Quand l'économie ignore les peuples….
Roger Vetillard
le 26/03/2014
modifié le 26/03/2014 à 20:37h
Ce qui se passe en Ukraine ne peut qu'interpeller l'observateur qui tente d'analyser objectivement les événements en dépit des présentations unanimes de la presse française et occidentale.
Un gouvernement non légitimé
Nous avons assisté à un soulèvement populaire armé dans le centre de Kiev qui a été en quelque sorte localisé préférentiellement sur la Place Maïdan, centre névralgique de l'insurrection pendant presque 4 mois. Ce mouvement concernait la partie de la population résidant essentiellement dans les régions de l'Ouest ukrainien. Les régions de l'Est russophones sont restées à l'écart de cette révolte. Les grands médias occidentaux n'ont pas voulu signalé que des néo-nazis, du parti de l'Union Pan Ukrainienne Liberté Svoboda ouvertement national-socialiste, menaient le bal. Ce n'est pas une affirmation gratuite : on a pu voir des drapeaux à croix gammée et le vice premier-ministre du gouvernement insurrectionnel de Yatseniouk qui préside actuellement aux destinées du pays est le président de ce parti. Ce gouvernement n'a pour l'instant aucune légitimité puisqu'aucune élection n'est venue le consolider au risque que la prochaine élection –si elle a lieu- ne désavoue les accords que l'Europe négocie avec lui.
Une composante ouvertement nationale-socialiste
On est surpris que les Européens si prompts habituellement à dénoncer le nazisme ou le fascisme qui est susceptible de se cacher derrière des mouvements qui souvent ne sont que populistes ou "anti-système" rencontrent sans état d'âmes des gens qui défendent une idéologie raciste et antisémite et qui utilisent le mouvement contestataire pour en faire une insurrection sanglante : ils n'ont pas hésité à faire feu sur les forces de l'ordre. Sait-on que cette émeute à Kiev a fait 500 victimes parmi les policiers dont 17 sont morts et 150 ont été blessés par balles?
Sait-on que le responsable de Svoboda figure depuis 2012 dans le Top 10 des antisémites établi par le Centre Simon Wiesenthal ? Que 25% des députés israéliens ont écrit à Martin Schultz, le président du Parlement Européen, pour lui demander que l'Europe ne s'associe pas avec un parti qui a pour programme de "stopper les activités criminelles de la juiverie organisée"? Et on s'interroge sur le fait que des personnalités comme Laurent Fabius ou l'ineffable Bernard-Henri Lévy acceptent d'engager des négociations avec de tels gens. Il y a là des motivations qui échappent aux médias, aux commentateurs politiques français et européens, à l'entendement ordinaire et qui sont donc difficilement discernables. Alors que la presse russe en parle ouvertement et que beaucoup d'observateurs voient dans cette dérive une des raisons que Poutine et les Russes retiennent pour s'opposer au mouvement.
Une manipulation des Etats-Unis
L'interventionnisme américain s'est ici également manifesté avec une insolence qui ne semble pas avoir ému les gouvernements européens. On sait, et la Presse en France s'en est émue très brièvement, qu'au cours d'une conversation téléphonique enregistrée en janvier 2014 entre Olivia Nuland, sous-secrétaire d'Etat américaine pour l'Europe et l'Eurasie et l'ambassadeur américain en Ukraine Geoffrey Pyatt que madame Nuland a utilisé des mots assez orduriers pour dire ce qu'elle pensait de l'Union Européenne en assénant "Fuck the UE" et surtout en confirmant que les Etats-Unis ont bien piloté le coup d'Etat de Kiev. Et si elle s'est excusée d'avoir insulté l'Europe, elle n'a nullement démenti l'intervention américaine. Les considérations géopolitiques américaines ignorent la volonté des peuples et méprisent l'Europe. Et la propagande à l'œuvre dans nos pays fait de Poutine et de la Russie des gens infréquentables.
Un pays où cohabitent plusieurs communautés
L'Ukraine est un pays où 3 grands groupes humains cohabitent : pour faire simple à l'Ouest résident essentiellement des ukrainophones alors que le russe est parlé par les populations qui résident à l'Est. 75% des habitants sont "ukrainiens", 18% sont russophones et même russes. Les Tatars au Sud sont d'origine ottomane et parlent russe. Les Ukrainiens sont catholiques, les Tatars musulmans et les Russes orthodoxes. Et ces communautés qui ont des origines différentes et qui ne parlent pas la même langue, n'ont pas la même religion et la même culture, résident dans des régions géographiquement différentes. Elles ont du mal à imaginer qu'il pourrait exister entre elles une communauté de destin.
Des intérêts géopolitiques et économiques
Il apparait à l'évidence que des intérêts géostratégiques et commerciaux sont à l'œuvre pour arracher l'Ukraine à l'influence russe qui y est multi séculaire. Les Etats-Unis ont demandé à l'Europe de faire en sorte que l'Ukraine en devenant membre de l'Union Européenne puisse être rattachée à l'OTAN, sans se poser la question de savoir si l'Europe voulait et surtout pouvait accepter cette tâche. L'avis des peuples européens n'a pas été demandé, l'intérêt de l'Europe n'est pas pris en compte. Il faut savoir que sur le plan économique par exemple le PIB ukrainien est de 176 milliards de dollars soit 3900 dollars par habitant. A titre de comparaison, le ratio de la France est de 44000 dollars et celui de l'Inde de 3200 dollars. De plus le salaire moyen en Ukraine se situe à 268 dollars (En France il est de 3374 dollars, en Chine de 303 dollars).
On comprend mieux l'intérêt que les multinationales portent à cette main d'œuvre peu coûteuse et à ce marché de 45 millions de personnes. Peu importe les peuples et les nations, seul compte le commerce. Les Etats-Unis se conduisent vis-à-vis de l'Europe tel un suzerain avec ses vassaux.
METAMAG
Commentaires
Quelques précisions que vous passez sous silence et qui mettent sérieusement en cause votre parti pris: sur le Maidan, parmi les diverses "centuries" chargées d'organiser l'ordre et la défense du Maidan se trouvaient des centuries d'organisations juives, Tatares,....car ce qui caractérise surtout la révolution ukrainienne et qui est intimement lié à l'histoire de l'Ukraine (république des cosaques au 16et 17ele siècle) c'est son organisation calquée sur la société cosaque de l'époque (communautés de paysans soldats assez indépendantes se mobilisant en cas de danger en élisant un hetman général)
Sur le soit disant antisémitisme, je vous renvoie aux 2 appels , l'un émanant des plus autres autorités juives d'Ukraine et internationales et l'autre de celles de Russie dénonçant les fausses informations répandues par le Kremlin sur une montée de l'antisémitisme en Ukraine , alors que c'est en Russie que ces actes se développent rapidement.
J'ai encore passe plusieurs jours a Kiev il y a 3 semaines, et je peux vous assurer qu'après 3 mois de révolution et de combats et malgré l'invasion russe, la ville est parfaitement calme, sans un seul policier visible dans les rues et les kieviens et provinciaux aussi bien de l'est que de l'ouest présents en ville aussi accueillants que d'ordinaire.
Etudiez 5mn le sujet avant de vous lancer dans l'apologie de crime poutinien.
Ce qui est désespérant, c'est que d'un côté ou de l' autre, la valeur des gens ou des rebellions est jugée à l'aune de leur judéophilie ou judéopobie, selon le cas, supposées.
Ce qui en dit long sur le terrorisme intellectuel qui s'est abattu sur l'Occident émanant d'une communauté qui demeure marquée par une mentalité très orientale.
L'auteur de cet article ne se prive pas, et pourquoi le ferait-il ( c'est de bonne guerre ) , de jouer de ce tabou qui opprime l'Occident, et particulièrement la France, depuis trop longtemps.
Il est indéniable que Levy, Fabius, Valls, le Crif et cie ne cessent de vouloir disqualifier les résistants aux projets criminels franc-maçonniques - comme le mariage homosexuel, la théorie du gender, la substitution de population, l'insécurité généralisée, le vol des fruits du travail des Français au profit de la clientèle des socialopes- en leur accolant le tampon "d'antisémite ", alors qu'ils s'allient à des personnes qui elles n'ont aucune intention de supporter -et ils ont mille fois raison - le millième de ce que les Français subissent au nom de la lutte contre l'antisémitisme.