Dans l'une de ses récentes interventions consacrée au retour de la Crimée dans le giron russe, Bruno Gollnisch, député européen FN, a fait le constat suivant: « L'Histoire ne se répète pas mais elle bafouille ». Cette affirmation n'est sans doute pas dénuée de sens par rapport au cas criméen. En revanche - et je crois que même les élites pro-juives de France l'ont enfin capté - les cas de Slaviansk, de Kramatorsk et d'Odessa présentent une horrible similitude avec les scénarios de la IIe Grande Guerre. Oui, cela est fort triste, mais l'Histoire se répète ... à une différence près: si les Allemands sont entrés à Slaviansk en 1941 l' « épurant » sur le champ de ses Juifs, on pouvait bel et bien parler d'Allemands. Aujourd'hui, parlant des nazillons du Pravy Sector, on sous-entend aussitôt un vaste arrière-plan garni de protagonistes cravatés et parlant des langues autrement plus connues en Occident que l'ukrainien et le russe. Peut-on philosopher après Auschwitz se demandaient les existentialistes français? La question est à reposer : peut-on philosopher EN PAIX après le long martyre des fédéralistes d'Odessa?
Relisant la presse occidentale à travers ses multiples éclairages de la tragédie occidentale, j'éprouve comme un sentiment de dissonance cognitive. Quelque chose ne va pas. On ne peut pas mentir aussi effrontément. Si je poussais le bouchon plus loin, j'évoquerais un sentiment plus nauséeux que la Nausée sartrienne. Que les Américains mentent, on comprend encore. Mais la France ? Une France tellement dévouée à la mémoire de 41-45, une France où l'on nous racontait déjà en CM2, alors que nous étions de petits gamins insouciants, ce qu'était l'ignomonie des chambres à gaz et des fours crématoires, une France où l'on commémore encore le jour de la déportation pensant à part égale à Jean Moulin ou à Sainte Marie de Paris (Skobtsov) exterminés pas les nazis. Or, lorsque ces derniers ont relevé la tête en appelant de la place Maïdan, dès janvier 2014, à liquider les Russes et les Juifs (l'expression russe employée, « na noji », pourrait se traduire littéralement comme « poignarder »), la majeure partie du mainstream médiatique occidental a crié à la calomnie en répétant après le soi-disant grand défenseur de la cause juive, M. BHL, qu'il n' « avait aperçu aucun antisémite ou russophobe parmi les contestataires du Maïdan ». Il s'agissait en somme d'une version montée de toutes pièces par ces grands cyniques de Russes et les jeteurs de cocktail Molotov n'étaient rien d'autre que des europhiles éclairés avides de liberté ... de frêles étudiants de surcroît.
Ainsi, comme l'Histoire se répète quand même et que mentir devient de moins en moins aisé, le massacre d'Odessa et les exécutions de Slaviansk présentent comme minimum deux similitudes frappantes avec deux évènements dont l'un précéda la IIe Grande Guerre, l'autre intervint à ses débuts.
- L'incendie du Reichstag (28 février 1933) fut orchestré par les nazis. Récupéré aussitôt par Hitler et ses acolytes, il donna lieu à un décret annulant l'essentiel des libertés civiles et politiques établies par la Constitution. Si Paul von Hindenburg, président du Weimar, céda, si les Allemands votèrent nazi à 92 % en novembre 1933, si les élites politiques européennes ne s'inquiétèrent que très peu de cette élection, c'est bien que, de un, la menace nazie était largement sous-estimée car camouflée par des discours populistes assez rassurants, de deux, c'est sur une Allemagne minée par la récession et l'humiliation de Versailles qu'Hitler réussit à greffer sa doctrine. Considérons maintenant ce qui s'est passé à Odessa: la Maison des syndicats fut brûlée par le Praviy Sector (donc des nazis). Or, les médias ukrainiens loyalistes - ce sont d'ailleurs les seuls qui ont le droit de s'exprimer - pointent du doigt d'obscurs agents russes qui à de fins de provocation auraient brûlé vifs une quarantaine d'Odessiens. Comme la version de la provoc russe semblait un peu trop surréaliste, Tourtchinov préféra finalement s'en tenir à une autre, beaucoup plus vague, désignant comme seule coupable la police ukrainienne »incapable de faire régner l'ordre» dans la ville. Conclusion: comme aux grands maux il faut appliquer les grands remèdes, la sagesse de M. Tourtchinov l'a poussé à ordonner la création d'un bataillon de défense territoriale. Vu que la police s'est montrée incompétente, on se demande qui en fera partie. Vous donnez votre langue au chat? Non, je suppose que vous avez deviné! Il s'agira des braves gars de M. Dimitri Iarosh, les mêmes qui ont incendié la Maison des syndicats. Résultat: c'est de nouveau, comme en 1933, un incendie orchestré qui a renforcé le pouvoir des milices nazies. Mme Timoshenko, la favorite des médias bien-pensants, a quant à elle salué les défenseurs d'Odessa tout en ... se rendant ultérieurement dans les hôpitaux pour soi-disant rencontrer les rescapés de la tuerie. Normal, il fallait bien envoyer un documentaire touchant et surtout vraisemblable aux chaînes européennes qui se font tant de soucis pour l'intangibilité des frontières ukrainiennes.
- Les combats ont repris à Slaviansk avec aujourd'hui, vers midi heure de Moscou, un bilan s'élevant à une vingtaine de morts. Il y a presque 73 ans, le 28 octobre 1941, Slaviansk fut occupé par les nazis. Ceux qui y faisaient la loi - des polizei ukrainiens, donc, des collabos - avaient fusillé en décembre 1941 plus de mille Juifs femmes, enfants, vieillards tous confondus. La ville ne fut libérée qu'en février 1944 par l'Armée rouge. Que voit-on aujourd'hui? Les nouveaux collabos ukrainiens - en fait, des restes de l'armée ukrainienne qui ont fait leur choix en connaissance de cause - aidés par les mercenaires US de Greystone n'hésitent pas à tirer sur des boucliers humains composés de femmes et de vieillards. Faut-il s'en étonner si l'on sait qu'avant d'être envoyés dans les espaces vitaux US les glorieux soldats de Greyston signent un formulaire où l'on peut voir la question suivante: êtes-vous prêts à tirer, en cas de nécessité, sur les femmes? S'ils répondent »non», leur candidature est refusée. Il est donc assez difficile de faire le distinguo entre les polizei de 1941 et les »libérateurs» américains de 2014.
Il y a aussi un autre aspect ou plutôt une autre similitude générale qui n'a jamais été mentionnée jusqu'ici. C'est d'ailleurs à contre-coeur que j'en fais mention. Le Vatican auquel on reprocha très longtemps son silence face aux atrocités nazies ne fut pas seulement coupable d'avoir été silencieux. L'un des réseaux d'exfiltration des criminels nazis métaphoriquement désigné par l'expression »la route des rats» était très fortement soutenu par le Vatican. On peut à ce titre se souvenir de Monseigneur Hudel. Même s'il est vrai que Pie XII se démarqua par la suite de ce sinistre personnage, il n'en demeure pas moins que celui-ci garda après la guerre son poste de recteur d'un prestigieux collège italien et mourut de sa belle mort. Or, très récemment, le pape François a reçu en audience privée Yatseniouk, ce pantin des USA qui ne fait pas un pas sans l'aval de la CIA et qui a largement approuvé les violences perpétrées place Maïdan. Quel étrange déjà-vu! Et il est d'autant plus original que le Pape lui ait offert un stylo « pour écrire la paix avec la Russie »! François, ce pontife si subtil, serait-il né d'hier ? Croirait-il vraiment à ce qu'il dit?
Néanmoins et fort heureusement, il est encore des voix qui s'élèvent contre les sponsors de cette odieuse tragédie: le quotidien allemand Bild vient d'évoquer avec une clarté tout à fait inespérée la pleine responsabilité de la CIA et de la FBI en critiquant la position plus qu'ambiguë d'Angela Merkel. Parallèlement, neuf anciens du renseignement américain ont déjà demandé à Obama de garantir la non-adhésion de l'Ukraine et de la Géorgie à l'OTAN. Eux aussi ne manquèrent pas de désigner Kerry comme principal responsable de la guerre civile qui sévit dans l'Est et le Sud-est de l'Ukraine. Mais en dehors de ces prises de conscience sporadiques, il faut bien se mettre se soumettre à l'évidence: Washington, rejoint en cela par l'Allemagne, fait cause commune avec le nazisme. L'Histoire n'aurait-elle donc rien appris à Berlin ? Obama, ne serait-il pas le nouvel Hitler ?
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http://french.ruvr.ru/2014_05_05/Odessa-ou-les-fantomes-dAuschwitz-7160/
Commentaires
Depuis 1945, tous les chemins ne mènent plus à Rome, mais nous ramènent à Auschwitz, c'est devenu un second "point Godwin" en quelque sorte!
En ce qui concerne le crime de masse perpétré dans la maison des syndicats à Odessa le mot holocauste (lat. ecclés. d'orig. grecque holocaustum « brûlé tout entier », de holos (→ Holo-), et kaustos « brûlé », de kaiein « allumer, faire brûler » Chez les juifs, Sacrifice religieux où la victime était entièrement consumée par le feu. Dictionnaire "Le Grand Robert") semble mieux convenir que la référence à Auschwitz...
C'est un peu tiré par les cheveux…je préfère en rester aux analyses de Xavier Moreau plus haut.
Personnellement, je n'ai jamais entendu parler de ce réseau d'exfiltration des nazis qu'on aurait nommé "route des rats"...
Les malheureux morts à Odessa sont chrétiens.
J’aime bien l’analyse de Gollnisch concernant l’attitude du Pape et du Vatican dans l’affaire de l’Ukraine. Cela donne à réfléchir.
Ce n'est pas Bruno Gollnisch qui a écrit cet article mais Françoise Compoint journaliste pour La Voix de la Russie. Rendons à César...
Les forces du NOM ne sont pas nazies mais troskystes.
L'argumentaire de Compoint est lamentable.
Tels des gosses lobotomisés , c'est à celui qui décrira l'adversaire comme le plus nazi, donc coupable de tout, le méchant absolu, pour se décerner la médaille de la vérité.