25/08/2012 – 09h00
HIROSHIMA (NOVOpress) – Au Pakistan, en Afghanistan ou en Irak, des fanatiques religieux, bourrés d’explosifs, se font sauter au nom de l’islam aujourd’hui. Il y a près de 70 ans, d’autres hommes menaient des opérations suicides. Mais cette fois, à des fins patriotiques : les kamikazes japonais. Cinq mille avions contenant un ou parfois deux hommes allaient être lancés dans ces vols suicide contre les forces américaines durant la Seconde Guerre mondiale. Du jamais vu dans l’histoire. Pour comprendre ce phénomène, les Editions Jourdan éditent le témoignage de Yasuro Kuwahara, J’étais un kamikaze. A 15 ans, il entre dans l’Armée de l’Air japonaise. En août 1945, ce jeune homme devait participer à un raid sans retour, mais le bombardement atomique d’Hiroshima l’en empêcha.
Son récit permet de mieux comprendre l’état d’esprit de ces hommes, hérité de la tradition « bushido », le code de chevalerie du Samouraï. « Un homme digne de ce nom devait parler de la mort en ces termes : je vais mourir pour mon pays. Je me sens rempli d’humilité à la pensée d’avoir été choisi par notre Empereur », rappelle l’auteur. Il ajoute plus loin : « Toute notre philosophie était basée sur une acceptation virile du destin ». Dans son ouvrage, Prisonniers nazis en Amérique, Daniel Costelle rappelle ces chiffres qui en disent long sur la détermination de l’Empire du soleil levant : en septembre 1943, les camps américains comptaient 163.000 prisonniers : 115 358 Allemands, 48.253 Italiens et… 95 Japonais.
Les raids américains de plus en plus meurtriers sur le territoire nippon décuplèrent l’esprit de sacrifice japonais. « L’ennemi pouvait envoyer un million d’avions. Nous serions toujours là, une poignée, prêts à combattre jusqu’au bout, décidés à en détruire le plus possible », se souvient Yasuro Kuwahara. Le bombardement d’Hiroshima le 6 août 1945 (129.558 hommes, femmes et enfants assassinés par la première bombe nucléaire américaine), ne change pas ses sentiments : « Je haïssais l’adversaire avec fureur. Si un avion américain était apparu, j’aurais tout fait pour l’abattre. Ma propre vie n’avait aucune importance pour moi à ce moment ».
Lucide sur cette cause désespérée, l’ancien militaire laisse le mot de la fin à l’un de ses officiers. Il prendra congé de ses hommes avec ces paroles : « Nous avons perdu une guerre sur le plan matériel, mais sur le plan spirituel, nous ne sommes pas vaincus. Ne perdons jamais notre sens de la fraternité et restons toujours fidèles à l’esprit de notre Japon ». C’est cette volonté identitaire qui fit de nouveau du Japon une grande puissance moins de 20 ans après Hiroshima.
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Commentaires
Lles guerres ne sont jamais belles et les soldats obeissent aux ordres..
Mais on parle beaucoup moins de la Marche de Bataan qui ne fait pas honneur aux Japonais.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Marche_de_la_mort_de_Bataan
La comparaison avec les fanatiques musulmans me paraît inadaptée. Ces derniers, même s'il leur faut du courage, ce qu'on ne saurait nier, agissent sous le coup de l'exaltation religieuse avec la récompense du paradis après leur geste.
Lorsqu'on écoute le témoignage de ce Japonais, on voit qu'il obéit à une éthique patriotique profondément ancrée dans son peuple. Il ne s'agit pas là de fanatisme, terme servant à disqualifier un acte de courage inouï que nous ne comprenons pas (ou plus), mais de l'acceptation volontaire de son destin, inscrite dans un code de chevalerie accordant plus d' importance au plan spirituel qu'au plan matériel !
Le Japon n'a pas été réellement vaincu, contrairement à l'Allemagne...malheureusement !
effectivement , le sacrifice héroique de ces aviateurs Japonais prenaient comme cible des objectifs militaires , contrairement à certains islamistes bourrés de drogue qui se font sauter à proximité ou dans des populations civiles .
il est vrai aussi que l,armée du Mikado était composé de salopards qui ont massacrés de pauvres gens (Nankin etc etc.) ainsi que dans les camps de prisonniers de guerre , ou ceux-ci étaint torturés ou maltraités, j,ai moi-méme visité le musée et le cimetierre ou reposent nombre de soldats européens qui étaint contraint à construire le pont de la riviére Kwai en Thailande.
par contre en Europe actuellement , je crois que l,on a bien perdu sur le plan spirituel !!!
salutations.