Depuis trois semaines, les bateaux des migrants sont interceptés et renvoyés dans un délai de 48 heures.
C'est devenu une habitude. Chaque semaine, des navires transportant des demandeurs d'asile tentent de pénétrer dans les eaux territoriales australiennes. Plus de 15000 boat people sont arrivés depuis le début de l'année. Mais avec la mise en place de l'«Opération frontières souveraines» le 18 septembre dernier, franchir le sol australien devient périlleux, voire impossible. Depuis trois semaines, les bateaux des migrants sont interceptés et renvoyés dans un délai de 48 heures, non plus sur l'île australienne de Christmas, mais dans des centres de transit sur l'île de Nauru et à Manus (Papousie-Nouvelle-Guinée). Sous escorte militaire, 334 personnes ont été transférées dans ces centres.
Le plan anti-immigration prévoit d'autres mesures pour le moins controversées. Tony Abbott, le nouveau premier ministre, a répété pendant sa campagne électorale qu'il souhaitait acheter les vieux bateaux des pêcheurs et payer les Indonésiens afin qu'ils espionnent les réseaux de contrebande. «Nous ne demandons pas la permission de l'Indonésie, nous demandons sa compréhension», a déclaré Julie Bishop, ministre des Affaires étrangères, en marge d'un sommet de l'ONU.
Critiques de Jakarta
Des propos qui ont fait bondir Jakarta. Son président, Susilo Bambang Yudhoyono, a accusé le gouvernement australien de violer son territoire.
Les critiques affluent aussi en Australie. Plusieurs organisations humanitaires dénoncent la politique migratoire. De son côté, la Coalition d'action pour les réfugiés, principale ONG australienne qui défend les demandeurs d'asile, organise régulièrement des manifestations dans les grandes villes pour protester contre la politique du gouvernement.
Le récent naufrage d'un bateau transportant des passagers originaires du Moyen-Orient, faisant plus d'une trentaine de victimes au large de l'Indonésie, a ravivé les tensions. Les rescapés ont accusé les autorités australiennes de ne pas les avoir secourus. Le gouvernement australien a alors tenté de calmer le jeu, mais ses opposants y voient là un échec du plan anti-immigration qui ne parvient pas à dissuader les migrants.
Dès le lendemain, Tony Abbott a rencontré le président indonésien. Il s'est dit «respectueux de la souveraineté indonésienne» et a avoué regretter certains de ses propos. Mais rien de plus n'a filtré des échanges entre les deux hommes, qui négocient en ce moment un accord bilatéral pour lutter contre l'immigration clandestine. Malgré un semblant de compromis, le ministre de l'Immigration australien, Scott Morrison, n'a rien changé à son discours lors de son dernier point presse. «Il n'y aura pas de changement de notre politique de protection des frontières. Notre détermination, nos politiques, nos engagements restent aussi forts et sont bien plus forts que jamais», a-t-il martelé .
LE FIGARO - 09/10/13
Commentaires
l,ONG Australienne devrait les accueillir , les loger , etc. .etc. . à leurs frais . .!!et non à celui du citoyen-lamba Australien.!!
mais en Europe ,l,exemple choisi par l,Australie ne sera évidemment pas choisi , ni retenu. .!!
salutations.