Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Entretien avec Philippe Randa, auteur de Patton, général audace (éditions Dualpha)

280px-Pattonphoto.jpg

George S. Patton  (1885-1945)

  

(propos recueillis par Aliénor Marquet)

 

Pourquoi le général américain Patton reste-t-il une figure de légende ?

 

Sa conception moderne et souvent prémonitoire de la guerre, alliée à la certitude d’avoir vécu plusieurs vies antérieures, font de George Smith Patton, qui commanda notamment la 7e, puis la 3e armée sur le front européen, fut un des généraux les plus controversés de l’histoire contemporaine. Allure de cow-boy, langage haut en couleur et querelles chroniques façonnent sa légende autant que sa bravoure frôlant parfois l’inconscience. Une chance incroyable couronne immanquablement ses exploits les plus téméraires. Il a conduit ses hommes dans les campagnes de Tunisie, puis de Sicile, mena des offensives prodigieuses depuis la Normandie jusqu’en Lorraine, puis dans les Ardennes avant d’entrer en Allemagne au printemps 1945.

 

Son ambition personnelle est assez démesurée ?

Indéniablement ! Son ambition personnelle est toujours allée de pair avec sa fidélité à la patrie américaine et son amour de l’Armée. Il fut le plus grand général de l’armée américaine lors du dernier conflit mondial… Son destin hors du commun gêne l’histoire officielle.

 

  Nommé gouverneur de Bavière après la chute du IIIe Reich, quel regard porte-t-il sur les anciens nazis ?

 

Il veut oublier le passé nazi des Allemands en qui il voit les futurs alliés de la lutte contre les bolcheviques. Il reste obsédé par la menace soviétique et ne s’acquitte que très mollement de dénazifier sa juridiction, écrivant même à sa femme, après une visite de Berlin en ruines : « Nous avons détruit ce qui aurait pu être une bonne race, et nous sommes sur le point de remplacer ces malheureux par des Mongols sauvages et livrer toute l’Europe au communisme. »

 

Les Allemands comprennent qu’ils ont en Patton un allié de poids et le considèrent vite comme leur sauveur, celui qui les a délivrés des hordes russes.

 

  Patton critiquant ouvertement le programme de dénazification, c’est la disgrâce…

 

Elle est rendue officielle par l’annonce de son relèvement du commandement de la IIIe Armée et de sa destitution de son poste de gouverneur militaire de Bavière. Il en est brisé et profondément choqué. Le peuple américain réagit avec compassion au châtiment de Patton auquel il garde toute son estime. La grandeur et la gloire de ses campagnes sont intactes dans l’opinion publique de son pays.

 

Plusieurs rumeurs ont couru après la mort de George Patton. A-t-il été victime d’un simple accident… ou d’un assassinat ?

 

Il est difficile de se prononcer pour une thèse plutôt qu’une autre, mais les raisons de l’éliminer ne manquaient pas.

 

Les Soviétiques voyaient en lui un ennemi acharné qui pou­vait très bien entraîner à moyen terme son pays dans une guerre contre le communisme.

 

Les démocrates américains pouvaient craindre que leurs adversaires républicains ne présentent ce général, devenu terri­ble­ment populaire à la fin de la IIe Guerre mondiale, à l’élection présidentielle. Patton aurait alors eu de fortes chances de l’emporter.

 

Des juifs auraient pu vouloir l’assassiner à cause de ses sympathies envers les anciens nazis et de son antisémitisme certain.

 

Dernière hypothèse, reprise par le cinéma, celle d’un crime crapuleux commis par une organisation de malfaiteurs à laquelle le « Vieux Sang et Tripes » se serait attaqué.

  

Cela explique-il le succès de votre livre (actuellement la 4e édition augmentée) ?

 

Cela explique en tout cas qu’il soit un des rares livres en français qui lui ait été consacré. Il est évidemment que l’anticonformisme du personnage, ses idées politiquement incorrectes (euphémisme !) n’ont guère incité les éditeurs français à lui rendre beaucoup d’hommage posthume.

 

Patton, général audace,  Philippe Randa,  préface de Jacques Borde,  éditions Dualpha, collection « Vérités pour l’Histoire », 178 pages, 23 euros. Très nombreuses illustrations + index.

 

 

 

Commentaires

  • "sur le point de remplacer ces malheureux par des Mongols sauvages et livrer toute l’Europe au communisme."
    Et maintenant par des afro-musulmans et livrer toute l'Europe à la barbarie.

  • Sa correspondance avec sa femme doit etre bien interessante..
    http://library.flawlesslogic.com/patton_fr.htm
    En dépit de son désaccord avec la politique officielle, Patton suivit les instructions imposées par Morgenthau et les autres à Washington, aussi sérieusement que sa conscience le lui permettait, mais il essaya d'en atténuer les effets, et cela l'entraîna dans un conflit croissant avec Eisenhower et les autres généraux qui avaient des ambitions politiques. Dans une autre lettre à sa femme, il commenta: «Je suis allé à Francfort pour une conférence du gouvernement civil. Si ce que nous faisons [aux Allemands] c'est 'la Liberté, et ensuite la mort', je ne peux pas comprendre comment les Américains peuvent descendre si bas. C'est sémitique, et je suis certain de cela».

  • La thèse de l'assassinat a depuis le début été quasi-unanimement adoptée - d'ailleurs la technique de l'"accident" mortel causé par un "camion fou" a beaucoup resservi ensuite ! Qu'on se remémore l'Etat profond, le véritable commanditaire des innombrables coups d'Etat dans le monde et crimes d'Etat US (cf.: Kennedy, 11/09, etc., etc…), au service des puissants lobbies communautaire, financier et militaro-industriel.
    Patton était un sacré gaillard et un grand soldat, comme Rommel en face ! L'hommage que lui a rendu Philippe Randa est largement justifié.

  • L'avertissement du General Patton
    library.flawlesslogic.com/patton_fr.htm
    Si nous le leur laissons, alors ... nous aurons battu et désarmé les Allemands, mais .... il avait expulsé des familles allemandes de leurs maisons
    (Sur le Net)

  • @ Dirk: bien sûr qu'il a été assassiné! Il fallait qu'il se taise à jamais.

    Il descendait d'une lignée de guerriers qui n'avaient pas peur des mots.

Les commentaires sont fermés.