Photo Guillaume Ruoppolo
Un avocat a également été placé sous contrôle judiciaire et cinq autres mis en examen
Patrick Sitbon, le gérant de la bijouterie Bornand, sise rue Paradis, un des hauts lieux de la joaillerie marseillaise, a été mis en examen hier soir par le juge Duchaine pour corruption active et escroquerie en bande organisée et écroué aux Baumettes. L'avocat pénaliste marseillais Antoine Béraud a été mis en examen lui aussi pour les mêmes qualifications, mais laissé libre sous contrôle judiciaire avec obligation de verser une caution de 50 000 euros, interdiction d'exercer sa profession, de se rendre à son cabinet et de rencontrer les protagonistes du dossier.
Trois autres personnes - un inspecteur des impôts, un gérant de société et un expert-comptable - ont été mises en examen mais également laissées sous contrôle judiciaire. L'affaire porte sur le rôle qu'aurait joué l'avocat pour tenter de faire échapper le bijoutier à un important redressement fiscal de sa société et l'immixtion dans la procédure de deux inspecteurs des impôts pour parvenir à ses fins.
Les débats contradictoires se sont achevés cette nuit peu avant 2h30 du matin. Les défenseurs de l'avocat, Mes Michel Pezet et Fabien Perez, sont parvenus à convaincre le juge des libertés et de la détention que l'incarcération de leur client avocat ne s'imposait pas. L'enquête doit désormais établir si les soupçons de blanchiment sont étayés ou non. Le gérant de la bijouterie avait déjà été entendu en 2010 dans une procédure relative à la vente de montres de prix en espèces et pour des montants importants.
Une inspectrice des impôts et l'épouse du bijoutier avaient pour leur part été présentées au juge mardi soir et laissées libre sous contrôle judiciaire. Le parquet de Marseille avait réclamé dans ce dossier le placement sous mandat de dépôt du chef d'entreprise, de l'avocat et de l'un des deux inspecteurs des impôts. Une information judiciaire avait été ouverte le 8 novembre 2013 pour "association de malfaiteurs et blanchiment en bande organisée" à la suite de la transmission d'une note Tracfin, la cellule anti-blanchiment du ministère des Finances.
La Provence
Commentaires
Même pas le temps d'aller se réfugier au Levant? Où va-t-on décidément dans ce pays, je vous le demande!
@ Martin: je connais le magasin et le personnage.
Ce magasin date d'avant le Révolution française: c'était une horlogerie de marine, de grande réputation à Marseille, villle portuaire. Avant son rachat par ce personnage, le magasin était tenu par les deux frères Bornand, d'origine suisse, d'une parfaite intégrité. Le nom de Bornand était une référence. Devenus trop âgés, ils ont vendu pour prendre leur retraite.
Et puis... voilà la honte!
Sitbon, la vérité si je mens !