Plus de dix-huit ans après le dépôt de la première plainte, les anciens élèves de " L'école en bateau " se retrouvent enfin face à celui qu'ils accusent de viols. La cour a décidé d'ouvrir les débats au public.
Vêtu d'un blouson gris, l'attitude sereine, Léonide Kameneff, 76 ans, et principal accusé du procès de "L'école en bateau" est entré par une porte dérobée de salle d'audience des assises pour mineurs de Paris. Depuis ce mardi et jusqu'au 22 mars, il comparait libre devant cette juridiction pour les viols et agressions sexuelles présumés de plusieurs enfants embarqués à bord de cette école alternative qui sillonnait les mers dans les années 80 et 90. A ses côtés, trois anciens co-équipiers également jugés pour les mêmes faits. L'un de ces trois co-accusés était âgé de 17 ans à l'époque des faits, justifiant ce procès devant une cour pour mineurs. Aujourd'hui âgé de 39 ans, cet ancien skipper en Polynésie accuse également Kameneff de viols, et s'est constitué partie civile.
Des questions de société
Mardi matin, la cour a tranché sur la question du huis-clos du procès, la règle dans une juridiction pour mineurs. L'avocat général a demandé une levée de ce principe pour une "une garantie de bonne justice", et a mis en avant son souci d'éviter que le procès ne se tienne "sur les marches du palais" sous la pression des journalistes. "Nous n'avons rien à cacher", a-t-il ajouté, soulignant "les questions importantes qui concernent la société française", que soulève cette affaire. Les accusés et les plaignants ne souhaitant pas une publicité restreinte, aucune partie ne s'y est opposée. L'audience a donc été ouverte au public. "C'est le grand jour, nous souhaitons des débats dignes, un procès public et pour les accusés, enfin le courage de dire ce qu'il s'est passé", a assuré Me Eric Morain, l'avocat des dix victimes avant l'audience.
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Le principal accusé, Léonide Kameneff, un ancien psychothérapeute pour enfants, avait lancé "l'école en bateau " en 1969. Des voyages pendant quelques mois pour la plupart sur un thonier, le Karrek Ven, pour offrir aux jeunes un apprentissage intellectuel, physique et affectif différent du cadre scolaire. Extradé en 2008 du Vénézuela, il assure que "l'expérience aura été belle". " La société a énormément changé. Des choses qui paraissent normales à l'époque, éducatives, regardées aujourd'hui avec suspicion ", soutient désormais l'accusé.
Ce procès intervient près de vingt ans après le dépôt de la première plainte. Sur les 400 enfants qui ont participé à ces voyages, 180 ont été entendus par la justice. Les débats qui débuteront vont donc confronter la parole de dix adultes, aujourd'hui âgés de 33 à 46 ans, qui dénoncent l'emprise sexuelle et psychologique subie sur les bateaux-école, à celle des anciens animateurs de l'aventure dont les versions des faits ont été variables au fil de l'instruction. "J'aimerais que ce procès permette de dire que les enfants ne souhaitent pas de relations sexuelles avec les adultes", a commenté Marie Rigod, l'une des plaignantes. Elle fut l'une des premières à oser parler en 1994.
Victime de la lenteur judiciaire, en février 2012 l'Etat avait été condamné pour "déni de justice " qu'a représenté la longueur de la procédure.
TF1 News
Commentaires
Pour ce genre d’activité, un bateau c’est très pratique. Ce kameneff a dû prendre des cours chez Cohn-Bandit !
J'ignore si ce "Kameneff" a quelque chose à voir avec le bolchevik russe Kamenev, de son vrai nom Rosenfeld, mais on renifle le soixante-huitard formaté sur le même modèle que le pédophile Cohn Bendit !
à voile et à vapeur! et aussi le coup du tonneau!!c,est ce qu,il appellait un apprentissage affectif!!!
salutations.
@ Dirk: je me posais la question pour ce Léonide Kameneff, soixante-huitard bien sûr, le sexe avec les enfants, (il se défend d'être pédophile!), les éphèbes... A l'époque, il avait déjà 56 ans, puisqu'il en a 76 aujourd'hui.