Interview exclusive avec le chef du Pravyi Sektor. Traduit de l’italien par fdesouche.com. Reproduction autorisée sous réserve de nous citer en source. Nous précisons que cette publication ne constitue pas une prise de position.
Il est le patron. Mystérieux, résolu, incontesté pour les siens, au parcours discutable pour d’autres. Il a mené son mouvement Pravyi Sektor à travers l’épopée de la révolution ukrainienne, de la lutte clandestine aux barricades et maintenant pointe droit vers le Parlement.
Est-il un guérillero ? Un 007 à la solde de puissances étrangères ? Est-il un révolutionnaire ou un chef de bande avec du flair pour une carrière politique ? Ce qui est certain, c’est que le nom seul de Dmytro Jaroch enflamme et divise l’opinion publique au sujet de la complexe question ukrainienne, entre partisans et détracteurs. Il a accordé une interview exclusive à Il Primato Nazionale [journal en ligne italien].
Quelle est la situation actuelle en Ukraine, du point de vue social et politique ?
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Source FDESOUCHE
Commentaires
Il fait comme s'il ne comprenait pas que les nationalistes ukrainiens n'ont aucun avenir , si ce n'est en Russie .
Utilisés aujourd'hui , avec des pincettes , par les mondialistes , ce qu'il en subsistera sera anéanti demain .
La Russie hésite entre deux voies malgré l'unanimité de façade en faveur de Poutine .
Deux options semblent possibles : l'une se situe dans la filiation impériale , celle des Tsars et de l'Union Soviétique .
L'autre irait dans le sens du racialisme . Elle est très minoritaire et l'Occident actuel affecte de voir en Poutine l'un de ses complices .
Cette seconde voie ( Pavel Toulaev pour les intellos , les groupes de combat anti-immigrés pour le populo ) , bénéficiant de ma sympathie , n'a aucun avenir .
La Russie a une vocation impériale qu'elle ne peut renier . Si elle s'avisait de le faire , elle ne serait plus un grand pays . Elle enterrerait certes aisément le grotesque rival US , mais elle ne pèserait pas à côté de la première puissance économique mondiale , l'Empire du Milieu .
Il est bien sympathique avec son opposition à l'OTAN et à l'UE qu'on ne peut que partager, mais il raconte des histoires sur la population de la Crimée et fait l'impasse sur la distribution territoriale arbitraire faite par Krouchtchev. Il rêve tout haut s'il espère que l'Ukraine réannexera un jour la Crimée russe, et fantasme sur la nature du régime en place en Russie et la possibilité d'un successeur Tchétchène à Poutine !
Il professe un statonationalisme sans issue, et devrait sauver l'identité (1) ukrainienne qui est une identité complexe (les russophones représentant - quand même ! - 30% de la population), en saisissant la perche tendue par Moscou d'une solution fédéraliste. Enfin, homme d'action et de terrain; il lui manque le recul suffisant pour intégrer dans son analyse les enjeux géopolitiques énormes et in-con-tour-na-bles de son puissant voisin. Contre ceci, il ne pourra rien.
(1) Ne devrait-on pas parler d'ailleurs "des" identités d'Ukraine, plutôt que d'une identité ukrainienne unique ?