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Marseille : le gendarme réserviste est-il un tueur en série ?

 

 
Marseille / Publié le samedi 30 mars 2013 à 09H51
 

L'agent municipal, écroué pour "assassinat", est suspecté d'un autre crime

        

Abdelkader Amrani, cet employé à la Ville de Marseille de 41 ans, affecté à la protection civile urbaine, et réserviste de la gendarmerie, est-il un redoutable tueur en série ? Écroué à la maison d'arrêt des Baumettes depuis le mois d'octobre dernier pour "viol précédé ou accompagné d'actes de torture et de barbarie" et "assassinat", il a de nouveau été mis en examen, hier, dans le cadre d'une autre affaire d'homicide, aussi sordide que la première.

Sept ans après la découverte du cadavre d'Henriette, 68 ans, dans son petit appartement de la cité des Rosiers, à Bon Secours (14e), les enquêteurs de la brigade criminelle de la PJ pensent avoir élucidé cette mort jusqu'ici inexpliquée.

Le 23 avril 2006, la victime avait été retrouvée par les pompiers, allongée sur le sol, dans le hall de son appartement (voir nos éditions des 24, 25 et 26 avril 2006). Un bas en nylon, retenu par un vieux chiffon, avait été enfoncé dans sa bouche et une pince à linge avait été fixée sur son nez. La décomposition avancée du corps n'avait pas permis d'établir les causes formelles de la mort, datée à au moins deux mois avant sa découverte. L'asphyxie était, néanmoins, la plus plausible.

Rien dans l'appartement de la victime n'avait été dérobé et la porte d'entrée, fermée, ne présentait pas de trace d'effraction.

Le seul élément matériel dont disposaient les enquêteurs de la Crim était alors un ADN masculin, retrouvé sous les ongles de la victime. Signes probants d'une lutte acharnée avec son agresseur. Mais jusqu'ici, cet ADN était resté muet. Jusqu'à ce qu'Adbelkader Amrani soit interpellé pour l'assassinat d'une autre femme, Marina, 52 ans, violée et étouffée à son domicile, à la Rose, le 27 juin dernier.

C'est la fille de la victime qui avait découvert la macabre scène de crime, deux jours après. Étendue sur son lit, en sous-vêtements, la victime avait été asphyxiée avec un sac plastique, fermé par le cordon électrique d'un sèche-cheveux. Alors que l'enquête s'orientait sur la piste d'un pervers sexuel, adepte des jeux érotiques, le médecin légiste avait livré aux policiers de la Crim un autre élément : la mâchoire de la victime avait été luxée par un probable coup-de-poing ou un objet contondant.

La thèse du jeu sexuel qui tourne mal ne tenait donc plus. Alors qu'un ADN masculin, non fiché, était isolé sur le robinet de la salle de bains, les hanches de la victime et le fil électrique, les enquêteurs, intrigués par la disparition de l'ordinateur et du téléphone de la victime, commençaient à creuser la thèse d'une mauvaise rencontre sur internet. Seule, Marina s'était mise à surfer sur Badoo. En explorant les tchats de la victime, ils s'aperçoivent alors qu'elle était en relation avec un certain "Raptor" ou "Cruchot". Les relevés téléphoniques vont mener tout droit les enquêteurs jusqu'à l'employé municipal, qui disposait d'un logement de fonction à Marseille et d'une résidence principale dans le Var.

Placé en garde à vue, le suspect niait farouchement avoir tué Marina, mais finissait par admettre l'avoir rencontrée à deux reprises. Il ne donnait, en revanche, aucune explication quant à la présence de son ADN sur le cordon ayant servi à fermer le sac en plastique enfoncé sur la tête de la victime.

Même attitude, mardi matin, lorsqu'il a été extrait de sa cellule de la maison d'arrêt des Baumettes pour être, de nouveau, placé en garde à vue dans le cadre du crime d'Henriette. Même confronté à un élément accablant, la présence de son ADN sous les ongles de la victime, le suspect a refusé de s'expliquer invoquant son "droit à garder le silence". Hier, en fin d'après-midi, le magistrat instructeur lui signifiait toutefois sa nouvelle mise en examen pour "homicide volontaire".

De leurs côtés, les enquêteurs de la Crim devraient élargir les recherches à l'ensemble du territoire national afin de vérifier si d'autres crimes, au mode opératoire identique, n'auraient pas été commis.

La Provence

Commentaires

  • Ce n’est certainement pas le seul gendarme dans ce cas. Il suffit de regarder ceux qui passent dans nos rues pour s’en douter.

  • encore un qui a perdu sa dignité !!!!
    salutations.

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