Publié le vendredi 28 septembre 2012 à 08H49
À Marseille, des habitants exaspérés ont assuré eux-mêmes l'évacuation
Agacés par des cambriolages, les habitants se sont réunis, ont rencontré différentes institutions avant de décider de procéder par leurs propres moyens à l'expulsion des Roms.
Photo Thierry Garro
La démarche ne présage rien de bon. Au pied de la cité des Créneaux, à Saint-Louis à Marseille (15e), une cinquantaine d'habitants du quartier vient d'achever son opération. Une expulsion de Roms. Hier soir, aux environs de 19h30, la police n'a pu que constater les faits et s'assurer qu'aucun débordement n'allait se produire. Les riverains du camp se sont eux-mêmes organisés et préparés pour pousser la quarantaine de personnes installée depuis quatre jours sur le terrain vague jouxtant la cité à partir au plus tôt, sous peine de représailles.
Des vieux meubles, quelques vêtements et des appareils ménagers sont encore en train de se consumer derrière une clôture métallique. Et ceux qui ont réussi leur coup affichent leur satisfaction : "On les avait prévenus. D'abord, on n'était pas vraiment contre le fait qu'ils restent là. On leur a juste dit de ne pas faire de bêtises. En deux jours, on a eu plusieurs cambriolages. Alors, avec plusieurs personnes, on s'est rassemblé et on les a fait partir. C'est un problème de société. Et on n'a pas eu besoin de l'armée."
On peut craindre le pire
Une poussée de fièvre, qui n'a fort heureusement pas eu de conséquences graves. Les forces de l'ordre, intervenues sur place, n'ont même retenu aucune infraction et n'ont pas procédé à des interpellations. Mais ce mouvement spontané pourrait faire tâche d'huile, dans d'autres quartiers, où plusieurs autres camps sont installés et où des incidents se produisent régulièrement avec les riverains.
Sur place, Sabrina, une autre habitante des lieux, expliquait comment la décision s'était imposée d'elle-même : "Ce matin, on est allé à la police, à la préfecture, à la mairie de secteur et même chez les bailleurs, la Logirem. Chaque fois, c'était la même réponse. Qu'il fallait attendre plusieurs mois, avant qu'il y ait une intervention. Ce qu'on nous laissait entendre, c'était 'débrouillez-vous tout seuls'. Très bien, c'est ce qu'on a fait. Dans l'après-midi, on s'est tous téléphonés et on est arrivés tous ensemble devant le camp. Tout le monde se connaît ici. Cela s'est passé très rapidement."
La plupart des personnes qui occupaient le camp ont quitté les lieux à pied. Pour investir un autre terrain, sans doute à proximité. La population environnante se comportera-t-elle de la même manière à leur égard ? On peut désormais le craindre.
La Provence
Commentaires
les propos de samia la sénatrice du coin , a fait bondir le sieur Gaudin , marrant la passe d,armes !!
pauvre France !!
salutations.