Ils sont désormais plus de 5 000 à vivre sans leurs parents en Centrafrique. Abandonnés, orphelins…Victimes du chaos ambiant depuis dix jours, comme Gaïus, 4 ans.
Ava Djamshidi | Publié le 16 déc. 2013, 07h00
Deux billes rondes, noir olive, dépassent du boubou chamarré de sœur Catherine. Même dans ce refuge chaleureux, Gaïus, 4 ans, a l’air un peu inquiet. La semaine dernière, une femme l’a trouvé, errant seul dans la nuit, alors que la capitale centrafricaine était en train de sombrer en pleine folie meurtrière. Terrorisé, le garçonnet a ensuite été conduit dans cet orphelinat tenu par trois religieuses et deux laïcs, où vivent 47 enfants privés de leurs parents.
« Ses parents ont fui les affrontements, et il s’est retrouvé tout seul, on ne sait pas trop comment », se désole Jean-Yves Gauthier Bret. Ancien proviseur, originaire de La Rochelle (Charente-Maritime), il aide comme il peut la congrégation des sœurs oblates à assurer le bien-être des enfants, victimes du conflit qui ravage la Centrafrique.
Depuis le début des troubles, il y a dix jours, sœur Catherine, la directrice de l’orphelinat, a reçu sept enfants supplémentaires des mains de l’Unicef, l’organisation de l’ONU pour la protection de l’enfance. « On n’a pas de papiers ou d’actes de naissance quand ils viennent, sourit-elle. Mais c’est notre mission que d’accueillir toutes les personnes en détresse. »
Principale difficulté pour les sœurs oblates : trouver de la nourriture. « On se débrouille comme on peut », soupire Jean-Yves Gauthier Bret. Pour ce qui est des jouets, les enfants redoublent d’ingéniosité. Dans la courette en latérite, cette terre ocre et poussiéreuse, des petites filles tricotent des mouchoirs bariolés avec des cartouches de stylos usés en guise d’aiguilles. César, 10 ans, ne se sépare pas d’un cahier de vacances usagé. Il demande aux adultes de vérifier ses additions. « Je veux être fort et devenir pilote », assène l’enfant. Autour de lui, les petits jouent et crient. A Bangui, l’école n’a pas encore repris…
Tous résident désormais à l’orphelinat Saint-Paul, au cœur de la capitale, à l’abri du chaos. « Dès l’instant où ils rentrent ici, ils reparlent, assure Jean-Yves Gauthier Bret. On leur donne à manger, on les lave, on les habille, puis comme tous les enfants du monde, ils se mettent à jouer. » Certains sont parfois marqués par les scènes effroyables auxquelles ils ont assisté. « Après ce qu’ils ont vécu, ils peuvent avoir des comportements particuliers », explique sœur Catherine. Comme ce frère et cette sœur peuls (peuple de nomades musulmans), retrouvés dans la capitale alors que leurs parents avaient été tués, la semaine dernière. Ils sont très nombreux dans ce cas en Centrafrique.
D’après les estimations de l’Unicef, depuis le début des troubles, le 5 décembre, quelque 5600 petits sont désormais « non accompagnés » à Bangui, essentiellement dans des camps de déplacés. Leur nombre risque encore d’augmenter au fil des heures. Hier, lynchages et tirs sporadiques ont à nouveau assombri le quotidien des Centrafricains, alors que l’archevêque catholique de la ville appelait à la réconciliation en citant Nelson Mandela.
« Ses parents ont fui les affrontements, et il s’est retrouvé tout seul, on ne sait pas trop comment », se désole Jean-Yves Gauthier Bret. Ancien proviseur, originaire de La Rochelle (Charente-Maritime), il aide comme il peut la congrégation des sœurs oblates à assurer le bien-être des enfants, victimes du conflit qui ravage la Centrafrique.
Depuis le début des troubles, il y a dix jours, sœur Catherine, la directrice de l’orphelinat, a reçu sept enfants supplémentaires des mains de l’Unicef, l’organisation de l’ONU pour la protection de l’enfance. « On n’a pas de papiers ou d’actes de naissance quand ils viennent, sourit-elle. Mais c’est notre mission que d’accueillir toutes les personnes en détresse. »
Principale difficulté pour les sœurs oblates : trouver de la nourriture. « On se débrouille comme on peut », soupire Jean-Yves Gauthier Bret. Pour ce qui est des jouets, les enfants redoublent d’ingéniosité. Dans la courette en latérite, cette terre ocre et poussiéreuse, des petites filles tricotent des mouchoirs bariolés avec des cartouches de stylos usés en guise d’aiguilles. César, 10 ans, ne se sépare pas d’un cahier de vacances usagé. Il demande aux adultes de vérifier ses additions. « Je veux être fort et devenir pilote », assène l’enfant. Autour de lui, les petits jouent et crient. A Bangui, l’école n’a pas encore repris…
Tous résident désormais à l’orphelinat Saint-Paul, au cœur de la capitale, à l’abri du chaos. « Dès l’instant où ils rentrent ici, ils reparlent, assure Jean-Yves Gauthier Bret. On leur donne à manger, on les lave, on les habille, puis comme tous les enfants du monde, ils se mettent à jouer. » Certains sont parfois marqués par les scènes effroyables auxquelles ils ont assisté. « Après ce qu’ils ont vécu, ils peuvent avoir des comportements particuliers », explique sœur Catherine. Comme ce frère et cette sœur peuls (peuple de nomades musulmans), retrouvés dans la capitale alors que leurs parents avaient été tués, la semaine dernière. Ils sont très nombreux dans ce cas en Centrafrique.
D’après les estimations de l’Unicef, depuis le début des troubles, le 5 décembre, quelque 5600 petits sont désormais « non accompagnés » à Bangui, essentiellement dans des camps de déplacés. Leur nombre risque encore d’augmenter au fil des heures. Hier, lynchages et tirs sporadiques ont à nouveau assombri le quotidien des Centrafricains, alors que l’archevêque catholique de la ville appelait à la réconciliation en citant Nelson Mandela.
Le Parisien