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A Perpignan, le couple était resté discret

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Timothée Boutry | Publié le 26 sept. 2013, 07h00

 

                                                                     

                                              
 
Ils sont arrivés discrètement, au coeur de l'été, avec leur histoire profondément enfouie. « Je leur avais donné un coup de main pour monter leurs affaires », se souvient un jeune homme. « C'était pendant le ramadan. Ils avaient demandé des bougies car ils n'avaient pas encore l'électricité », ajoute un groupe de trois adolescentes. « Lui m'avait dit qu'ils étaient partis de Clermont-Ferrand parce qu'ici c'était tranquille et qu'ils étaient là pour faire leur vie avec les gosses », précise encore un voisin. Quant à elle, à en juger par son ventre arrondi, impossible d'ignorer l'imminence d'un heureux événement. Ainsi, dans ce quartier populaire du nord de Perpignan qui mêle immeubles de cinq étages et pavillons, personne n'avait songé à se poser de question ou à faire le moindre rapprochement. Un nouveau départ, en somme. Jusqu'à mardi soir et l'interpellation de Cécile Bourgeon et de son compagnon Berkane Maklouf, aucun riverain n'avait donc conscience que ces nouveaux locataires en provenance du Massif central étaient la mère et le beau-père de Fiona.

Les cheveux voilés en permanence...

Malgré ses apparitions télévisées, le visage de la mère de la fillette disparue n'a éveillé aucun souvenir. « Il faut dire qu'elle avait tout le temps les cheveux voilés. C'est pour ça que personne ne l'a reconnue », explique le gardien de l'immeuble où ce « couple normal » occupe un F 3 au 5 e étage. A en croire les voisins, Cécile Bourgeon, qui avait choisi de gagner Perpignan pour se rapprocher de sa mère, s'aventurait surtout très peu hors du domicile. En août, l'ancienne serveuse avait donné naissance à son troisième enfant -- le premier avec Berkane Maklouf.

Son nouveau compagnon a quant à lui davantage marqué les esprits. Les habitués du snack-bar avaient fini par s'habituer à la présence de ce nouveau venu au comportement un peu vif et que l'on apercevait volontiers en train de promener Eva, 2 ans et demi, la petite soeur de Fiona. « On savait d'où il venait mais pas ce qu'il avait fait de sa vie. Il était gentil mais restait secret », confie une figure du quartier. Berkane, qui était en recherche active d', avait également laissé transparaître une autre facette de sa personnalité : sa toxicomanie et son addiction aux drogues dures. Récemment, le beau-père de Fiona s'était rapproché de la religion musulmane. Le soir venu, il participait régulièrement avec d'autres à la prière sur un coin de terrain vague en face de son immeuble. « On sentait que ça l'intéressait mais rien d'excessif », assurent plusieurs habitants.

Entre deux parties de cartes et deux rafistolages de voiture sur le parking, les spéculations vont désormais bon train sur les derniers rebondissements de l'affaire. Avant qu'une mère de famille ne recentre le débat : « La seule chose qui compte, c'est de retrouver la petite. »

 

Le Parisien

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