Le Vif.be
Sarkozy vient d’être placé en garde à vue. Ultime rebondissement dans une affaire qui poursuit l’ancien président français depuis des mois. Retour sur les 10 points clés de l’incroyable imbroglio politico-judiciaire qui entoure cette affaire d'écoutes.
1) Ouverture d’une information judiciaire pour corruption
Tout commence le 19 avril 2013 lorsqu’est ouverte une information judiciaire pour « corruption » dans le cadre d’un supposé financement de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy par des fonds libyens provenant de la famille Kadhafi. Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir reçu un financement occulte de plusieurs millions, certaines sources avançant même un chiffre de 50 millions.
2) Début des écoutes
Dans la foulée, la justice va mettre, à partir de septembre, Nicolas Sarkozy, Claude Guéant et Brice Hortefeux, deux anciens ministres de l’intérieur et proches de Sarkozy sur écoute.
3) Scandale à la PJ
En décembre de la même année, le Monde révèle que Christian Flaesch, le directeur de la PJ parisienne, a averti Brice Hortefeux qu’il serait convoqué dans la cadre de cette enquête.
4) Trois affaires en une
Début mars 2014, les écoutes réalisées dans le cadre de l’affaire libyenne vont de façon surprenante apporter un éclairage nouveau dans deux autres affaires. Grâce à ces écoutes, et toujours selon Le Monde, la justice découvre que Gilbert Azibert, avocat général auprès la Cour de cassation, renseigne directement le camp Sarkozy en amont sur certaines décisions dans les affaires Bettencourt (où Sarkozy était soupçonné d’avoir profité de la faiblesse de l’héritière de L'Oréal et d’avoir reçu des sommes illicites pour sa campagne de 2007. Il a bénéficié d’un non-lieu) et Tapie/Crédit Lyonnais (où Sarkozy était soupçonné d’avoir fait pression sur la ministre Christine Lagarde pour obtenir une décision favorable à Bernard Tapie).
5) Trafic d’influence
Le pôle financier du TGI de Paris ouvre alors une enquête « contre X » pour « trafic d'influence » et « violation du secret d’instruction ». Au cœur de cette information judiciaire on retrouve donc Me Thierry Herzog, l’avocat de Sarkozy et le magistrat Gilbert Azibert. Ce sont ces deux hommes qui ont été interpellés lundi en compagnie d’un autre magistrat Patrick Sassoust.
6) Le mystérieux Paul Bismuth
À la mi-mars 2014, les juges découvrent que Nicolas Sarkozy possède un second portable enregistré sous le nom fictif de Paul Bismuth. Aussitôt placé sous surveillance, ce portable révèle des communications téléphoniques avec un autre portable acquis lui aussi avec une identité d'emprunt et derrière lequel se cache en réalité l’avocat de Sarkozy, maître Herzog.
7) Que savait l’exécutif socialiste ?
En parallèle, beaucoup se demandent si l’exécutif socialiste est au courant de ces écoutes. Un peu mollement, les autorités s’en défendent et jurent qu’ils ne sont au courant de rien sans convaincre pour autant. Au point que la démission de Christiane Taubira, la garde des Sceaux, est alors sur la table. Face aux attaques, l’ex-président Sarkozy dénonce « les méthodes dignes de la police politique Stasi de l'ex-RDA ».
8) L'affaire secoue les hautes sphères de la justice
En avril 2014, pas moins de six juges d'instruction sont entendus dans le cadre de cette affaire, plaçant du même coup la Cour de cassation dans l'oeil du cyclone. Les soupçons de trafic d'influence au sein de la plus haute institution judiciaire salissent durablement l’image de ce vénérable temple du droit français.
9) Arrestation de l’avocat de Sarkozy et de deux magistrats
Cette semaine, dernier rebondissement en date. L'avocat de Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog et les magistrats Gilbert Azibert et Patrick Sassoust ont été arrêtés ce lundi.
10) Sarkozy est mis en garde à vue
Et ce mardi, Nicolas Sarkozy lui-même a été mis en garde à vue à l'office anticorruption de la PJ de Nanterre (Oclciff). Une première pour un ancien chef de l'État. L'ex-président de la République est notamment visé par une enquête ouverte pour trafic d'influence présumé dans le dossier Bettencourt auprès Gilbert Azibert, un magistrat de haut rang auquel il aurait promis un poste de prestige à Monaco en échange d’une décision de justice le concernant. Mais aussi dans l’affaire des financements libyens où il aurait été informé de manière illicite de son placement sur écoute.
Commentaires
Sarko trimballe tant de casseroles qu'il était difficile pour la "justice" de les ignorer indéfiniment. Pourtant, la justice (celle du "mur des cons") devrait ménager ce véritable homme de gauche pas pire que les crapules PS jamais vraiment inquiétées !
Le bon peuple regarde toute cette pourriture en silence (le foot !!!). Espérons qu'il se réveillera le jour venu !
Selon le libre journal d'Henry de Lesquen, le pseudonyme choisi par Sarkozy était "Paul Bismuth, citoyen israélien"...
Un hasard sans doute...
le bon peuple enfumé , n,y peut guère !!
bien que je n,ai pas de sympathie pour Sarko , je pense que nombre de socialistes méritent et méritaient le même sort . .!
"la droite" la plus bête du monde .! une vérité .!!
salutations.
C'est étonnant quand même qu'il ait choisi Paul Bismuth plutôt que Georges Dupont, par exemple ;o)