Par ailleurs, les éternels signaux alarmistes des médias occidentaux sont bien différents de la situation réelle, que nos hauts responsables, eux, connaissent très bien.

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