Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

En Norvège, la droite au seuil du pouvoir

PHO94e66aa4-187d-11e3-b387-774395c7a350-805x453.jpg

Erna Solberg

Favori des élections parlementaires  de ce lundi, le Parti conservateur pourrait s'allier à l'extrême droite pour gouverner.

 
 

Assise sur un banc de l'avenue principale d'Oslo, Kristina Haar Vinvand suit de près un débat qui se déroule sur une estrade installée à quelques mètres. En scène, un candidat travailliste et un représentant du Parti du progrès, parti populiste et anti-immigré. «Le pays va bien, nous sommes un peuple heureux et pourtant, le Parti du progrès va sûrement entrer au gouvernement» soupire Kristina, qui, à 25 ans, vient de terminer ses études. «En fait, les Norvégiens sont trop gâtés. Le gouvernement les aide beaucoup, financièrement, dans leur vie de tous les jours. Mais ils trouvent des raisons pour se plaindre, et en vouloir encore plus», ajoute-t-elle.

Grâce à ses ressources en pétrole, la Norvège est un îlot de prospérité. Avec un taux de chômage qui dépasse à peine les 3 %, une croissance de plus de 2 % en 2012, la pétromonarchie nordique fait pâlir d'envie ses voisins européens. Ce qui n'empêche pas les Norvégiens de souhaiter une alternance politique, car tous les sondages le promettent: ils devraient élire aujourd'hui une coalition de droite, en lieu et place de l'actuel gouvernement travailliste du premier ministre, Jens Stoltenberg. Cette coalition serait menée par le Parti Conservateur, de centre droit, parti de la probable future premier ministre Erna Solberg. Cette dernière a promis des baisses de taxes et la privatisation de certains services publics.

Rhétorique anti-immigration

«Après huit ans de gouvernement, les travaillistes sont victimes de la lassitude des électeurs. Peu de gens s'en prennent à leur politique, car l'économie va bien. Mais les Norvégiens ont juste envie de changer», estime Johannes Berg, expert de l'Institut de recherche sociale, à Oslo.

Pourtant, le parti d'Erna Solberg ne pourra gouverner seul. Il fera certainement appel aux partis libéraux et chrétiens démocrates mais aussi, pour la première fois dans son histoire, au Parti du progrès. Qualifié par certains analystes de parti «d'extrême droite modérée», usant d'une rhétorique anti-immigration et faisant campagne sur une redistribution plus importante des revenus du pétrole et des mesures plus sévères contre la criminalité, il pourrait voir sa dirigeante, Siv Jensen, entrer au gouvernement.

«Le Parti du progrès est la clé de ces élections, même s'il a perdu en popularité ces dernières années», affirme Knut Heidar, politologue au sein de l'université d'Oslo. Certains sondages lui attribuent 15 % des intentions de vote, bien loin des 23 % obtenus lors des élections parlementaires de 2009, ce qui avait fait de lui le deuxième plus important parti du Parlement norvégien. Cette baisse de popularité est peut-être même la raison pour laquelle il pourrait gouverner.

«Jusqu'à présent, le Parti du progrès n'a jamais pu gouverner, car il était isolé. Personne ne voulait former de coalition avec lui. Mais leur leader Siv Jensen a fait quelques concessions, en insistant moins, par exemple, sur ses positions anti-immigration», analyse Johannes Bergh. «Aujourd'hui, les conservateurs savent que leur leader va devenir premier ministre. Ils ont plus de poids, et sont prêts à travailler avec cette extrême droite modérée.»

Du côté des conservateurs, l'heure est d'ailleurs à l'acceptation de ce parti. «S'il faut passer par eux pour gouverner, alors faisons-le», martèle Torbian Furulund, militant conservateur âgé d'une cinquantaine d'années. «Bien sûr, nous devrons faire quelques concessions, leur accorder une ou deux mesures symboliques, sur l'immigration par exemple. Mais je pense que nous dominerons sur les décisions les plus importantes, notamment celles relatives à l'économie.»

Dès lundi soir et l'annonce des premiers résultats, les négociations entre partis vont donc démarrer et pourraient bien conduire à la formation d'un gouvernement inédit dans l'histoire de la Norvège.


Une trentaine de survivants du massacre de l'île d'Utoya sont candidats aux élections

Il y a un peu plus de deux ans, l'extrémiste Anders Behring Breivik exécutait 69 jeunes travaillistes, réunis sur l'île d'Utoya pour leur camp d'été. Aujourd'hui, une trentaine de survivants sont candidats aux élections. Parmi eux, une dizaine ont une chance de l'emporter. Vegard Wennesland, âgé de 29 ans, est l'un d'entre eux. «Seuls les étrangers me parlent d'Utoya, maintenant», sourit  le jeune homme qui était resté caché plusieurs heures sous un lit pour échapper aux balles de Breivik.  «Les gens me parlent de leurs préoccupations, et cela fait du bien», ajoute Vegard, qui a tiré une leçon de la tragédie: «Si quelqu'un a essayé de me tuer pour mes convictions, c'est qu'elles devaient avoir de la valeur.»

 

Le Figaro - 08/09/13

Commentaires

  • Pas très claire cette situation politique en Norvège. Est-ce que ce pays est en passe de devenir musulman ?

  • J'ai envoye un lien qui serait mieux ici:
    http://www.20minutes.fr/ledirect/1220937/20130910-norvegien-vikernes-entendu-commission-expulsion

  • @Gaëlle,
    Je profite de ce sujet sur la Norvège pour lancer un appel au soutien de Varg Vikernes victime de la nouvelle Inquisition :
    http://www.20minutes.fr/ledirect/1220937/20130910-norvegien-vikernes-entendu-commission-expulsion

    Nous sommes tous des Varg Vikernes en puissance !
    Encore un exemple des procédés de putes de la "Justice" du Régime ! L'orwellisation de la société va bon train et toute allusion au remplacement de peuple doit être extirpée des esprits et persécutée ! Bientôt notre tour ?

    Pour en savoir plus sur le "monstre" et son épouse exemplaire :
    http://www.youtube.com/watch?v=SN1feAGd8sk&feature=player_detailpage

Les commentaires sont fermés.