La jeune Ivoirienne affirme avoir été achetée dans son village près d'Abdijan
Hier, les policiers de Cavaillon dissimulaient mal une certaine stupéfaction après avoir mis fin à une affaire d'un autre âge. Pour eux, elle avait commencé à peine quelques heures plus tôt, mardi, en fin de matinée, lorsqu'une adolescente s'était présentée au commissariat.
La jeune fille, âgée de 14 ans, et qui disait se prénommer Charlotte, expliquait qu'elle était Ivoirienne, qu'elle n'avait aucun papier et, surtout, qu'elle avait été achetée à sa famille pour être conduite en France et placée chez un couple cavaillonnais où elle servait de bonne à tout faire.
Le Cavaillonnais qui l'aurait "achetée"
En un mot comme en cent, c'est une jeune "esclave" qui venait de se réfugier à l'hôtel de police. Les policiers n'ont pas tardé à se présenter chez le couple -- un Ivoirien et une Française, parents de deux enfants en bas âge -- où "travaillait" Charlotte. Là ils ont assuré avoir pu vérifier les déclarations de la jeune fille. Selon l'adolescente, le Cavaillonnais qui l'aurait "achetée", se serait présenté au début de l'été dernier à Dabou, son village d'origine, tout près d'Abidjan.
Et il aurait fait son "marché" dans sa famille, la choisissant pour qu'elle puisse s'occuper de la maison et des enfants. Courant septembre dernier, elle arrivait finalement en France. Au total, le Cavaillonnais aurait déboursé 4 500 € (3 M de F CFA) pour faire venir la jeune fille. Chez le couple, où elle n'était pas scolarisée, elle restait à la maison principalement pour s'occuper des enfants.
Jugement le 15 mars
Mais, selon ses dires, elle était régulièrement corrigée à coups de ceinture. C'est d'ailleurs à l'issue de l'une de ces corrections, cette fois administrée par un "ami" de son "patron", en fait un ressortissant togolais en situation irrégulière en France hébergé chez le couple, que la jeune fille a pris la fuite. Celle-ci, après avoir été entendue, a été placée dans un foyer de l'enfance à Avignon.
Le Cavaillonnais présenté hier soir devant le tribunal d'Avignon pour violences volontaires, traite des êtres humains et aide et assistance à l'entrée d'étrangers en séjour irrégulier, a obtenu un délai pour assurer sa défense et ne sera jugé que le 15 mars. En attendant, il a été placé sous écrou. Il a tout de même eu le temps d'expliquer au juge qu'il n'avait jamais acheté l'adolescente mais l'avait au contraire sortie de son village pour qu'elle ait une éducation en France.
Quant aux 4 500 €, ils n'auraient été payés que pour permettre à Charlotte de quitter son pays. Le prévenu a également assuré que c'est la jeune fille qui refusait la scolarisation. L'ami togolais sera également jugé en mars alors que la compagne du premier a été laissée libre.
La Provence - 14/02/13
Commentaires
C'est un couple de Cavaillonnais: un Ivoirien et une Francaise ... et un ami Togolais.. Je croyais que seuls les blancs etaient accuses d'esclavage?
hors sujet : Gaelle je reçois d un ami le slam "je vous parle d un Pays , le Notre" de RESISTANCE REPUBLICAINE ..Cordialement gauthier michel
Encore un symptôme du recul culturel de la France : le remplacement des populations entraine ipso facto le changement de civilisation !
Cher abad: il y a de nombreux d'autres cas semblables. Ce qui prouve que l'esclavage n'est pas éradiqué du tout en Afrique, entre Africains! Comme au bon vieux temps...
Castes et esclavage continuent discrètement à exister. On ne change pas les hommes ni leurs coutumes enracinées depuis des millénaires...
@ Gauthier: j'ai déjà publié ce slam sur le blog il y a quelques semaines...
Les mêmes causes produisent les même effets, n'en déplaise à Merluchon, Badinter, Belkacem et Taubira.
@ nelly: ces petits faits-divers sont très révélateurs..
@ nelly: Cavaillon est surtout réputée pour ses melons.
Gaelle,
On ne voudrait n' y voir que la reputation des bons melons de Cavaillon.
A present, il y a les nouveaux Cavaillonnais qui jettent un froid.
Nelly, il y avait un petit jeu de mots...
"...et qui disait se prénommer Charlotte..."
Moi, c'est Mamadou ;o)