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Avignon : retour sur le procès du bourreau de "super-mamie" en 2004

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Marie-Andrée Fresquet, super-mamie PACA en 1998

 

 Avignon / Publié le vendredi 30 août 2013 à 18H06
 

Jusqu'au 1er septembre, LaProvence.com revient chaque jour sur un fait divers marquant qui a eu lieu dans la région

Faits Divers - Justice - Actualités - Avignon : retour sur le procès du bourreau de super-mamie en 2004
Photo DR
         Me Lemaire: « Se lever pour la défense d'un homme au milieu d'une foule qui veut sa mort... Rien que d'en parler, j'ai la gorge sèche ».

"Se lever pour la défense d'un homme au milieu d'une foule qui veut sa mort". Plus que la carrière de Me Louis-Alain Lemaire, cette épreuve a marqué sa vie. "Rien que d'en reparler, j'ai la gorge sèche", confie l'avocat avignonnais. C'était il y a plus de sept ans, devant la cour d'assises du Vaucluse. Il devait y défendre Jamel Boumajan, l'auteur principal du meurtre de Marie-Andrée Fresquet.

La difficulté de sa mission était à la hauteur de l'atrocité des faits. Le 7 janvier 2002, son client, âgé de 18 ans, accompagné d'un mineur, cambriole la villa de la victime, située rue du Gai-Savoir, à Avignon. Marie-Andrée Fresquet, 69 ans, est bâillonnée, torturée, scarifiée. Comble de l'horreur, un micro est enfoncé à coups de pied dans son vagin. Les experts concluent que la victime est morte des suites d'une "hémorragie cérébro-méningée et abdomino-génitale".

L'annonce du décès de celle qui avait été élue "super-mamie Paca" en 1998 avait suscité une émotion immense dans tout le département. "L'affaire avait été très médiatisée, des comités de soutien à la famille de la victime ont vu le jour et une marche en sa mémoire avait eu lieu à Avignon", se souvient Me Lemaire. C'est que la cruauté des faits tranchait avec la gentillesse et la générosité de la victime, reconnues de tous.

"J'ai l'image de cette femme, un micro dans le vagin"

"Même à la reconstitution du crime, il y avait un monde fou, alors que c'était en plein hiver, vers 22 heures", raconte le bâtonnier. Comment faire face à cette hostilité de l'opinion publique? A quoi bon se lancer dans un combat perdu d'avance? Pourquoi défendre ce que d'aucuns jugent indéfendable? Louis-Alain Lemaire répond par une question... de principe. « Tout individu, quelle que soit l'horreur de son crime, a le droit d'être défendu. Sinon, c'est la démocratie qui fout le camp. Parce qu'au-delà d'un acte, il y a dans un être humain une lueur d'espoir. Toujours".

Défendre Jamel Boumajan, une évidence, donc, mais loin d'être évidente. "Si, dans ce dossier, j'ai l'image de cette femme, un micro dans le vagin, baignant dans son sang, comment puis-je plaider? Il faut, forcément, à un moment donné, faire abstraction des faits". Et s'accrocher aux négations de son client, qui depuis qu'il l'a rencontré pour la première fois, "au fond d'une cellule sordide de la maison d'arrêt de Valence", répète à l'envi qu'il n'est pas l'auteur des sévices les plus graves.

"Pour pouvoir le défendre, il faut se forcer à le croire, se raccrocher à quelque chose qui permette de s'évader de l'horreur du dossier". La nuit précédent le premier jour du procès, Me Louis-Alain Lemaire ne dort pas. Pour la première fois en quarante ans de carrière, il écrit une partie de sa plaidoirie, cinq pages d'introduction, et autant pour conclure. "J'ai toujours une appréhension avant de prendre la parole. Mais pour ce procès, nerveusement, ça a été terrible". Des pancartes hostiles aux accusés sont brandies dans une salle d'audience pleine à craquer.

Trente ans de réclusion criminelle

"Je me revois plaider au milieu de ces gens, assis autour de moi, par terre, certains à quelques centimètres. Je sentais de plein fouet leur animosité". A tel point que les cinq jours du procès constitueront pour lui une épreuve morale, mais aussi physique. "Je recevais chaque témoignage à charge comme un coup de boutoir, comme si je me tassais. C'est la seule fois de ma vie où j'ai eu mal au dos. J'ai dû consulter un médecin à côté du tribunal tant je souffrais!", confie l'avocat. Une souffrance si intense que son confrère de la partie civile, Me Geiger, lui fait passer une note de soutien en plein procès.

"C'était très lourd, et en même temps merveilleux. Plus que jamais, je portais la robe de la défense", poursuit-il. Devant la cour, le bâtonnier martèlera les grands principes de la défense, puis, plaidera le doute. Le verdict tombe: 30 ans de réclusion criminelle. Le meurtrier de "super-mamie" échappe à la perpétuité, les jurés ayant retenu les circonstances atténuantes. Une victoire pour Me Lemaire. "Mais il a décidé de faire appel", regrette-t-il.

Me Collard a repris le dossier et Jamel Boumajan prendra finalement la perpétuité. Aujourd'hui encore, l'avocat n'est pas convaincu que son ancien client était responsable des sévices les plus graves. "Ça ne rentrait pas vraiment dans la peau du personnage, lâche-t-il. D'ailleurs, il n'est pas impossible qu'il fasse appel à moi pour une demande d'aménagement de peine. Si c'est le cas, je pense que j'accepterai de l'assister. Ce dossier m'a tellement marqué...".

Tant et si bien qu'à chaque fois que Me Louis-Alain Lemaire retourne dans la salle de la cour d'assises de Vaucluse, il repense à sa plaidoirie de mars 2004, "et à la douleur terrible que j'ai ressentie ce jour-là".

 

La Provence

 

Peine de mort !

 

 

 

Commentaires

  • En se basant sur Saint Augustin ou Saint Thomas d'Aquin, la peine de mort est nécessaire pour l'ordre public, pour l'exemple, et pour les criminels, mieux vaut expier ici-bas au prix de sa vie, que dans l'autre monde (Meule de moulin au cou)(Evangile)

  • pour ce genre d,ordure , pas d,avocat !! passage direct à la bascule à charlot . .!!!
    salutations.

  • Ce genre de personnes méritent amplement, avant de mourir, de mesurer pleinement ce qu'elles ont fait endurer à leurs victimes.

  • Encore une fds victime de l'immigration chonce pour la fronce.
    Avant l'arrivée de ces gens, ce genre d'horreur était exceptionnel, pour ne pas dire inexistant.

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