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« Soyez les bienvenus », une exposition bouleversante sur l’immigration

 

En marge du festival d’Avignon, un parcours sans pathos ni complaisance à la suite des Africains immigrés échouant en Europe.

L’exposition « Soyez les bienvenus » part sur les traces des populations immigrées d’Afrique noir...
L’exposition « Soyez les bienvenus » part sur les traces des populations immigrées d’Afrique noir...

Fanny Bouyagui / Art Point M

L’exposition « Soyez les bienvenus » part sur les traces des populations immigrées d’Afrique noire en Europe.

 

Fanny Bouyagui / Art Point M

L’exposition « Soyez les bienvenus » part sur les traces des populations immigrées d’Afrique noire en Europe.

 

« SOYEZ LES BIENVENUS », de Fanny Bouyagui

Gymnase Giera, à Avignon

C’est une exposition à l’écart des bruits du festival. Installée non pas, comme d’autres, dans une de ces chapelles aux belles ogives qui font le charme d’Avignon, mais dans un bâtiment à l’architecture impersonnelle, hors des murs qui enserrent la vieille ville, sur le chemin d’une artère des quartiers sud ignorée des touristes : le Gymnase Giera, 55 avenue Eisenhower.

Un titre entaché d’ironie

Cependant, malgré l’effort demandé pour s’y rendre, on ne peut s’empêcher de penser, lorsqu’on l’a atteint enfin, que nul autre lieu, nulle autre adresse n’aurait mieux convenu pour l’accueillir, avec son titre entaché de juste ce qu’il faut d’ironie : « Soyez les bienvenus ».

La formule s’adresse à toutes ces populations d’immigrés d’Afrique noire dont Fanny Bouyagui raconte le périple. Elle-même fille d’un Sénégalais débarqué dans le port de Marseille en 1957, puis installé à Roubaix, où elle est née trois ans plus tard (et où elle travaille toujours à l’enseigne du Laboratoire Factory), cette plasticienne s’est rendu dans divers pays (Nigeria, Burkina Fasso, Sénégal…) pour y recueillir la parole des candidats au grand voyage vers l’Europe.

Puis, elle a rencontré ceux enfin parvenus sur cette terre qu’ils croyaient d’Eden et n’ont rencontré que méfiance et rejet, peur et misère, sans argent, sans papiers.

L’Europe, c’est bon comme le miel

Disséminés au détour d’un labyrinthe fait de balles de papier à destination d’usines de traitements, encombrés de sacs poubelles surgis de décharges sauvages, une quinzaine d’écrans vidéos diffusent leurs témoignages. Plein de rêves d’abord, amers de désillusions ensuite.

À l’impatience des jeunes Noirs décidés coûte que coûte à quitter leurs villages ( «On connaît un musicien qui est parti pour l’Europe et qui nous a dit que l’Europe, c’est bon comme le miel »,« Je suis footballeur en Afrique noire. Je veux aller en Europe. Il n’y a pas d’agent en Afrique »), succèdent les plaintes de ceux qui, après avoir traversé les déserts, survécu aux passeurs, découvrent, en même temps que la réalité, la solitude, coupés de leur famille, de leurs racines.

Aux lamentations d’une mère (« J’ai laissé trois enfants en Afrique et je n’ai pas d’argent à leur envoyer. Ce n’est pas bien »),répond le désenchantement d’un vieillard et d’un jeune burkinabés. « Si je rentre au pays maintenant, lance le premier, ils vont dire : regarde, il est parti en Europe, il a couché avec des femmes blanches, il a bu de l’alcool et il n’a rien ramené. »Le second explique : « Le problème ? Je n’ai rien pour retourner en Afrique. »

A 50 km de Naples, un enfer tranquille

Nul misérabilisme, nulle complaisance, nul voyeurisme ici. Seulement le constat d’une vérité tragique jusqu’à l’insoutenable, lorsque deux reportages diffusés en boucle – l’un français, l’autre allemand – décrivent l’enfer tranquille d’une cité balnéaire aux 25 000 habitants, dont 80 % d’immigrés. « Une cité poubelle – pollution, prostitution, villas éventrées, comme la décrit Fanny Bouyagui. Une zone de non droit, quasi officielle, entièrement sous la coupe de la mafia, qui transforme les clandestins en travailleurs forcés. »

La ville s’appelle Castel Volturno. Elle est située non pas en quelque terre sauvage, mais en Italie, à 50 kilomètres au nord de Naples, dont elle héberge le centre d’entraînement du club de football, le SSC Napoli. Sur les côtes d’une Europe dont le chant de ralliement doit résonner d’étranges notes aux oreilles des Africains : « L’Hymne à la joie ».

DIDIER MÉREUZE  

La-Croix.com - 25/07/12 

Commentaires

  • « L’Europe, c’est bon comme le miel» : hé non, c’est une erreur, une grave erreur ; ce n’est pas l’Europe qui est bonne comme le miel, c’est la civilisation européenne, construite par les Européens depuis près de 4000 ans ! Et quand il n’y aura plus d’Européens, remplacés qu’ils seront d’ici moins de 30 ans par les immigrés, il n’y aura plus de civilisation européenne et les immigrés n’auront plus que leurs yeux pour pleurer !

  • Et notre enfer à nous Européens, confrontés à toute cette chienlit venue de toute l'Afrique avec ses racailles, sa "religion" de m..., ses millions d'incompétents en tout...La Croix, journal des masochistes et des culpabilisés congénitaux osera-t-elle un jour en parler ? Poser la question, c'est y répondre !

  • Il faut être informé de cette exposition.

  • l,Afrique aprés la décolonisation a été incapable de s,en sortir politiquement , économiquement , démographiquement ,etc!!
    pour les causes voir le spécialiste B.L , grand connaissseur en la matiére !mais c,est toujours la faute au Blanc , d,ailleurs depuis le début de l,humanité tout ce qui arrive est de sa faute , c,est pourquoi il doit en permanence battre sa coulpe sous peine d,étre excommunier par les drh et consorts!!
    salutations.

  • "avenue Eisenhower..." : Un endroit prédestiné portant un nom de "coucou". Le diabolique Eisenhower dont les crimes ont été révélés par James Bacqué.
    Un salopard de "coucou" amerloque ;o)

  • A propos d' "hymne à la joie" : un petit cadeau :
    ttp://www.youtube.com/watch_popup?v=GBaHPND2QJg&feature=youtu.be

  • Merci, dirk!

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