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Merci Gaëlle pour la suite du débat sur le sujet de l'agression de Lille.
Cette question a surtout pour intérêt pratique de débusquer le piège des universalismes, c'est à dire la croyance selon laquelle l' "humanité" formerait un ensemble homogène, une même famille, où la notion de peuple et celle d'identité seraient secondaires, où l'individu ne serait qu'un "citoyen du monde". Toutes les cultures seraient destinées à fusionner et aucune inégalité de nature et de qualité n'existerait entre elles.
Il s'agit d'une sorte de monothéisme politique, facilement reconnaissable dans l'ultra libéralisme mondialiste, le métissage de masse, l'américanisme, l'islam, le marxisme, ...et aussi le jacobinisme ! Marx adhérait à la conception d'un "Homme" générique, à une "essence de l'homme" (l'homme 'en soi", "le" prolétaire, etc..). C'est en ce sens qu'il était profondément totalitaire.
L'humanité ne peut s'envisager que comme une juxtaposition
organique de particularismes et non sous l'aspect d'un universalisme englobant et surplombant des particularités secondaires. Pour le nominaliste, la diversité est le fait fondamental du monde, et les concepts abstraits que nous utilisons sont révélateurs des conditionnements que nous subissons dans le langage courant.
...et le défenseur du Moyen-âge apprendra avec satisfaction que c'est à cette époque que naquit cette prise de conscience nominaliste à laquelle s'opposa Thomas d'Aquin. Roscelin cité par Wiki parle de "flatus vocis" (flatulences de voix !) pour qualifier les idées abstraites.
Cette idée ira très loin dans le domaine théologique, mais c'est une autre histoire !
J'ai lu lors de sa publication le numéro de " Nouvelle Ecole " auquel Dirk se réfère .
Je me risque à présenter un autre éclairage à propos du nominalisme .
L'Idée de Platon , l'essence d'Aristote apparaissent comme des principes organisateurs , animant la Nature soit comme cause formelle soit comme cause finale .
L'individualisme nominaliste en récusant l'identité du concept et de l'être substitue le problème de la représentativité des idées .
Le nominalisme est lié à l'empirisme . La généralité est sans valeur ontologique , elle n'est validée que par la pratique .
Les initiateurs du nominalisme crurent que l'expérience livrait des faits stables . Pareille certitude font sourire nos contemporains : il n'y a nulle part de vérité stable ou de réalité absolue . Les faits établis par l'expérience dissimulent le processus de leur élaboration, lequel est théorique .
La théorie simplifie le réel .
Le nominalisme met l'accent sur l'activité de construction du réel par l'homme . Les essences n'existent que par l'homme . L'universel n'est pas chose à connaître , il est le résultat d'une élaboration par l'esprit de l'homme . Il s'ensuit que la raison cesse d'être subie ou reçue ; elle s'élabore et se fortifie par l'expérience .
Le nominalisme , c'est l'esprit de la science moderne .
- Merci Gaelle . Vous me rajeunissez car il y a longtemps que j'ai abandonné les exercices de ce genre .
Je tiens à corriger des fautes d'expression et des fautes d'orthographe de mon texte :
-ligne 9 :" pose " au lieu de " substitue "
- ligne 13 : pareille ..fait .
Pour conclure ces lignes de J-L Borges :
" Le nominalisme , jadis invention de quelques uns , embrasse aujourd'hui tout le monde ; sa victoire est si vaste et si fondamentale que son nom est devenu inutile . Personne ne se déclare nominaliste parce que personne n'est autre chose ".
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Merci Gaëlle pour la suite du débat sur le sujet de l'agression de Lille.
Cette question a surtout pour intérêt pratique de débusquer le piège des universalismes, c'est à dire la croyance selon laquelle l' "humanité" formerait un ensemble homogène, une même famille, où la notion de peuple et celle d'identité seraient secondaires, où l'individu ne serait qu'un "citoyen du monde". Toutes les cultures seraient destinées à fusionner et aucune inégalité de nature et de qualité n'existerait entre elles.
Il s'agit d'une sorte de monothéisme politique, facilement reconnaissable dans l'ultra libéralisme mondialiste, le métissage de masse, l'américanisme, l'islam, le marxisme, ...et aussi le jacobinisme ! Marx adhérait à la conception d'un "Homme" générique, à une "essence de l'homme" (l'homme 'en soi", "le" prolétaire, etc..). C'est en ce sens qu'il était profondément totalitaire.
L'humanité ne peut s'envisager que comme une juxtaposition
organique de particularismes et non sous l'aspect d'un universalisme englobant et surplombant des particularités secondaires. Pour le nominaliste, la diversité est le fait fondamental du monde, et les concepts abstraits que nous utilisons sont révélateurs des conditionnements que nous subissons dans le langage courant.
...et le défenseur du Moyen-âge apprendra avec satisfaction que c'est à cette époque que naquit cette prise de conscience nominaliste à laquelle s'opposa Thomas d'Aquin. Roscelin cité par Wiki parle de "flatus vocis" (flatulences de voix !) pour qualifier les idées abstraites.
Cette idée ira très loin dans le domaine théologique, mais c'est une autre histoire !
J'ai lu lors de sa publication le numéro de " Nouvelle Ecole " auquel Dirk se réfère .
Je me risque à présenter un autre éclairage à propos du nominalisme .
L'Idée de Platon , l'essence d'Aristote apparaissent comme des principes organisateurs , animant la Nature soit comme cause formelle soit comme cause finale .
L'individualisme nominaliste en récusant l'identité du concept et de l'être substitue le problème de la représentativité des idées .
Le nominalisme est lié à l'empirisme . La généralité est sans valeur ontologique , elle n'est validée que par la pratique .
Les initiateurs du nominalisme crurent que l'expérience livrait des faits stables . Pareille certitude font sourire nos contemporains : il n'y a nulle part de vérité stable ou de réalité absolue . Les faits établis par l'expérience dissimulent le processus de leur élaboration, lequel est théorique .
La théorie simplifie le réel .
Le nominalisme met l'accent sur l'activité de construction du réel par l'homme . Les essences n'existent que par l'homme . L'universel n'est pas chose à connaître , il est le résultat d'une élaboration par l'esprit de l'homme . Il s'ensuit que la raison cesse d'être subie ou reçue ; elle s'élabore et se fortifie par l'expérience .
Le nominalisme , c'est l'esprit de la science moderne .
- Merci Gaelle . Vous me rajeunissez car il y a longtemps que j'ai abandonné les exercices de ce genre .
Je tiens à corriger des fautes d'expression et des fautes d'orthographe de mon texte :
-ligne 9 :" pose " au lieu de " substitue "
- ligne 13 : pareille ..fait .
Pour conclure ces lignes de J-L Borges :
" Le nominalisme , jadis invention de quelques uns , embrasse aujourd'hui tout le monde ; sa victoire est si vaste et si fondamentale que son nom est devenu inutile . Personne ne se déclare nominaliste parce que personne n'est autre chose ".