Une affaire remontant à 2008 et dont les ramifications se sont étendues à travers l’Europe, l’Amérique du Nord et jusqu’au Proche-Orient. La plaque tournante était une clinique de la banlieue de Pristina.
Les donateurs, originaires de Turquie et de pays de l’ancienne Union soviétique, étaient attirés vers cette clinique « Medicus » qui leur promettait le versement de 10 à 12.000 euros. Les receveurs d’organes, des Israéliens pour la plupart, versaient entre 80.000 et 100.000 euros. Certains donateurs n’ont jamais reçu l’argent promis.
L’affaire a d’autant plus gagné en notoriété qu’elle a fait écho aux accusations de trafic d’organes humains visant l’ex-guérilla albanophone de l’Armée de libération du Kosovo, en lutte contre l’armée serbe à la fin des années 1990. L’ALK est accusée d’avoir opéré des prisonniers – serbes notamment – et vendu leurs organes en Albanie voisine.
Un rapporteur du Conseil de l’Europe, Dick Marty, a déclaré que les deux affaires étaient liées et touchaient aux plus hautes sphères du pouvoir au Kosovo, dirigé par l’ex-guérilla.
Les cinq condamnations prononcées lundi ne concernent que des ressortissants kosovars. Le directeur de la clinique Medicus, l’urologue Lutfi Dervishi, a été condamné à huit ans de prison pour crime organisé et trafic d’êtres humains. Son fils, Arban, a écopé de sept ans et trois mois. Un anesthésiste a été condamné à trois ans fermes et deux autres prévenus à un an avec sursis.
Deux mandats d’arrêt ont été émis à l’encontre de deux autres suspects, un chirurgien turc, et le cerveau présumé du réseau, l’Israélien Moshe Harel.
Alors ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, en visite officielle au Kosovo le 1er mars 2010, avait été interrogé par un journaliste de « Voice of America » sur ces trafics d’organes, alors qu’il était à cette époque chef de la Minuk, la mission de l’Onu au Kosovo. Il a simplement nié l’existence des « maisons jaunes », ces « cliniques » clandestines, ainsi que l’existence du trafic d’organes lui-même.
Il avait également rejeté dans une déclaration à la BBC toutes les accusations qui pourraient peser sur lui, démentant qu’il aurait « fermé les yeux sur l’affaire du trafic d’organes au Kosovo au nom de la stabilité politique »…
Sources : YahooNews /Euronews / Tf1 / Le Journal du Siècle
30/04/13
Commentaires
Le docteur Kouchner devrait etre interroge.. Il en sait bien plus qu'il veut le faire croire...Il a nie l'existence des cliniques clandestines.. Il aurait pu dire qu'il les ignoraient?