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Vladimir Poutine pour le report du référendum de l’Est ukrainien

 

Le 7 mai 2014

par Matt Robinson et Darya Korsunskaya

DONETSK Ukraine/MOSCOU (Reuters) – Vladimir Poutine a demandé mercredi aux séparatistes pro-russes de l’est de l’Ukraine de repousser le référendum d’autodétermination qu’ils entendent organiser dimanche prochain, une prise de position susceptible d’éloigner un temps au moins les risques de démantèlement du pays.

« Nous appelons les représentants de l’Ukraine du sud-est, les partisans d’une fédéralisation de ce pays, à différer le référendum prévu pour le 11 mai », a dit le président russe.

Poutine, qui a aussi annoncé le retrait des forces russes massées le long de la frontière ukrainienne, a également baissé le volume des critiques de Moscou sur l’élection présidentielle anticipée programmée pour le 25 mai en Ukraine.

Alors que le Kremlin s’interrogeait sur la légitimité d’un scrutin qualifié d’ »absurde » il y a quatre jours encore par son propre porte-parole, il a jugé mercredi que l’élection pourrait se tenir à condition que les violences cessent totalement.

L’appel au report du référendum d’autodétermination, que Poutine inscrit dans un cadre plus global visant à réunir les conditions nécessaires à un dialogue entre les nouvelles autorités ukrainiennes et les séparatistes, n’a pas été rejeté par ces derniers.

« Nous discuterons de cela demain au sein de l’assemblée populaire », a réagi Denis Pouchiline, chef de la « République populaire de Donetsk » proclamée en avril, avant d’ajouter que les séparatistes ont « le plus grand respect pour le président Poutine ».

« S’il juge cela nécessaire, nous en discuterons évidemment », a-t-il dit.

L’Otan a indiqué en revanche n’avoir observé aucun retrait des forces russes déployées à la frontière de l’Ukraine. « Nous n’avons aucun signe relatif à un changement de position des forces militaires le long de la frontière ukrainienne », a déclaré à Reuters un haut responsable militaire de l’Alliance atlantique.

APAISEMENT

Jamais depuis le début de la crise dans l’est de l’Ukraine, début avril, et l’émergence de ce projet de référendum sur le modèle de la Crimée, Vladimir Poutine n’avait laissé entendre qu’il n’appuierait pas le calendrier choisi par les séparatistes.

Le président russe s’exprimait à l’issue de discussions à Moscou avec le président en exercice de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), le Suisse Didier Burkhalter, qui a annoncé qu’une « feuille de route » serait rapidement dévoilée pour désamorcer les tensions en Ukraine.

A la Bourse de Moscou, le cours des actions a bondi à la suite des déclarations de Vladimir Poutine, l’indice MICEX progressant de 3% à la clôture. Les investisseurs estiment que le risque de nouvelles sanctions économiques contre la Russie s’est réduit.

Quelques heures à peine avant les déclarations du président russe, l’Union européenne avait réitéré la menace de sanctions si Moscou continuait de déstabiliser l’Ukraine.

A Washington, l’administration Obama a indiqué pour sa part qu’elle travaillait à l’élaboration de nouvelles sanctions applicables notamment en cas de troubles perturbant le déroulement de l’élection présidentielle du 25 mai.

Le gouvernement ukrainien et ses alliés occidentaux refusent la tenue dans le Donbass d’un référendum « factice et artificiel » – selon les termes du secrétaire d’Etat américain John Kerry. Ils redoutent que ce territoire formé par les régions administratives de Donetsk et Louhansk ne bascule comme la Crimée dans le giron de la Russie.

La perte serait d’une tout autre ampleur que celle de la presqu’île de la mer Noire: ce territoire où vivent 6,5 millions de personnes concentre le tiers de la production industrielle ukrainienne.

Dans l’immédiat, les forces régulières gouvernementales ont poursuivi leur « opération antiterroriste » dans l’Est selon une tactique visant à minimiser le risque de choc frontal et sanglant avec les séparatistes armés.

Des militaires ont ainsi brièvement repris dans la nuit de mercredi jeudi le contrôle de l’Hôtel de ville de Marioupol, sur les bords de la mer d’Azov, à une centaine de kilomètres au sud de Donetsk, mais ont rapidement abandonné les lieux.

D’après des témoins, les militaires sont repartis après avoir détruit des meubles et des fournitures de bureau. Jeudi matin, une forte odeur de gaz lacrymogènes flottait dans les bureaux pratiquement vides du bâtiment tandis que des séparatistes reconstruisaient des barricades tout autour.

(avec Adrian Croft à Bruxelles; Bertrand Boucey et Henri-Pierre André pour le service français)

BOULEVARD VOLTAIRE 07 04 14

Commentaires

  • Bon voilà que Vladimir après le jeu d'échecs, semble entamer avec "l'Empire" une partie de "Qui perd gagne"... Difficile à suivre!

  • Poutine doit rester le seul maître du jeu et ne pas se laisser déborder par les nationalistes russes d'Ukraine. Faisons lui confiance ! Il est en train de couper l'herbe sous les pieds des bellicistes occidentaux (USA, OTAN, UE), mais ces derniers trouveront bien autre chose pour entretenir le chaos et déstabiliser l'Ukraine. Poutine avance ses pions calmement mais sûrement. Son acceptation de venir prochainement en France fait partie du jeu, n'en doutons pas. Le contraste avec le ridicule Mimolette 1er ne manquera pas de sel !

  • « un référendum « factice et artificiel » – selon John Kerry » : pour les mondialistes dont Kerry en particulier, certains peuples ont droit au référendum, mais d’autres non ; et, évidemment ce sont eux qui choisissent qui y a droit et qui n’y a pas droit ! Que voulez-vous, ce sont des démocrates !
    Quant à Poutine, imperturbable, il continue sa partie d’échecs.

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