Un Aixois de 41 ans est malade. Même s'il voyage, il n'est pas persuadé d'avoir contracté le virus à l'étranger, malgré ce qu'annoncent les autorités
"Depuis plusieurs semaines, j'ai l'impression d'avoir tous les os cassés dans mon corps. Je n'ai pas eu beaucoup de fièvre, à part peut-être une poussée à 38. Mais j'ai un mal de chien, et j'ai du prendre en trois semaines plus de médicaments que les quinze dernières années... Je dors une heure par jour depuis un mois..." Olivier a 41 ans, il habite dans une maison cossue du quartier de l'avenue de la Violette. Il a appris cette semaine qu'il avait contracté le virus du chikungunya. Et tente maintenant de se rétablir, petit à petit...
Dans les territoires d'Outre-Mer et dans plusieurs pays tropicaux, cette maladie est répandue et touche des milliers de personnes. Un mal véhiculé principalement par les moustiques, et qui peut être dangereux pour les plus fragiles, comme les personnes âgées.
"Ça a commencé dans les membres, j'avais l'impression d'avoir une tendinite, explique l'Aixois. On a fait une batterie de tests et on n'arrivait pas à trouver. J'ai pensé à plusieurs maladies, un diabète tardif... Et puis le laboratoire des maladies tropicales a rendu son verdict au bout de 15 jours : chikungunya." À partir de là, tout un processus s'est mis en branle : "L'INVS (Institut de veille sanitaire, ndlr.) est venu faire des prélèvements chez moi, à mon travail aussi, aux Milles". Déclenchant aussi l'intervention de l'ARS (Agence régionale de la santé). "Un protocole respectant le principe de précaution a été appliqué" expliquait, également, la mairie d'Aix hier.
Nous avons vérifié sur mes agendas, cela ne correspond pas forcément
"Il y a dans le secteur où habite ce monsieur des moustiques, il fallait donc agir pour éviter la propagation", soulignait Laurent Dillinger, élu à la protection sanitaire et à l'hygiène publique, déclarant aussi que le malade "venait de Sierra Leone" et qu'il pourrait avoir contracté le virus sur place.
Le principal intéressé n'est pas aussi catégorique. "C'est vrai que je voyage beaucoup (il travaille pour un groupe industriel, ndlr.) mais nous avons vérifié sur mes agendas, cela ne correspond pas forcément".
L'origine exacte du virus n'est pas anodine. Car si la plupart des cas "suspects" relevés dans la région par l'ARS - une soixantaine à ce jour, avec la dengue - seraient d'origine "étrangère" (les malades ont contracté le virus hors des frontières), la possibilité que le virus soit véhiculé par des moustiques "provençaux" est tout à fait d'actualité. C'est pour cette raison que vendredi matin, très tôt, avant que le soleil se lève, des agents de l'Entente interdépartementale pour la démoustication (EID) sont venus projeter de l'insecticide dans plusieurs propriétés du quartier d'Olivier.
Une intervention plutôt discrète qui avait été annoncée en amont par deux petites pancartes affichées dans la rue, stipulant : "Cette intervention est effectuée à titre préventif et exceptionnel, selon le principe de précaution, à la suite de la déclaration d'un simple cas suspect". Le cas est avéré...
"Une épidémie est tout à fait possible"
"Le taux de mortalité des malades est extrêmement faible - en France, on meurt davantage de la grippe que du chikungunya - mais c'est une maladie extrêmement invalidante, car elle provoque des douleurs aiguës dans les articulations, et de la fièvre", prévient d'emblée le docteur Xavier de Lamballeri, responsable d'une unité de virologie à la Timone. Les cas graves concernent avant tout des organismes fragilisés. On classe le chikungunya parmi les maladies bénignes, et on commence à bien le connaître, puisqu'il a touché des millions de personnes dans le monde."
La procédure mise en place dans le quartier aixois n'étonne guère le médecin. "C'est normal, il n'y a rien d'alarmant : mais c'est sûr que pour les gens, c'est nouveau donc surprenant. Quand on repère des malades, pour éviter que la maladie se propage, on doit éviter qu'ils soient piqués par des moustiques qui sont susceptibles de transmettre le virus à d'autres personnes. Et donc, cela passe par l'isolement du malade, et la démoustication du quartier également". Car si la maladie n'est pas contagieuse, elle peut se répandre à cause des insectes. Le vecteur s'appelle le moustique tigre, qui colonise peu à peu notre pays. "Il semble être venu d'Italie, s'est répandu dans tout le pourtour méditerranéen, jusqu'à atteindre la côte Atlantique. Il remonte désormais le long de la vallée du Rhône, et on le retrouve jusqu'à Grenoble. C'est compliqué de lutter en prévention, d'autant que le moustique fréquente les zones habitées, jusque dans les maisons". Une épidémie serait-elle possible ? "Oui, sans aucun doute, poursuit le spécialiste. En Italie, en 2007, un cas importé d'Inde avait conduit à une épidémie qui avait touché quelques centaines de personnes".
La Provence
Commentaires
et maintenant les moustiques . . on peut dire que l,europe est attaquée de toutes parts . . sommes nous maudits ??
salutations?
Les moustiques, les fourmis, les frelons et les "migrants" !
Quels cadeaux nous font les iscariotes ;o)