Dans la pénombre, vêtue de noir, le regard au loin. La présidente du Front national est mise en lumière par le magazine américain Time qui sortira le 26 mai prochain. Sous sa photo, qui occupe toute la Une du magazine, ce sous-titre : «Plan d'attaque, Marine Le Pen peut-elle détruire l'Europe de l'intérieur».
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Selon un récent sondage TNS Sofres-Sopra pour Le Nouvel Observateur et RTL, le Front national serait en tête du scrutin, avec 23% d'intentions de vote, devançant de 2 points l'UMP,à 21% contre 16% pour le PS, de quoi attirer l'attention de plusieurs pays étrangers. Dans une interview consacrée aux élections européennes, publiée en ligne sur le site (en anglais) de l'hebdomadaire américain le 15 mai, la candidate d'extrême droite explique en effet «ses ambitions pour démanteler» l'Union.
Dans les colonnes de Time, Marine Le Pen explique «vouloir bloquer l'intégration européenne, qui est un échec». Selon la présidente du FN, «l'UE n'est pas réformable en l'état, elle doit disparaître et être remplacée par des Etats-Nations libres et souverains», même si de nombreux économistes estiment qu'une sortie de l'UE serait catastrophique sur le plan économique. Pour Marine Le Pen, la meilleure raison de sortir de l'UE est qu'elle est «une structure totalitaire».
Marine Le Pen compare également son passage à la tête du parti à celui de son père. «Le contexte a beaucoup changé, mon père a passé sa vie à lutter contre les traces de l'ultra-communisme. Je passe la mienne à lutter contre les traces de l'ultra-libéralisme».
Toutefois, dans une longue analyse publiée dans la même édition de «Time», rapportée par Courrier International, si certains sondages européens placent la candidate à 28%, certains politologues indiquent que «même une telle percée n'est pas suffisante pour donner un vrai pouvoir à Le Pen». Et d'ajouter : «Mais il est probable que le Front national aura un nombre significatif de collègues non Français qui pensent comme lui dans le nouveau Parlement européen».
Marine Le Pen commentée dans la presse étrangère
L'ascension du FN préoccupe les médias étrangers, en particulier depuis les dernières municipales, où le parti extrémiste avait réussi à prendre 11 villes de France. Peu de temps après ce scrutin, plusieurs médias s'étaient inquiétés de la montée de «l'euroscepticisme» en France et en Europe, à l'image de l'italien il Giornale qui pointait l'avalanche d'eurosceptiques, en publiant les visages de Marine Le Pen, Heinz-Christian Strache, président du parti nationaliste autrichien FPÖ, et de Nigel Farage, chef du Parti pour l'Indépendance du Royaume-Uni (UKIP).
La Stampa (Italie) assurait que la victoire de la présidente du FN était un cri d'alarme pour l'UE. Corriere della Serra ajoutait que Marine Le Pen «a atténué l'argumentaire xénophobe et raciste et su rejoindre les inquiétudes des citoyens face à une Europe lointaine, méconnaissable par rapport aux idéaux qui l'ont fondée». El Pais (Espagne) évoquait une montée «historique» du FN grâce «au message populiste et antisystème renouvelé par Marine Le Pen». Enfin, mi avril, le quotidien grec Efimerida s'intéressait au parcours de la présidente du Front.
Le Parisien - 16 05 14
Commentaires
«Plan d'attaque, Marine Le Pen peut-elle détruire l'Europe de l'intérieur» : Faux ! Marine n’a jamais voulu détruire l’Europe, mais l’UE, ce machin mondialiste ennemi des peuples européens ! Ce n’est pas du tout pareil !