Le 25 août 2013
Il a présidé la Bibliothèque de France et a publié plus d'une vingtaine de romans et d'essais.
Ne pratiquant ce difficile métier que depuis un demi-siècle environ, je devrais être reconnaissant aux bons Samaritains qui prennent encore le temps et la peine de m’administrer en toute objectivité des leçons de journalisme et, dans la foulée, de déontologie. J’avoue que je n’y parviens pas toujours.
La pertinence des remarques acerbes que m’adresse M. Victor Perez ne m’est pas apparue. Y répondrais-je dans le détail, je ne parviendrais pas davantage à convaincre M. Perez. Ce dernier étant de ceux qui croient peut-être, et en tout cas qui affirment qu’Israël est fondé à occuper et à annexer de fait, en violation des résolutions de l’ONU, les territoires qu’il a conquis en 1967, que Benyamin Netanyahou est un homme de paix et de bonne volonté qui a repris les négociations avec l’Autorité palestinienne avec le désir sincère d’aboutir et qu’il sortira quelque chose de ces négociations entamées sous le signe de nouveaux empiètements d’Israël sur le territoire de la Cisjordanie. Nous verrons bien. Qu’il me permette seulement de lui rappeler que l’État hébreu est un État comme les autres, capable comme les autres du meilleur et du pire, et qu’il est permis, ou qu’il devrait être permis d’analyser, de discuter, de critiquer et même de contester la politique de ses dirigeants sans être taxé ou accusé à demi-mot d’antisémitisme, et pire encore.
À ce propos, il me revient en mémoire une très vieille histoire juive. Elle date d’avant la Seconde Guerre mondiale, à une époque où les juifs, comme les Belges avec les histoires belges, étaient les premiers à inventer des blagues juives et à en rire.
Donc, c’est l’histoire de Jacob qui, après un bref déplacement à Paris, a pris le train de nuit pour rentrer chez lui, à Vienne. Au petit matin, les contrôleurs passent de wagon en wagon pour avertir les voyageurs qu’ils arriveront bientôt dans la capitale autrichienne.
Jacob s’aperçoit alors qu’il a bêtement laissé à l’hôtel sa trousse de toilette et, avisant son vis-à-vis de compartiment avec qui il a sympathisé, il lui demande poliment s’il pourrait lui emprunter rasoir, blaireau et savon, de façon à être présentable. « Mais naturellement », répond cet homme affable.
Rasé de frais, Jacob regagne son compartiment. Mais il n’est pas pleinement satisfait. « Pardonnez-moi, dit-il à son voisin de voyage, mais oserais-je vous demander encore un service ? Accepteriez-vous de me prêter une brosse ou un peigne ? Vous comprenez, je suis parti sans rien. » Imperceptiblement agacé, l’homme accède à sa demande.
De retour, et après s’être répandu en remerciements, Jacob s’adresse de nouveau à son dépanneur. « J’abuse peut-être, mais je n’ai pas de quoi me laver les dents. Oserais-je… ?
- Ah non, l’interrompt l’autre, je vous ai prêté mon rasoir, je vous ai prêté mon peigne, je ne vous prêterai pas ma brosse à dents. C’est personnel, vous comprenez ?
- C’est bon, dit Jacob, excusez-moi », et la fin du trajet s’effectue dans le silence.
Sur le quai de la gare, parents et amis attendent Jacob. Saluts, accolades, cris de joie. « Eh bien Jacob, lui demande-t-on, as-tu fait bon voyage ?
- Oui, tout s’est bien passé, si ce n’est que je suis tombé sur un antisémite ! »
BOULEVARD VOLTAIRE
Commentaires
déjà . . à l,époque !! et les antisémites ne sont toujours pas éradiquer à la nôtre . .!! cela ne saurait tarder . . quand méme . .!!
salutations.
Une fois de plus on constate qu’en France on peut tout dire à la condition que cela plaise à certains. Sinon, l’accusation terrible est brandie : « xénophobe, raciste, antisémite » et la guillotine n’est plus loin !