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Sarkozy, un coup d'arrêt au scénario du retour: la salissure

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par Sophie Louet

PARIS (Reuters) - Les ennuis judiciaires de Nicolas Sarkozy bouleversent le scénario du retour auquel travaillaient ses fidèles pour la présidentielle de 2017, libérant singulièrement l'horizon de François Fillon, qui ne s'imposerait toutefois que par défaut.

Passé le choc de la mise en examen de l'ancien président dans le dossier Bettencourt, la réprobation et l'indignation étaient de mise vendredi à l'UMP mais déjà les coulisses bruissaient de murmures et d'arrière-pensées.

"C'est un coup dur", soupirait un député sarkozyste, conscient que le canevas qui se tissait insensiblement depuis la rentrée, face à la déclaration d'indépendance de François Fillon, venait de subir un fâcheux accroc.

"Avant cette mise en examen, Nicolas Sarkozy était en train de terminer son réatterrissage dans la vie politique française avec succès. Après cette mise en examen, quelle qu'en soit l'issue, l'idée qu'il puisse revenir à brève et moyenne échéances apparaît extrêmement compromise", résume le politologue Thomas Guénolé.

Champion des sympathisants UMP dans le sondages, quasi assuré d'une investiture de fait en 2016, hors de toute primaire ouverte, Nicolas Sarkozy perd un avantage tactique, celui du "recours gaulliste", qu'il instillait dans les médias.

"C'est Fillon qui doit se frotter les mains....", glisse un des partisans de l'ancien Premier ministre. Quant à Jean-François Copé, qui peine à restaurer son image dans l'opinion, cette péripétie lui permet "d'exister à nouveau".

SALISSURE

L'épisode est "fâcheux" pour Nicolas Sarkozy, confirme Gaël Sliman. "Il n'y avait personne à droite pour incarner le recours, ni Fillon, ni Copé, Nicolas Sarkozy apparaissant comme celui qui avait le plus de chances de gagner".

"Si les sympathisants de droite se mettent à dire, 'on aime toujours autant Nicolas Sarkozy, on lui fait confiance, mais c'est une faiblesse pour celui qui serait éventuellement notre candidat', à ce moment-là, ça peut compliquer son come-back politique", explique le directeur général adjoint de BVA.

Epargnée par les meurtrissures tenaces du combat fratricide entre Jean-François Copé et François Fillon pour la présidence de l'UMP, l'image de "recours pur et parfait" de Nicolas Sarkozy est à son tour entachée.

"Quand Henri Guaino parle de salissure, il a raison. C'est une salissure très persistante d'avoir été mis en examen. Souvenez-vous de Dominique Strauss-Kahn qui avait des ambitions possibles à Paris aux municipales de 2001 ; affaire de la Mnef : plusieurs années de placard", souligne Thomas Guénolé.

Au vu du calendrier judiciaire qui s'ouvre, entre recours et possible renvoi devant un tribunal correctionnel pour "abus de faiblesse" (délit passible de trois ans de prison), de longs mois de procédure attendent Nicolas Sarkozy, qui n'aura désormais plus la pleine maîtrise de son agenda.

Sans compter, déplore un soutien, les autres affaires dans lesquelles son nom est cité - sondages de l'Elysée, volet financier de l'affaire Karachi, financement libyen de la campagne de 2007, notamment.

Le président de l'UMP, Jean-François Copé, et le sarkozyste "historique" Brice Hortefeux, président de l'Association des amis de Nicolas Sarkozy, ont adressé vendredi un message à leurs adhérents pour les assurer de la combativité de leur champion.

"Il m'a fait part de son fort sentiment d'incompréhension face à cette décision invraisemblable. Il est extrêmement combatif et confiant. Et il est résolu à faire éclater toute la vérité dans cette affaire", écrit Jean-François Copé dans un courriel aux militants.

"BONNE NOUVELLE POUR FRANÇOIS FILLON"

Le cercle rapproché de l'ex-président s'est réuni vendredi au domicile du couple Sarkozy-Bruni, Villa Montmorency à Paris. Son avocat, Me Thierry Herzog, l'ex-préfet de police Michel Gaudin, désormais directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, mais aussi son ancien conseiller en communication, Franck Louvrier, étaient au nombre des visiteurs.

"Voici qu'une mise en examen bien à propos voudrait remettre en cause" la "confiance grandissante" envers Nicolas Sarkozy, écrit Brice Hortefeux sur son site internet.

Guillaume Peltier, chef de file du courant sarkozyste "La Droite forte" à l'UMP, est plus explicite sur Twitter : "Plus Nicolas Sarkozy est populaire, plus certains tentent de l'empêcher par un troisième tour judiciaire".

Ou encore le député Lionnel Luca : "La seule chance pour François Hollande en 2017, c'est d'éliminer par tous les moyens la possibilité d'une candidature du seul adversaire qui peut le battre!"

"J'espère que la vérité triomphera", a déclaré jeudi soir François Fillon, en déplacement à Moscou, tout en réaffirmant que sa candidature à la présidentielle de 2017 était "assez probable".

"Ne le cachons pas, la mise en examen de Nicolas Sarkozy est une bonne nouvelle pour François Fillon car dans une confrontation Sarkozy-Fillon, soyons lucides, c'est Sarkozy qui gagne", relève Thomas Guénolé.

"Pour autant, devenir chef de file dans ces conditions, ce n'est même pas une victoire à la Pyrrhus, c'est une défaite repeinte en victoire", ajoute-t-il. "C'est problématique comme façon d'entrer en scène".

"Ni préséance, ni hiérarchie" dans la compétition à droite, avait prévenu François Fillon. Dans le cas de figure, l'ex-Premier ministre prend la pole position.

Avec Marine Pennetier, édité par Gilles Trequesser

Yahoo! Actu 22/03/13 

Commentaires

  • Entre les juges gauchistes très politisés et les traîtres et collabos de l'UMPS, il n'y a pas à prendre partie. Réjouissons nous de ce bordel qui ne fait que mettre en valeur la décadence générale de la société. Cette UMP est un syndicat d'ambitieux mondialistes qui n'a rien à voir avec une quelconque "droite" ! Espérons que les veaux d'électeurs en prendront conscience !
    "Quand ton ennemi dans sur le faîte d'un toit, laisse le faire, et applaudis à la prouesse" Proverbe hindou

  • bien qu,il ne faut pas vendre la peau de l,ours avant de l,avoir abattu !!
    salutations.

  • @ Dirk: car il risque de se casser la gueule! !!!

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