Né à Montbrison le 13 janvier 1812, Victor de Laprade, fils d’un médecin lyonnais, fit ses humanités au collège de Lyon, suivit un cours de droit, fut inscrit au barreau, mais quitta tout pour se consacrer aux lettres. En 1839, il publia son premier poème : les « Parfums de Madeleine », puis successivement « Psyché » (1841) ; « Odes et Poèmes » (1844).
En 1847, il fut appelé à la chaire de littérature française de la Faculté des Lettres, à Lyon, où il demeura jusqu’en 1863 ; une satire, les « Muses d’Etat » lui valut l’honneur d’une destitution signée de l’empereur ! Le 8 février 1871, le poète fut envoyé à l’Assemblée nationale pour représenter la ville de Lyon ; il démissionna bientôt en 1873, pour raison de santé. Victor de Laprade mourut le 13 décembre 1884, dans son domicile, à Lyon, 10, rue de Castries ; il était âgé de près de 72 ans. Il fut membre de l’Académie française.
L’Invasion
Que le moindre clocher sonne le glas d’alarmes,
Que chacun sous son toit se dresse avec ses armes,
Que tout hameau lointain vierge de l’étranger,
Coure au-devant du flot qui veut nous submerger
Que tout homme jaloux d’une sœur, d’une femme,
Ayant à lui son champ et sa fierté dans l’âme ;
Que tout chef d’une race et tout enfant pieux,
Qui sait sous quel gazon reposent ses aïeux,
Jurant de recouvrer cette place usurpée,
Frappe un coup de sa faux s’il manque d’une épée.
Et, certes, nous verrons ces torrents d’ennemis,
Des villes et des bourgs promptement revomis,
Et nous redeviendrons, d’insultés que nous sommes,
Libres, maîtres chez nous, comme il sied à des hommes.
Aimez la France
Si vous voulez dans votre cœur,
Quand mes os seront sous la terre,
Sauver ce que j’eus de meilleur,
Gardez mon âme tout entière.
Aimez, sans vous lasser jamais,
Sans perdre un seul jour d’espérance,
Aimez-la comme je l’aimais,
Aimez la France.
Servez-la dans l’obscurité.
Avec la même idolâtrie ;
Arrière toute vanité,
Et gloire à toi, sainte patrie !
Votre honneur, amis, c’est le sien
Humbles soldats de sa querelle,
Souffrez sans lui demander rien
Souffrez pour elle !
Vous tenez d’elle et des aïeux,
De ce gand passé qu’on envie,
Vos mœurs, votre esprit et vos dieux,
Vous lui devez plus que la vie.
Ne marchandez pas votre sang,
Afin de la rendre immortelle…
Au premier rang, au dernier rang,
Mourez pour elle.
Ce monument érigé à l’entrée principale du Parc de la Tête d’Or à Lyon, a été inauguré le 30 octobre 1887, à la mémoire des “Moblots” * et des légions du Rhône, défenseur de la Patrie pendant la guerre de 1870-1871.
A cette inauguration, participèrent les délégués de la municipalité de Belfort, entourés d’un groupe de défenseurs de cette ville, porteurs du drapeau de Belfort pendant le siège. Ils offrirent un drapeau à la société fraternelle des anciens mobiles du Rhône.
* Moblot : abréviation familière de Garde Mobile, en 1870-1871
Commentaires
De la vraie poésie "de souche" pour les "de souche", qui sera peut-être bientôt interdite par la censure du Régime islamo-gauchiste !
"Et nous redeviendrons, d’insultés que nous sommes,
Libres, maîtres chez nous, comme il sied à des hommes."
Merci Gaëlle pour ce poème patriotique qui gagnerait à être largement diffusé !
"Quand le peuple sera maître en poésie, il sera maître en politique aussi" (Sandor Petöfi).
Merci Gaelle! Un grand poete francais dont je n'ai jamais oublie le poeme: La Mort d'un Chene:
http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/victor_de_laprade/la_mort_d_un_chene.html
@ Nelly: je viens de lire le poème et je crois bien que nous avons les mêmes goûts!
@ dirk: c'est magnifique!
libres et maitres chez nous comme il sied à des hommes , je pense que l,époque est passé , car les hommes sont de moins en moins nombreux en Europe !!
salutations.
Voilà un magnifique poème prémonitoire qui s’applique si bien à la situation actuelle de la France. Et on sait, grâce à une autre poésie chantée, comment cela se terminera :
« qu’un sang impur
abreuve nos sillons ! ».