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Le tireur "fou" d'Istres sera bel et bien jugé

 

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Un collège d'experts psychiatres vient de déclarer Karl Rose, 20 ans, accessible à la sanction pénale

Du fond de sa cellule du quartier d'isolement de la maison d'arrêt des Baumettes, où il est incarcéré depuis près de dix mois, un jeune homme de 20 ans attendait des réponses. Manifestement, il ne comprenait pas comment il en était arrivé là.

Si, devant la juge d'instruction, il était parvenu à reconstituer minutieusement le scénario de cette effroyable journée du 25 avril dernier, à raconter comment il avait froidement abattu trois personnes dans un paisible quartier d'Istres, il ne savait toujours pas pourquoi il s'était, soudain, transformé, en assassin. "Comme s'il se regardait dans un miroir et qu'il ne se reconnaissait pas, rapporte une source proche du dossier. Il était, en quelque sorte, spectateur de lui-même."Alors, Karl Rose est-il fou ? "Non", vient de trancher un collège d'experts, composé de deux psychiatres, un Parisien et un Lyonnais. 

La personnalité de Karl Rose au centre des débats 

S'ils relèvent "une personnalité pathologique, de nature schizoïde", probablement renforcée par "une consommation excessive de résine de cannabis", les psychiatres n'ont pas décelé chez Karl Rose de "maladie psychiatrique chronique ou décompensée". De fait, "capable de comprendre le sens de la procédure dont il est l'objet, il est accessible à une sanction pénale". Karl Rose, qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité, sera donc jugé par une cour d'assises et les victimes, s'il est condamné, auront droit à une indemnisation.

Néanmoins, les experts psychiatres attirent l'attention du magistrat sur "son incapacité, au moment des faits, à distinguer clairement le virtuel du réel" et estiment que Karl Rose était atteint "d'un trouble psychique ayant altéré son discernement". Un élément important dont devront tenir compte les jurés au moment du verdict. "Ces conclusions étaient très attendues. On se satisfait de ce rapport d'expertise, note Me Morain, avocat d'une partie civile. L'altération du discernement n'empêche pas la tenue d'un procès." De son côté, la défense se réserve la possibilité de solliciter, dans le délai qui lui est imparti, "un complément ou une contre-expertise".

Si les faits ne souffrent d'aucune contestation, c'est la personnalité de Karl Rose, "noeud du dossier", qui sera au centre des débats. Très vite, la thèse "terroriste" avait été écartée. "Il ne se revendique d'aucune idéologie et n'a aucune conviction religieuse ou politique", avait indiqué le procureur après sa mise en examen pour "assassinats"

Défouloirs sur le Net 

Pourtant, depuis plusieurs mois, l'envie de tuer semblait l'obséder. "Il me disait qu'il voulait tuer des gens. Mais pour moi, c'était un délire", avait assuré Nicolas, un Parisien de 24 ans, interpellé après ce carnage aveugle puis mis hors de cause. Le "seul ami" de Karl Rose... Recroquevillé sur sa solitude et son enfance cabossée à étouffer, Karl Rose menaçait d'exploser à chaque instant.

Jusqu'à présent, ses défouloirs, il les trouvait sur le Net, à travers des jeux vidéo ultra-violents, assouvissant cette soif maladive d'éliminer l'autre. Puis, le monde virtuel n'a plus suffi. Les armes, il les touchait en vrai grâce à internet. À force de passer ses journées, reclus dans son HLM d'Istres, à remettre en état de fonctionnement une arme de poing d'abord, un fusil d'assaut ensuite, il s'était mis à fantasmer. Ses séances d'entraînement dans un club de tir, dont il avait obtenu la licence en toute légalité, avaient apaisé, un temps, ses pulsions.

Mais l'assassin prenait forme dans l'ombre, sans que personne ne le prenne au sérieux. Pas même la justice qui s'apprêtait à lui poser un bracelet électronique après sa condamnation à 5 mois de prison ferme, en août 2012, pour avoir transporté dans sa voiture un revolver qu'il avait lui-même bricolé. Entre-temps, la police avait découvert d'autres armes à son domicile... Mis en examen, Karl Rose avait été placé sous contrôle judiciaire.

La veille de la tuerie, il avait même sagement pointé au commissariat. Cela ne l'avait pas empêché, quelques heures plus tard, de déambuler dans ce quartier d'Istres, kalach' à l'épaule, et de prendre pour cible, au hasard, trois hommes, comme dans un jeu vidéo. "Incapacité, au moment des faits à distinguer clairement le virtuel du réel..." Cette partie du rapport psychiatrique promet d'être longuement débattue.

La Provence  14 02 14

 

 

Commentaires

  • à enfermer à vie , à défaut du gibet .!!
    salutations.

  • @ parvus: Karl Rose est fou à lier, c'est un malade, un dément à enfermer sans jugement. Mais il a la malchance d'être blanc, et les psychiatres révisent leurs expertises... Il est "accessible à la sanction pénale" ! Comme si la folie avait une couleur de peau!

  • Gaelle , absolument ! comme vous le savez aussi bien que moi ,seul le Blanc (surtout le petit , qui vote mal) est coupable de tous les maux sur cette terre , depuis la nuit des temps, donc condamnable par la justice Taubirienne . .!!
    salutations.

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