Marwan Rezgui, 18 ans
Entre émotion et indignation, 2.000 à 3.000 personnes ont marché silencieusement en mémoire de Jacques Blondel. Reportage.
Abonnez-vous au
Nouvel Observateur
- » Retraité tué à Marignane : un jeune mis en examen
- » Retraité de Marignane: Valls appelle au "réveil des esprits"
Aucun slogan et pas le moindre discours. Les habitants de Marignane ont préféré le silence et la sobriété lundi 26 août pour rendre un dernier hommage à Jacques Blondel, décédé jeudi 22 août alors qu'il tentait de stopper deux malfaiteurs qui venaient de braquer un bureau de tabac.
Peu avant 18 heures, un cortège de 2.000 à 3.000 personnes s’est rassemblé devant l'établissement, cible du vol qui a coûté la vie au sexagénaire. Habillés en blanc et encadrés par la police, les habitants ont défilé en silence avant d’entonner La Marseillaise. Ils ont choisi de se rendre jusqu’au lieu du drame pour y déposer une photo du défunt et une banderole sur laquelle était écrit : "Ton acte courageux t’a coûté la vie. Jacques merci pour tes valeurs. Marignane t’accompagne."
"Marre des violences gratuites, de l’insécurité"
Dans la foule, les visages, bien que bronzés, sont graves et inquiets. Nombreux sont ceux qui expriment leur "ras-le-bol" et leur "indignation". Pour Michel, un maçon de 48 ans, "c’est l’armée qu’il faudrait envoyer pour aider la police". "J’ai peur que mes enfants et mes petits-enfants finissent par se prendre un balle perdue", dit-il, avant d’expliquer que l’un de ses cousins est mort, l’année dernière, dans ce qui semble être un règlement de comptes. A quelques mètres, Christelle, 36 ans, est venue accompagnée de ses deux filles. Cette assistante maternelle, qui croisait souvent Jacques Blondel devant l’école, "ne se sent plus en sécurité" depuis qu’elle s’est fait agresser. "On en a marre des violences gratuites, de l’insécurité, on veut plus de policiers." "Il faut surtout faire quelque chose pour empêcher la circulation des armes. Si ces jeunes ne s'en étaient pas procurés, ils n'auraient pas pu tirer sur la victime", estime, de son côté, Serge, 55 ans, ferronnier.
"C’est Chicago ici !"
D’autres envisagent même de déménager. "Les médias ne parlent que du sud, je pense qu’il y a des régions plus calmes", imagine Vivette, 57 ans, puéricultrice. "C’est Chicago ici ! A 21h30, en plein été, on reste enfermés chez nous parce qu’on a peur de se faire agresser. On n’ose même pas laisser les fenêtres ouvertes." A proximité, un homme aux cheveux blancs s’agite et crie : "C’est la faute à la justice et aux magistrats." Certains acquiescent, dénoncent une justice "laxiste" et n’hésitent pas à réclamer le retour de la peine de mort et de la prison à vie.
La foule s’agite, certains propos sont durs et discriminants. Un proche de la victime, ému, s’avance vers le sexagénaire et lui rappelle que "c’est une journée de recueillement pour un monsieur qui a accomplit un grand acte citoyen". "Je remercie tous les politiques qui ont décidé de ne pas intervenir, nous ne voulons pas de récupération politique", assure-t-il devant les caméras. Certains habitants sont du même avis. C’est le cas d’Isabelle, 49 ans, directrice d’une école primaire : "Il faut rester calme, digne et solidaire avec la famille et ne surtout pas politiser l’acte. Il doit y avoir un débat, mais ce n’est ni le jour, ni l’heure pour le commencer."
Fériel Alouti - Le Nouvel Observateur
Commentaires
Ne comptons que sur nous-mêmes, les autres sont vendus au système mondialiste dont ils sont les stipendiés.
Parmi nos ennemis, ils sont les plus dangereux.
Souvenez d'Indira Gandhi et de ses gardes du corps.
certains propos sont durs et discriminants relate le NO , les journaleux pensaient que peut-être les gens du menu peuple allait trouver des excuses à ces ordures. .!!
il faut rester calme et digne , ne pas politiser l,acte . .!! l,éternelle enfumade . . d,accord on vous bute , c,est grave , mais surtout pas de vagues . . sinon ,cela va profiter au FN !!c,est réservé aux malheureux des cités . .!!
sur la photo . . c,est bien blanc. . !!!
salutations.