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«Sarkothon» : déjà plus de 2 millions d'euros récoltés par l'UMP

 

8 juillet 2013 à 16:09
Nicolas Sarkozy à Paris, le 26 novembre 2012.
Nicolas Sarkozy à Paris, le 26 novembre 2012. (Photo Benoit Tessier. Reuters)

      

Décryptage La souscription lancée par l’UMP pour renflouer ses caisses se poursuit, grâce à la forte mobilisation médiatique du parti d'opposition.

Par KIM HULLOT-GUIOT
Libération

Après la confirmation par le Conseil constitutionnel, jeudi dernier, de l'invalidation des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, l'UMP a lancé une «souscription nationale» afin de renflouer ses caisses. Objectif : réunir les 11 millions d'euros qui ne seront pas remboursés par l'Etat. Décryptage.

Où en est la collecte ?

Ce lundi matin, la trésorière de l’UMP, Catherine Vautrin, affirmait sur Europe 1 que 2,1 millions d’euros avaient déjà été récoltés. Au siège de l’UMP, on précise qu’il ne s’agit que des dons effectués par virement, en ligne, «déjà crédités sur le compte de l’UMP». Les chèques reçus par la Poste ne sont donc pas encore comptabilisés.

Le don médian (c’est-à-dire que 50% des dons sont d’un montant inférieur et 50% d’un montant supérieur) se situe autour de 100 euros, selon un responsable presse de l’UMP, qui n’était ce matin pas en mesure de donner le nombre de participants. La Fête de la Violette, réunion de la Droite Forte qui a eu lieu samedi à La Ferté-Imbault, a été l’occasion de récolter «beaucoup de dons», selon ce même responsable.

Depuis la confirmation du rejet des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy, par le Conseil constitutionnel jeudi dernier, Catherine Vautrin se veut encourageante. Si les 315 000 adhérents de l’UMP versent au parti 35 euros chacun, a-t-elle estimé, les 11 millions seront réunis.

Quel est le plan de bataille de l’UMP ?

D’abord, marteler l’appel au don sur tous les réseaux sociaux et médiatiques. «Depuis jeudi, il n’y a pas un article sur l’UMP ou une demi-heure sur les chaînes tout info où on ne parle pas de la grande souscription», se réjouit-on au siège du parti. «Nous saluons le fait que les gens se mobilisent, il faut continuer», poursuit-on. Ce lundi soir, après la réunion du bureau politique extraordinaire auquel doit assister Nicolas Sarkozy, le chef du parti, Jean-François Copé, sera d’ailleurs sur TF1 au journal de 20 heures pour relayer le message.

Ensuite, mobiliser les réseaux d’adhérents et de sympathisants, via des mailings. Le 6 juillet, l’ancienne députée socialiste (dont l’élection a été invalidée) Corinne Narassiguin affirmait sur Twitter que les adresses mail des Français de l’étranger, fournies au moment de l’inscription sur les listes électorales, étaient utilisées par l’UMP pour faire de la retape. Ce que le parti dément.

Enfin, convaincre que c'est la démocratie qui sortirait gagnante de la mobilisation, et pas seulement l'UMP. Depuis l’annonce du Conseil constitutionnel, l’UMP met en avant l’attachement à la démocratie pour inciter à «sauver» le principal parti d’opposition, comme en témoigne le message publié vendredi sur la page Facebook de Nicolas Sarkozy «Cette situation (...) met en péril la formation qui doit préparer l’alternance tellement nécessaire au socialisme. Au-delà de la seule UMP, cet état de fait doit concerner tous ceux qui sont attachés au pluralisme».  Le leader de la Droite Forte, Geoffroy Didier, incitait quant à lui ce week-end les socialistes à donner, toujours au nom de la démocratie. «Que l’on soit de droite ou de gauche, chacun doit ressentir aujourd’hui un malaise de voir le premier parti politique de France et le principal parti d’opposition asphyxié financièrement. Si j’étais militant socialiste, je verserais de l’argent à la souscription»déclarait-il ainsi au Point.fr.

L’UMP affirme par ailleurs qu’aucune mobilisation spéciale en direction des gros donateurs habituels n’est prévue. Du reste, le parti d’opposition est actuellement en train de négocier avec ses créanciers pour échelonner le remboursement des 11 millions d’euros, qui portent la dette totale à 55 millions, selon La Tribune.

Mobilisation de la droite ou élan démocratique ?

Il y a «un élan de solidarité des Français, un élan républicain», nous dit-on à l’UMP. Des personnalités de gauche auraient même fait savoir qu’elles appuyaient la démarche. Mieux, le parti jouerait à «qui perd gagne», puisqu’il aurait enregistré dans la tempête de nouvelles adhésions. «Les dons viennent surtout des militants, ou de gens qui en profitent pour adhérer, explique-t-on rue de Vaugirard. Il y a un élan de rassemblement du peuple de droite». En fait, pour tout don supérieur ou égal à 35 euros – montant de la cotisation annuelle au parti –, il suffit de cocher une case au moment du paiement pour devenir adhérent.

Que va prendre en charge le Trésor public au final ?

Le député des Alpes-Maritimes Lionnel Luca ricanait dimanche sur Twitter : «La meilleure façon de répondre au matraquage fiscal socialiste : un don à l’UMP qui est déductible ! Joindre l’utile à l’agréable...». Sur le site de l’UMP, la déduction fiscale est calculée automatiquement lorsque l’on sélectionne un montant (voir photo ci-dessous). De quoi inciter à donner plus.

De fait, les dons aux partis politiques, au même titre que les sommes versées à des associations reconnues d’utilité publique, sont déductibles des impôts à hauteur de 66%, pour un maximum de 7 500 euros par an (15 000 euros par foyer fiscal), et dans la limite de 20% du revenu imposable. Mais si le don excède ces 20%, la déduction peut être étalée sur cinq ans.

Ainsi, pour un don de 100 euros, il est possible de déduire 66 euros de sa déclaration d’impôt. 110 000 dons de 100 euros coûteraient donc, en manque à gagner, 7 260 000 euros au Trésor public... On n’est pas si loin des 11 millions qui ne seront pas remboursés.

Il est donc impossible d’évaluer aujourd’hui à combien s’élevera la somme prise en charge, in fine, par l’Etat. D’autant que les donateurs peuvent décider de verser moins cette année aux associations caritatives auxquelles ils donnent habituellement. Une possibilité à laquelle ont choisi de riposter joyeusement des internautes, qui ont créé le site «Je préfère.fr» pour inciter à donner plutôt à une association (Amnesty International, Acrimed, Unicef, etc.) qu’à l’UMP...

 

Libération - 08/07/13

 

NdB: Et si les Sages avaient sournoisement manoeuvré pour faire revenir Sarkozy sur le devant de la scène? Nul n'ignore combien les Français ont la mémoire (très) courte!

Envoyer de l'argent à Sarkozy...  c'est hallucinant !!! Pour ne pas dire autre chose...

Commentaires

  • Le plus navrant, c'est que bien des Français croient ce petit personnage comme indispensable , çà en est ahurissant.

  • la b$etise n'a pas de fond !

  • On peut supposer que la dette Ump est garantie par des hypothèques sur son patrimoine immobilier et par des sûretés (gages) pris sur les biens personnels de certains umputes .
    Je ne crois malheureusement pas à la faillite de ce parti infect
    mais vu la forte diminution des cotisations des adhérents , ce parti peut se préparer à des "anni horribiles" .

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