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Adélaïde, la fillette noyée à Berck-sur-Mer, n'avait pas d'existence légale

 

Le Monde.fr | 03.12.2013 à 15h59 • Mis à jour le 03.12.2013 à 17h46 | Par Soren Seelow

 

Adélaïde, la petite fille de 15 mois retrouvée morte le 20 novembre sur la plage de Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais), n'avait pas été déclarée à l'état civil. C'est ce qu'a indiqué au Monde le parquet de Boulogne-sur-Mer, mardi 3 décembre, confirmant une information de BFMTV. Les enquêteurs ont découvert, lundi, que l'enfant n'avait pas d'existence légale et n'avait donc fort logiquement pas pu être déclaré à la Caisse nationale d'allocations familiales ni à la Sécurité sociale. Selon Europe 1, la mère d'Adélaïde, Fabienne Kabou, avait accouché chez elle, dans l'appartement de Saint-Mandé, dans le Val-de-Marne, où elle a été interpellée vendredi.

Cette femme de 36 ans a été mise en examen pour « assassinat sur mineur de moins de 15 ans par ascendant » et écrouée samedi à la maison d'arrêt de Lille-Sequedin. Lors de sa garde-à-vue, elle a expliqué aux enquêteurs avoir déposé vivante sa fille « sur la plage alors que la marée montait » afin « de la soustraite à un avenir sombre », invoquant une « incompatibilité » de sa maternité avec sa « vie de couple ».

Le corps d'Adélaïde avait été découvert au petit matin par des pêcheurs de crevettes. L'autopsie avait révélé « un œdème pulmonaire vraisemblablement consécutif à une noyade ». Après avoir laissé sa fille sur la plage, la mère, née à Dakar et de nationalité française, sans ressources et étudiante en philosophie, était rentrée à son domicile, qu'elle n'a ensuite plus quitté, hermétique au moindre appel à témoins, selon le parquet.

« UNE LOGIQUE PARALLÈLE À LA NÔTRE »

« Il faut essayer de prendre un peu de recul et de concevoir que c'est quelqu'un qui est dans une logique qui n'est pas du tout la nôtre, parce que cette logique a abouti à faire mourir une petite fille dans des conditions absolument incroyables », a expliqué à l'AFP son avocate, Me Roy-Nansion. « Non seulement, on sent une logique parallèle à la nôtre mais en plus, c'est une femme qui est remarquablement intelligente. Elle est très bien élevée, elle a un langage extrêmement châtié. J'ai été frappée au premier coup d'œil par le calme dans lequel elle était. Quand je lui ai dit, vous avez le choix de garder le silence, elle m'a répondu “Non, je vais répondre aux questions, car j'imagine que tous vous voulez comprendre et savoir, et c'est normal” », a ajouté l'avocate.

« C'est un personnage hors du commun. Ce n'est pas de la froideur parce que quand elle parle de sa fille, les larmes lui montent. Elle me dit qu'elle l'a profondément aimée. C'est comme si elle disait : “J'ai aimé cette enfant, plus que tout. Je devais faire ça, je l'ai fait et maintenant faites ce que vous voulez avec moi. Vous me dites que je risque la perpétuité, je l'ai compris” », a confié Fabienne Roy-Nansion. « Je crois qu'elle a euthanasié cette enfant et qu'en l'euthanasiant, elle s'est euthanasiée aussi. Elle entrevoyait pour cette enfant un avenir sombre. Elle se disait : “La vie qu'elle aurait eue, c'est comme si c'était une maladie dont je l'ai soustraite” », a-t-elle poursuivi, assurant que sa cliente lui avait confié que le bébé avait été « un accident ».

Aucune charge n'a été retenue contre l'homme avec qui Fabienne Kabou partageait sa vie depuis plusieurs années. Les résultats des tests ADN n'ont pas encore permis de confirmer qu'il était bien le père de l'enfant. Mais selon des proches, cet artiste de 63 ans n'avait pas investi sa relation de paternité avec l'enfant et n'en parlait à personne. « C'est ainsi que sa fille aînée, née d'une première union, n'avait jusqu'ici jamais eu connaissance de l'existence de cette enfant »  et a tout appris à l'occasion de ce tragique faits divers, rapporte Le Parisien.

Commentaires

  • Vu que cette fillette n’avait pas d’existence légale, il n’y a pas d’assassinat et la mère est innocente de tout crime : le tour est joué ! Circulez, y’a rien à voir ! D’ailleurs on ne va pas embêter une grande intellectuelle française née à Dakar et étudiante en philosophie, en France, à 36 ans !
    De toute façon, c’est une personne hors du commun (ça, on s’en doutait, pas besoin d’avocat pour le deviner !) et dont la logique est parallèle à la nôtre (pauvre Aristote mis ainsi à contribution pour innocenter une infanticide !).

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