Et si, quoi qu’on en dise, cet infanticide-là était à considérer sous l’angle culturel ?
La maman de la petite fille retrouvée noyée sur la plage de Berck a été arrêtée, confondue par son ADN. C’est une Sénégalaise de 36 ans, pas en boubou et colifichets, non. Une jeune femme très « européanisée », vivant avec un compagnon de 33 ans son aîné, sculpteur. Elle est étudiante en philosophie. Coupée, nous dit-on, de sa famille : elle n’a pas vu son père depuis dix ans, ne sait pas en quelle lointaine ou proche contrée vit sa mère. Bref, « une intégration parfaitement réussie », si l’on considère la rupture culturelle comme un franchissement sans retour.
Froidement, posément, Fabienne Kabou a donc pris le train avec son bébé, payé une chambre d’hôtel, passé une dernière nuit avec son enfant qu’elle a bercée, nourrie, emmitouflée chaudement avant d’aller la déposer sur une plage du nord à marée montante. Et tout aussi posément a laissé les vagues la rouler dans l’écume et le sable jusqu’à ce que mort s’ensuive. Alors elle est partie sans se retourner reprendre son train et sa vie d’avant.
Tout le week-end, on a entendu les psys convoqués autour de la mère infanticide nous débiter leur habituel couplet. À quinze mois de vie, le déni de grossesse est dur à plaider, le blues post-partum également. Alors on brode : solitude, problèmes de couple… mais tous nous vantent les qualités de cette femme dont l’avocat assure qu’en tuant l’enfant, elle a accompli « un acte d’amour ». Décrivant cette femme « calme, très intelligente, cultivée, qui s’exprime très bien », elle ajoute « c’est un personnage hors du commun. Elle est dans une logique qui nous échappe, parallèle à la nôtre. C’est un personnage très particulier. »
Mais encore ? C’est quoi, cette « logique parallèle », quoi, ce particularisme ?
Dès la découverte de l’enfant noyée sur la plage, un proche ami qui a pas mal fréquenté l’Afrique et ses rituels a senti ses neurones s’agiter. Quand on nous a montré la photo de la jeune mère et déroulé le scénario, il a dit : « Ça, c’est une histoire de Mami Wata ! »
Et s’il avait raison, et si, quoi qu’on en dise, cet infanticide-là était à considérer sous l’angle culturel ? Si, malgré l’intégration apparemment réussie, tout le freudisme de comptoir et le lacanisme de plateau TV étaient inopérants à expliquer ce meurtre parce qu’il est profondément ancré dans la culture d’origine de Fabienne Kabou ?
Mami Wata (Mummy Water), la déesse-mère des eaux que craignent les pêcheurs, symbole de la mer nourricière et de l’océan destructeur, est une divinité éwé dont le culte est très présent sur la côte atlantique du Togo, mais aussi au Nigeria, au Cameroun, au Congo-Brazzaville comme au long du grand fleuve Sénégal. Partout, elle symbolise la puissance suprême, l’entité qu’on invoque pour réparer, obtenir, assouvir, restaurer la vie quand elle s’en va de travers.
Dans notre monde qui prétend unifier les cultures au nom du vivre ensemble, chacun tricote en douce avec la sienne. Comme on y trouve Platon, Nietzsche, Freud ou Descartes, Internet nous offre mille recettes pour rencontrer Mami Wata. « On peut essayer de la contacter en offrant des présents à la mer. [...] Quand vous aurez terminé, sortez de l’eau et partez sans vous retourner vers la mer (en magie opérative, le fait de se retourner implique de se retourner vers le passé, donc vers les ennuis que vous êtes venu régler, et peut casser votre travail occulte). Si elle accepte votre approche, elle vous contactera par les rêves », nous dit-on.
Comme d’autres accrochent un ex-voto à Notre-Dame-de-Bon-Secours, Fabienne Kabou a déposé son enfant sur la laisse de mer, si bien nommée. Elle a attendu que l’eau la prenne et puis s’en est allée. Sans se retourner…
Marie Delarue
BOULEVARD VOLTAIRE
NdB: Cet article rejoint les hypothèses que j'avais émises dans mes commentaires sur le blog. Il ne s'agit pas d'excuser ce crime atroce, mais de savoir que la culture magique africaine existe toujours, maintenant importée en Europe par l'immigration, et qu'il ne sert strictement à rien de le déplorer alors qu'on détruit chaque jour notre civilisation chrétienne millénaire qui a su poser au fil des temps des frontières à l'irrationnel.
Commentaires
Bravo Gaëlle ! Comme vous aviez bien vu ! J'étais resté très perplexe sur cette mère monstrueuse et sur les commentaires de son avocate. Rien ne correspondait à mes quelques connaissances en psycho-pathologie !
Nous avions aussi nos déesses-mères dans le passé le plus immémorial (nous en avions parlé ici à l'occasion de l'Assomption), généralement des mères à l'enfant, mais pas de "Mami Wata" sacrifiant froidement leur enfant ! Bonjour l'intégration !!!
La description que fait Marie Delarue de ce crime et des derniers moments de cette pauvre fillette innocente me laisse sans voix.
s,il avait s,agit d,une souchienne du fin fond du Berry qui aurait offert sa fille à un quelconque sacrifice venant du fond des âges , la compréhension , la compassion , etc . . etc . . n,aurait pas été au goût du jour . . !!
quant à la religion chrétienne , c,est comme pour ses fidèles , elle doit disparaître , au profit d,une religion mondialiste . .!!
salutations.
Le cannibalisme existe encore aussi!
A chacun sa culture, mais on ne veut pas de ca en Europe!!
Dirk: il s'agit d'une "offrande" à la déesse mer, c'est-à-dire d'un sacrifie humain. Chez nous, selon nos lois , c'est un infanticide prémédité qui doit être puni comme tel. Elle n'est pas folle, mais pratique les cultes animistes de son pays, le Sénégal.
Il n'y a rien à comprendre. Ces cultes se pratiquent également au Brésil, dans les Caraïbes.
La Manche a rejeté son "offrande", elle n'a pas emporté au large le pauvre petit corps.
Dirk, il faut penser au mythique sacrifice d'Iphigénie par son père Agamennon afin que les vents soient à nouveau favorables.
La pauvre petite n'avait été déclarée nulle part !
Une vente d'enfant qui n'aurait pas abouti ?
Le projet de la sacrifier rituellement ?
@Gaëlle
Il existe plusieurs versions sur le sort d'Iphigénie. L'Iliade ne reconnaît pas son sacrifice, et Agamemnon offre même ses trois filles, dont Iphigénie en mariage à Achille pendant le siège de Troie. Ultérieurement, Eschyle, puis Lucrèce ont décrit son sacrifice par les prêtres sous les yeux de son père. Euripide par contre écrit qu'Artémis lui substitua une biche au dernier moment et qu'elle fit d'Iphigénie sa prêtresse dans un temple en Tauride (Crimée) où on pratiquait des sacrifices humains. Elle aurait été vénérée comme déesse vierge à l'instar d'Artémis. On évoque également à son sujet une purification dans la mer avec l'aide de Poséidon "tandis que les habitants détourneraient le regard" ! Elle aurait ensuite mis fin aux sacrifices humains.
C'est troublant !!!
BRAVO ET MERCI pour cet article fort édifiant et qui annule toutes explications données par les traditionnels médias "vendus" !! , FAIRE CONNAITRE le plus possible celui-ci ! .GAUTHIER MICHEL 13