Régionaliste lorrain et nationaliste français, Maurice Barrès est l’un des premiers à avoir développé une mystique nationale en se faisant le chantre, lyrique, de l’enracinement. En se définissant lui même comme le « petit neveu spirituel » de Renan, c’est dans cet esprit qu’il apprit à concilier le détachement vis à vis des dogmes et une curiosité empreinte de sympathie pour l’esprit religieux sous toutes ses formes. Ce qui nous vaudra des phrases admirables, comme celle-ci qui débute « La Colline inspirée » : « Il est des lieux qui tirent l’âme de sa léthargie, des lieux enveloppés, baignés de mystère, élus de toute éternité pour être le siège de l’émotion religieuse. »
Il a écrit, aussi, en visionnaire : « Chaque jour on détruit ce qu’il y a sans doute de meilleur chez nous, nos jeunes paysans. On s’attache comme à plaisir à relâcher, à briser tous les liens qui attachent aujourd’hui l’enfant, et demain l’homme, à sa terre. Leur langue maternelle, ils ne la parlent plus. On leur apprend à la mépriser. Ce faisant, on ne s’aperçoit pas que ce ne sont pas les mots qu’on détruit, mais des affections vivaces et des manières profondes de sentir. »
Maurice Barrès est mort le 4 décembre 1923 à Neuilly-sur-Seine.
Le chemin sous les buis
Commentaires
Comme c'est encore vrai ce qu'il disait il y a si longtemps deja!
A quel moment avons nous commence a nous detacher de la terre de nos ancetres, a ne plus parler le dialecte de nos provinces, qui ont meme disparu des livres d'ecole? Et pourtant , c'etait si beau ces provinces qui avaient chacunes leurs traditions, leurs chants, leurs danses..
Qu'ont-ils fait de la France ces criminels?
C'est une excellente occasion de relire Barrès, qui avait compris le rôle irremplaçable des régions et des provinces comme socles charnels du nationalisme. Les identitaires ne disent rien d'autre !
extrait de Wiki :
" Opposé au centralisme de Charles Maurras, il plaide pour un fédéralisme, plus conforme à la tradition française. La nation est considérée comme une multiplicité de familles : « Familles d'individus, voilà les communes ; familles de communes, voilà la région ; familles de régions, voilà la nation ; une famille de nations, citoyens socialistes, voilà l'humanité fédérale où nous tendons en maintenant la patrie française et par l'impulsion de 1789. » Ainsi la « nationalité » a un sens aussi bien local (nationalité lorraine) que national (nationalité française) : « La nationalité française, selon nous, est faite des nationalités provinciales. Si l'une de celles-ci fait défaut, le caractère français perd un de ses éléments "
J'ajoute qu'il avait une conception du religieux, à laquelle j'adhère également, et que Jean Mabire qui l'avait lu résumait ainsi : "La religion ne peut jaillir que de l'enracinement".
Dirk: quels écrivains et penseurs avions-nous en France à cette époque!
J'ai fait le petit pèlerinage à la "colline inspirée" avec une amie lorraine. Il faisait gris et froid, et le vent soufflait fort au sommet!
@ Nelly: oui, c'était si beau !
Mais tout reviendra selon le loi des cycles.
La terre ne ment pas, disait Philippe Pétain.
Aujourd'hui chaque région a son khazar ou son bolcho aux commandes !