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Entretien avec Renaud Camus: la préoccupation numéro un des français, c’est le Grand Remplacement

                      

Le 28 mai 2014

Votre liste a obtenu 0,05 % aux élections européennes. Quel bilan en tirez-vous ?

Ah ah ! Le bilan que je suis nul, un homme politique de vingt-cinquième ordre et que je ferais mieux de m’en tenir à mes chères études… Ce n’est pourtant pas faute d’avoir été prévenu…

D’un autre côté, à défaite politique indubitable, victoire idéologique incontestable : le Grand Remplacement, le « concept », gagne tous les jours du terrain, presque aussi vite que la chose elle-même, l’horrible chose. L’expression est maintenant dans toutes les bouches, y compris celle de Jean-Marie Le Pen, c’est-à-dire dans le sanctuaire du Front national, le grand vainqueur. Et tous les sondages sont d’accord pour dire que la préoccupation numéro un des Français, et leur principal motif pour apporter leur suffrage à Marine Le Pen, c’est l’immigration, autrement dit la sécurité, l’économie, l’emploi, mais d’abord et avant tout l’identité, la substitution ethnique et culturelle, le changement de peuple et de civilisation : bref, le Grand Remplacement.

Vous remarquerez d’ailleurs que pour la caste médiatique unanime, c’est là, précisément, ce dont il ne doit être question à aucun prix. Même le soir des élections, si notre cher Zemmour n’avait pas mis son grain de sel in fine, immigration et identité – les principales raisons du vote Front national – auraient été passées sous silence. Dans le Sud-Ouest, les grands journaux et les chaînes de télévision locales n’ont pas pipé mot de notre liste, la seule qui posât ouvertement la question du changement de peuple et de la conquête coloniale en cours. Les médias sont tellement abîmés dans les vieux dogmes antiracistes, qui pourtant n’ont plus aucune prise sur le réel, que pour eux tout souci de l’indépendance et de l’identité nationales sont une monstruosité à laquelle, d’accord avec le pouvoir, ils accolent aussitôt l’étiquette ravageuse et prohibitive d’extrême droite, même si personne au sein de notre liste n’a jamais eu la moindre accointance avec ces milieux-là et si notre culture est aussi éloignée que possible de la leur.

Silence total de la presse, dissuasive étiquette d’extrême droite, cinq ou six mille euros de budget, presque pas d’affiches, presque pas de bulletins de vote : c’est merveille, dans ces conditions, que nous ayons frisé les quinze cents voix. Nous en aurions eu cent, je n’aurais pas été autrement surpris. Et pourtant notre ligne générale — refus de l’immigration de masse, hostilité égale pour les politiques menées en France et en Europe mais attachement égal à la France et à l’Europe —, cette ligne-là est majoritaire dans le pays, au moins relativement. C’est là qu’on revient à ma nullité. Nous aurions dû avoir trois millions de voix…

Parlez-vous à propos de la victoire du FN, comme beaucoup de commentateurs politiques, d’un « séisme » pour la France ?

Oui, mais d’un bon séisme. Disons : un choc salutaire. Le paradoxe c’est que mes amis et moi, qui sommes cinq cents fois moins forts que le FN, sommes aussi plus ambitieux : nous voudrions que les mouvements antiremplacistes arrivent au pouvoir en France, certes, mais aussi en Europe, et changent radicalement les politiques de l’Union comme celles de la nation.

Que devrait faire François Hollande, selon vous, qui parle de « continuer » dans la même direction ?

Vous souvenez-vous de l’amiral d’Ascoyne, dans Noblesse oblige, saluant au garde-à-vous à la proue de son navire qui sombre parce qu’il a refusé de changer des ordres manifestement imbéciles ? Mais il était plus chic que notre Président.

Que pensez-vous de la tribune de BHL publiée dans Le Monde, qui explique que « la France est en péril. Un quart de nos compatriotes ont voté pour le pire. Ils ont choisi le parti, non seulement de l’anti-Europe, mais de l’anti-France » et qui propose la mise en place d’un gouvernement d’union nationale ?

Que c’est un bon exemple de discours mort, de vieille mécanique rouillée, sans prise sur ce qui survient, et qui ne touche plus du tout à la réalité des choses.

BOULEVARD VOLTAIRE

Commentaires

  • Hélas Renaud Camus n’est pas un tribun, même s'il est très intéressant à écouter. Il n’a qu’à se rallier au FN, ce serait fort bien, pour lui comme pour Marine. Il ya trente ans un certain Jean Cau avait très intelligemment suivi cette route !

  • @ abad: il a réussi à enlever 1500 voix à Marine: bel exploit !

    Un peu de simplicité: qu'il aille prendre sa carte au FN !

    Il n'y a pas de "grand remplacement" possible au niveau des sciences et des techniques, de la médecine, de la recherche et de la créativité en général. C'est évident.
    Parler d'invasion migratoire comme JMLP le fait depuis 30 ans est beaucoup plus juste, plus exact.

  • Chère Gaëlle,

    D'accord pour dire avec vous que Mr Camus a fait perdre 1500 voix au FN. Je connais assez peu ce lettré qui sur le tard, finit par comprendre ce que beaucoup avaient déjà compris quarante ans avant lui... Mais enfin, mieux vaut tard que jamais...

    Manifestement comme beaucoup de lettrés, Mr Camus n'est pas destiné à faire de la politique. Néanmoins, il peut sans doute jouer un rôle métapolitique (http://fr.wikipedia.org/wiki/Métapolitique) utile. Je serai plus indulgent que vous, chère Gaëlle, avec son concept de "grand remplacement". Pourquoi? En premier lieu pour des raisons sémantiques et juridiques, car si ma mémoire est bonne certains nationalistes qui ont utilisé le terme "invasion" se sont retrouvés condamnés de par le fait que le mot d'invasion a le plus souvent une connotation "militaire"... C'est pourquoi, les politiciens qui ont été condamnés pour l'usage de ce mot, préféraient utiliser ces derniers temps le terme "envahissement" dont la connotation militaire est absente. Alors "grand remplacement" dans ces conditions peut s'avérer une expression digne d'intérêt...

    Bien à vous.

  • En effet, que Renaud Camus rejoigne le FN, il serait plus efficace !

  • Gaelle, effectivement , pas de remplacement possible au niveau des sciences etc . . etc. . , à part l,obscurantisme de certains . .!!
    d,autre part , que Camus donne des conférences , lance des alertes , etc . . il reste , je dirais dans son rôle , mais les voix qui se sont portés sur lui, auraient été aussi bien en faveur du FN, la dispersion de donne rien . . !! d,ailleurs il n,a guère de chance de remporter quelconque élection . .!!
    salutations.

  • Renaud Camus n'a rien inventé avec son concept de "grand remplacement". Cela fait 30 ans au moins que Guillaume Faye et le courant de la ND (mais pas exclusivement) dénoncent cette catastrophe majeure pour les peuples européens ( le "génocide de substitution"). Il a gâché son temps, son énergie et ses deniers dans cette opération, alors qu'il aurait dû se ranger sous la bannière FN-RBM et partager le score historique de 25%, véritable séisme renvoyant à leur bac à sable tous les ego surdimensionnés qui croient pouvoir en sortir seuls.
    Les Identitaires l'avaient bien compris et fait le bon choix et même Pierre Vial de Terre et Peuple a salué l'évènement alors qu'il était très critique sur le "sionisme" de certains partis d' "extrême droite" européens dont le FN !

  • Mais oui, chère Gaëlle, vous avez raison ; mais 1500 voix c’est absolument négligeable et il a dit qu’il ne recommencerait plus ! Alors qu’il rejoigne Marine et le FN : JMLP avait dénoncé le grand remplacement bien avant lui !

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