La garde des Sceaux, Christiane Taubira, à la sortie du Conseil des ministres, mercredi. © REUTERS
DÉCRYPTAGE - Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour injure publique à caractère racial sur la Une de l'hebdo d'extrême-droite.
L'INFO. "Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane". Avec cette Une, l'hebdomadaire d'extrême droite Minute s'est offert mardi un bon coup de pub en surfant sur les insultes racistes qui ont récemment visé la garde des Sceaux. Résultat : un tollé général à droite comme à gauche et la décision, mardi soir, de Jean-Marc Ayrault d'en référer à la justice. Manuel Valls lui emboitait le pas en annonçant pour sa part que le gouvernement étudierait rapidement les moyens d'"agir contre la diffusion" du titre. Mercredi matin, alors que le numéro controversé de l'hebdomadaire était bien en vente dans les kiosques, le parquet de Paris annonçait l'ouverture d'une enquête préliminaire pour injure publique à caractère racial. L'hebdomadaire s'estime quant à lui couvert sur le plan judiciaire. En cas de poursuites, que risque désormais le journal ?
L'injure publique à caractère racial. "Les attaques racistes sont insupportables et scandaleuses. Je les condamne avec la dernière énergie et je suis plus que jamais aux côtés de Christiane Taubira", avait dénoncé mardi le Premier ministre. Ce dernier a par la suite indiqué par voie de communiqué qu'il souhaitait que le procureur de la République de Paris se saisisse de l'affaire afin "de porter ces faits susceptibles de constituer l'infraction d'injure publique à caractère racial" en justice. Le parquet a donc répondu en ouvrant une enquête préliminaire précisément sur ces faits.
>> La peine encourue : sur ce point précis, l'article 33 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse prévoit une peine de 6 mois de prison et de 22.500 euros d'amende. Le tribunal pourra également décider de l'affichage ou de la diffusion de cette condamnation.
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Et maintenant ? La police judiciaire parisienne a été saisie de l'enquête. Des investigations, dans ce type d'affaire de presse qui restent assez sommaires : on entend rapidement le responsable de la publication et l'auteur de l'article simplement pour avoir confirmation qu'ils sont bien à l'origine des phrases de la parution. C'est ensuite à l'audience, devant les juges, à la 17e chambre correctionnelle, que tout se joue. C'est là que les mots écrits dans Minute, à la Une ou dans le corps de l’article seront examinés. "Ce n'est pas aux vieux singe que l'on apprend à faire la grimace", peut-on y lire page 4. Tout l'enjeu des débats sera déterminer s'il s'agit d'une publication humoristique ou non.
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Minute assume et s'estime "difficilement condamnable". "L’objectif, c’était de faire parler de nous", raconte mercredi un journaliste de Minute sur le site des Inrockuptibles. "On voulait se payer un coup de pub pour zéro euro, le contrat est rempli au-delà de nos espérances", glose-t-il. Un "coup" totalement improvisé, selon lui. "Durant le week-end, nous n’avions pas vraiment d’idées de couverture. On pensait faire notre une sur la guerre de 14-18 et puis finalement, l’un d’entre nous a proposé cette blague de comptoir sur Taubira. Ça a fait marrer tout le monde, on a alors décidé de la faire", poursuit le journaliste. L'hebdo assume donc cette couverture controversée et s'estime même à l'abri des poursuites."C’est une couverture composée d’éléments de langage courant", se défend un autre collaborateur de la publication d'extrême-droite. "On se doutait que SOS Racisme porterait plainte, mais nous avons prévu le coup du point de vue judiciaire. Nous sommes difficilement condamnables", argue-t-il. Affaire à suivre, donc.
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Commentaires
Minute se sent "difficilement condamnable" ? Ses responsables rêvent debout ! Nous sommes dans un régime totalitaire, et les petits commissaires ministres n'ont aucun sens de l'humour ! Lorsque la politique entre dans le prétoire, la justice en sort. Minute aura malheureusement l'occasion de le vérifier.
En outre, Taubira sera juge et partie ! Mais à trop être maligne comme un singe, elle pourrait bien glisser sur une peau de banane avec cette histoire !
Qu'elle aille au plus vite croasser dans son marigot guyanais !
Photo cauchemardesque de l'anti France, ce trio est franc-maçons, on devine le pourquoi des malheurs de notre Nation, que de comptes à exiger.
Faites prier vos enfants, surtout les tout-petits, ils sont bien vus de Dieu et de Notre-Dame.
« Taubira : que risque vraiment Minute ? » : Rien, Elle a jeté l’éponge et ne porte plus plainte !
coup de pub pour le journal, mais aussi pour la mére Taubira qui passe pour une victime malheureuse ,dans un pays rempli de franchouillards bas du front et racialistes . .!!
un arrangement peut-être ???
salutations.
@ turigol: le trio infernal!
Il semble assez évident, que le journal a consulté ses avocats, avant la parution du titre.
Il est légal de faire usage de dictons, et d'expressions imagées lorsqu'elles sont explicitées.
Elles laissent bien libre cours, à une interprétation individuelle des lecteurs, mais les expressions utilisées sont ici, clairement définies en tant que telles, et ne pourraient pas être utilisées contre le journal, sans que de bons avocats ne tournent le procès en risée, et en tentative de lynchage ou d'enterrement de la liberté de caricature et d'expression.
Ce qui serait très problématique pour l'image de cette présidence qui a besoin de tout sauf de cela.
En ce sens, c'est, peut être, un très bon coup médiatique du journal qui exploiterait en sa faveur, le récent basculement des idées en France. Les conséquences d'une condamnation -financière, limitée, permettrait au journal, de récupérer les lecteurs haïssant cette espèce, à part, de ministre.
Quant aux gesticulations de Valls, pour l'occasion, elles sont dignes d'un animal de foire.
Les chiens aboient et la caravane passe.
Ce ne sont pas les expression qui dérangent Taubira.....
La photo est terrible. terrible.
Mais aucune compassion pour cette professionnelle de la haine au service d'une idéologie criminelle.