La septuagénaire a accepté d'évoquer la terrible expérience vécue dimanche
N'importe qui à sa place serait anéanti au fond d'un lit d'hôpital, l'esprit à peine apaisé par de puissants anti-dépresseurs. Yvonne fait face, chez elle. Même choquée et meurtrie au plus profond de son être, elle a accepté de détailler son agression, les minutes d'enfer qu'elle a traversée, "pour l'exemple", précise-t-elle d'emblée.
À 77 ans, Yvonne a été séquestrée, dépouillée et violée par trois jeunes hommes, qui se sont introduits à son domicile dimanche au petit matin, boulevard Baille (6e). "Je me suis réveillée avec trois hommes au pied de mon lit", témoigne-t-elle assise à la table de son séjour, dans son appartement cossu. Ils avaient une espèce de torchon sur la tête, pour ne pas que je voie leurs visages. Ils me disaient aussi de ne pas les regarder."
Il est 5h environ, quand les cambrioleurs passent à l'acte. Profitant d'une porte-fenêtre mal fermée, donnant sur le jardin, ils pénètrent dans l'appartement au rez-de-chaussée de l'immeuble bourgeois. Yvonne est endormie dans sa chambre. Face à elle, l'un des trois agresseurs brandit un couteau. "Ils l'ont peut-être trouvé dans la cuisine. Ici, je n'ai jamais d'argent, mais ils m'ont demandé ma carte bancaire et le code. Je les leur ai donné tout de suite. Ce qu'ils ont trouvé anormal, c'est que je n'ai pas de collier en or. Ensuite , ils m'ont attachée avec du fil électrique, les mains dans le dos et les pieds."
Malgré la gravité de la situation, Yvonne contient ses angoisses. Les trois garçons d'une vingtaine d'années ne semblent pas bien prendre la mesure de leurs faits. Aucun ne porte de cagoule ni de gants. Pire, ils n'hésitent à pas à se servir à boire dans la cuisine. "Ils ont même ouvert une bouteille de champagne, se souvient Yvonne. Et ils ont eu le toupet de me dire qu'ils ne le trouvaient pas bon."
En gardant son sang-froid, la retraitée préserve une forme de calme dans l'appartement où se joue malgré tout un vol à main armée avec séquestration, chez une personne vulnérable. Une infraction déjà passible des assises. Mais bientôt, tout va basculer dans l'indicible. Deux des cambrioleurs se décident à quitter les lieux. Yvonne, toujours fermement ligotée et un bâillon dans la bouche, espère alors la fin de son calvaire arrivée. Mais un agresseur reste sur place, pris d'une abominable pulsion. "J'étais toujours attachée et il m'a prise en poids pour m'emmener sur mon lit. Là, il a essayé de me violer. Il m'avait enlevé mon pantalon. Je suis traumatisée. Cela dépasse l'entendement."
Même s'il n'arrive pas à ses fins, le jeune homme est désormais considéré comme un violeur. Il s'enfuit alors à son tour pour rejoindre ses complices. Yvonne, elle, se débat encore de longues minutes pour se défaire, à peine, de ses liens et se réfugie dans l'appartement du dessus. "Je n'oublierai jamais cette vision d'elle, se désole sa voisine. Dévêtue, un pantalon enroulé autour de la tête. J'ai eu un mal fou à couper le fil électrique avec les ciseaux. C'est une femme forte, mais c'est terrible ce qu'il lui est arrivé."Depuis, la Sûreté départementale multiplie les constatations pour identifier les auteurs, qui ont abandonné de nombreuses traces sur les lieux du crime.
La Provence
Commentaires
« trois jeunes hommes » : malgré toutes les précautions que prennent les me(r)diats pour cacher la vérité, on a très bien compris de qui il s’agit ! Et pendant ce temps la « sûreté départementale » (sic !) multiplie les constatations : elle va constater longtemps, ça va l’occuper !