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Gendarme abattue: le poignant témoignage de sa mère

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Françoise Champlon, la mère d’Alicia, l’une des deux femmes gendarmes tuées le 17 juin dans le Var, s’exprime pour la première fois depuis le drame.

Propos recueillis par Timothée Boutry avec Geoffroy Tomasovitch | Publié le 10.07.2012, 11h38

Alicia Champlon est l’une des deux gendarmes tuées le 17 juin à Collobrières (Var) lors d’une intervention pour un tapage nocturne. | (SIRPA-GENDARMERIE.)

 
Installés dans la Meuse, les parents d’Alicia Champlon confient leur douleur depuis le décès de leur fille unique de 29 ans et de sa collègue gendarme Audrey Berthault à Collobrières (Var) le 17 juin. Les deux femmes intervenaient pour un simple tapage nocturne. Elles ont pourtant été froidement abattues par Abdallah Boumezaar, un homme déjà condamné par le passé.
 
 
Défendus par Me Gilbert Collard, les époux Champlon oscillent entre désespoir et colère.

Dans quel état d’esprit êtes-vous?
FRANÇOISE CHAMPLON.
On n’est pas bien du tout. On a perdu le sommeil, on n’a plus aucun repère… J’ai le visage d’Alicia sans cesse devant les yeux. C’est atroce de perdre sa fille unique. Mais je suis aussi très en colère contre celui qui a fait ça (NDLR : mis en examen et incarcéré, Abdallah Boumezaar a avoué avoir tué les deux femmes). Son geste est révoltant.


Quelle fille était Alicia?
C’était une jeune fille adorable qui s’épanouissait dans son travail. Elle avait toujours voulu faire ce métier. Quand elle avait 12 ans, elle disait déjà : « Je serai gendarme et je travaillerai dans le Sud. » Elle avait été la plus jeune à intégrer l’école. Elle aimait servir son pays et faire respecter la loi. Avec son compagnon, qui est lui aussi gendarme, ils avaient des projets. Elle avait un avenir et tout pour être heureuse.

Evoquait-elle les risques inhérents à son métier?
Jamais. Alicia nous disait toujours de ne pas se faire de souci pour elle. Rien ne lui faisait peur. Elle était gradée et savait se faire respecter avec son caractère bien trempé. D’ailleurs, peu importe que la patrouille ait été constituée de deux femmes. On savait qu’il y avait des risques, qu’un accident pouvait arriver mais là, c’est beaucoup plus dur d’accepter un assassinat. Ça renforce notre colère mais ça génère aussi de la haine.

Que ressentez-vous par rapport à son assassin présumé?
Je veux savoir dans quelles conditions il a été relâché après ses précédentes condamnations. J’attends les résultats de l’enquête. La fait son travail, je ne veux pas les mettre en cause. Peut-être qu’ils n’ont pas assez de moyens, mais il y a clairement quelque chose qui ne va pas. En tout cas, j’attends beaucoup du procès pour que justice soit faite et qu’il soit emprisonné à vie. Ce jour-là, je ne baisserai pas les yeux face au de ma fille.

On perçoit aussi du dégoût chez vous…
Oui, j’ai l’impression qu’on ne respecte plus rien. Ni son pays, ni ses lois, ni les uniformes. Personne n’a plus peur de rien. Notre fille, elle, a été digne jusqu’au bout. Nous sommes très fiers de notre fille chérie.

Quelle place occupe Audrey Berthaut dans votre cœur?
Elle est avec nous. Sa photo est sur notre bureau, à côté de celle de notre fille. Elles sont désormais unies pour la vie. La semaine dernière, nous avons eu son mari au téléphone. Lui aussi est anéanti. Ses deux filles lui permettent de tenir.

Etes-vous soutenus depuis le décès d’Alicia?
Enormément. On reçoit des centaines de lettres. Des officiels nous écrivent mais aussi des anonymes : des parents de militaires, des pompiers… On reçoit aussi des témoignages de l’étranger. La gendarmerie est très présente, on découvre vraiment à quel point c’est une grande famille. On regrette simplement de ne pas avoir eu de coup de téléphone du de la République car, en tant que chef des armées, c’était le supérieur d’Alicia.

L’élan de solidarité ne s’essouffle pas…
Non. On va tous les jours au cimetière et, à chaque fois, on découvre de nouvelles fleurs. Depuis le drame, notre voisine, qui est veuve, nous fait à manger. L’assistante sociale est d’une très grande écoute. Tout cela est très précieux, ça nous réchauffe le cœur.

Le Parisien

Commentaires

  • Il ne lui reste plus qu’à bien voter la prochaine fois !

  • notre compassion va aux familles des deux jeunes femmes!
    qu,elles reposent en paix .
    quant au tueur il sait que seulement quelques années de taule l,attendent !!
    quant à normal premier rien d,étonnant!
    salutations.

  • Soral explique l'incongruité du port de l'uniforme et d'armes par les femmes, conséquence selon lui du mélange des genres et des catégories selon l' idéologie égalitariste à la mode ("un homme c'est une femme et inversement !". Je partage ce point de vue, et malheureusement, ces pauvres jeunes femmes ont payé de leur vie cette folie !
    Cela n'ôte rien bien sûr à la compassion que j'éprouve vis à vis de leurs familles brisées. C'est quand même ceci que je veux exprimer en priorité.

  • dirk, je suis totalement de votre avis à ce sujet.

    Si elle avait été un homme, elle serait peut-être encore en vie et aurait tué en légitime défense celui qui venait de tuer sa collègue.

    Un homme normal est fait physiquement et moralement pour être un guerrier et un soldat, un gens d'arme.

    Je ne suis pas "féministe", car la femme a un autre rôle à remplir, complémentaire, auprès de l'homme. Elle est sa mère, sa femme, sa soeur, son amante, voire son égérie, elle est la tendresse et la vie, la source qui régénère l'homme.

  • Alicia Champlon a payé de sa vie, comme sa collègue, l'absurdité de notre société égalitariste.

  • Ce salopard a tué deux familles.

  • Gaelle , bien en phase avec propos et ceux de Soral, si les féministes hystériques lisent votre blog , elles doivent s,arracher le chignon , et cela me fait rire et plaisir rien que d,y penser!!
    salutations.

  • @Gaëlle,
    A 100% d'accord avec votre conception de la femme et de l'homme que, je crois, nous sommes nombreux à partager ici.
    Nous sommes déterminés par des millénaires de partage des rôles et par la complémentarité entre eux.
    Je trouve presque criminel qu'on envoie des jeunes femmes pour régler ce type de problème ! Même à deux et armées, elles avaient peu de chances devant un type froid déterminé (je crois en plus qu'il était physiquement assez imposant).

  • Dans cette mixite sociale ou nous vivons, les femmes ne sont plus respectees.. Il faut donc eviter de les rendre vulnerables.
    Je suis desolee pour ces jeunes femmes dont les reves se sont effondres a jamais...
    Gaelle, j'aime bien votre description de la femme et je suis tout a fait d'accord avec vous..

  • @ Nelly: je viens d'apprendre avec horreur et dégoût que leur meurtrier (présumé) se vantait en prison de ces deux crimes : il a été mis àl'isolement.

    Quel être immonde! Mais semblable sans doute à ceux qui ont assassiné en Afghanistan la jeune femme soupçonnée d'adultère.
    A noter que l'homme avec lequel une femme a "fauté" n'est jamais jugé ni condamné... comme si'il était "irresponsable".

    Il y a un livre que j'avais beaucoup aimé: c'était "La sorcière" de Michelet.

  • Je cite ici Soral et le melange des genres a propos de cette tragedie :
    "On lui a envoyé deux petites gendarmettes, deux petites bonnes femmes, vingt et quelques années ... mère de famille de deux gosses, portant l’uniforme, uniforme qui incarne l’autorité du père. (Il y a la) confusion, inversions de valeur qui au niveau symbolique sont très violentes pour un homme issu de sociétés patriarcales et traditionnelles. La femme incarne l’amour. Elle peut être mère, religieuse, médecin. Mais dès qu’elle est gendarme, flic, etc., ça pose des problèmes de représentation qui sont anthropologiques."
    J ai deja cite ici le tres pertinent ouvrage de Allan et Barbara Pease : "Pourquoi les hommes n ecoutent jamais rien et pourquoi les femmes ne savent pas lire les cartes routieres" ou l on explique que dans la societe prehistorique, l homme etait chasseur (portant l arme et la "mort" pour defendre eventuellement sa famille), et la femme mere de famille et cueilleuse pourvoyeuse (portant la vie et la flamme du foyer). Mais surtout que cette distribution naturelle des roles (selon la necessite de la perennite de l espece), n impliquait a coup sur AUCUN sentiment de superiorite ou d inferiorite de l une ou l autre des parties, les 2 etant indissociables. Les femmes possedaient en outre des pouvoirs de guerison par leur connaissance des plantes et autre philtres (voir Medee la magicienne magnifiquement illustree dans le film de Pasolini). Elles etaient donc tres respectees sinon craintes. Ce modele antique est malheureusement perdu a tout jamais.
    On peut rappeler aussi qu il existe tout de meme quelques rares cas "d amazones" presque invicibles telles celles de la garde rapprochee de M. Khadafi, hyper entrainees, moral d acier, fidelite jusqu a la mort, qui n auraient fait qu une bouchee du gros Boumezaar, mais cela reste exceptionnel.

  • placé à l,isolement ne doit pas étre grande peine pour cette ordure , mais le fait de se vanter des ses crimes sauvages , doit le faire penser qu,il est un grand caid devant les autres taulards!!
    salutations.

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