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Reportage-quartiers Nord de Marseille : "Donnez-moi une raison de ne pas être tenté par Marine Le Pen"

 

Outils enfin posés sur le muret où son grillage rapiécé a mauvaise mine, Michel Tramoni sourit, amusé par la question. "Donnez-moi une raison pour ne pas être tenté par Marine Le Pen."

Il en existe toujours, mais ce sexagénaire aux lunettes fines n'en voit plus. "Quatre cambriolages en deux ans. Une retraite bousillée comme mon grillage et quel avenir pour les enfants, souffle-t-il. Je comprends que les gens aient envie de frapper dans la fourmillière. Quitte à ce que ça fasse mal."

Les hauteurs du village de Sainte-Marthe, dans les quartiers Nord de Marseille. Chemins bucoliques ondulant entre les murs de propriétés où se cachent anciennes bastides et résidences fermées.

Quelques chevaux au bord du canal, les tours des cités des Flamants et de la Busserine à trois minutes. Lieux banalisés du règlement de comptes et du trafic de drogue. Un décor paradoxal comme l'est le vote dans un secteur tenu depuis toujours par la gauche et où le frontiste Stéphane Ravier, tête de liste aux municipales 2014, est arrivé devant l'UMP et le PS de Sylvie Andrieux au premier tour des législatives, il y a un an.

"Ras-le-bol général"

Mais les affaires n'expliquent pas tout, loin s'en faut. "C'est un ras-le-bol général, s'emporte "madame Rezzoug" en déchargeant ses commissions. Elle insiste pour écrire son nom, là où les électeurs frontistes préféraient le prénom il y a quelques années.

"Il n'y a que Marine pour nous sortir de là." Elle montre son sac. "Ils nous promettent la lune et je fais mes courses chez Lidl. Avant, on allait chez l'épicier. Soit on n'a plus les moyens, soit ils ont fermé."

Plus bas, face à la gare TER, c'est village triste. Plus de restaurant, des commerçants méfiants. Habib, ex-colleur d'affiches communiste, grommelle en fumant. "Je ne vote plus, sinon ce serait Ravier. Ça, je ne peux pas. Mais j'en connais beaucoup qui ne voient que par lui. Et pas des gens de droite. Presque je les comprends." "Il est tellement sympa, ce Ravier", chambre Stéphane, son compagnon de cigarette.

"Chômeur, militant au PS, j'ai tout pour moi." De là à tout plaquer ? "Non, il y a des limites. Les gens deviennent fous. C'est normal, il n'y a que de la violence ici, c'est tendu. Et après ? Le FN ne résoudra rien."

 

La Provence - 25/06/13

Commentaires

  • les bobos marseillais ne doivent pas comprendre , le petit peuple qui pense voter FN , quelle horreur ma chére . .!!!
    salutations.

  • Oui, la France d’en bas vote Marine, au grand étonnement de la Nomenklatura mondialiste !

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