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Philippe Conrad : “L’Institut Iliade pour la longue mémoire européenne vise à promouvoir et transmettre cette mémoire dans toute la richesse de ses formes historiques, culturelles et civilisationnelles”

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24/08/2014 – PARIS (NOVOpress)
Annoncé lors du colloque en hommage à Dominique Venner le 17 mai dernier, l’Institut Iliade pour la longue mémoire européenne a été fondé à la veille du solstice d’été sur les hauteurs du Mont Olympe en Grèce. L’objectif de cet institut est de “faire connaître au plus grand nombre l’histoire de la civilisation européenne par tout moyen (conférences, randonnées, formations, ateliers, stages, visites d’exposition, etc.)”. Nous avons interrogé Philippe Conrad (photo de Une), son président – qui a pris la suite de Dominique Venner à la tête de la Nouvelle Revue d’histoire – , sur les raisons de la fondation de l’Institut Iliade et les buts de cet institut.

L’Institut Iliade est présent sur les réseaux sociaux. Sur Facebook et sur Twitter.

NB : A compter du 1er septembre, vous pourrez écrire à l’Institut Iliade à cette adresse : ILIADE BP 75225 – 49052 ANGERS cedex 2. Jusqu’à cette date, pour écrire à l’institut, vous ne pourrez utiliser que l’adresse courriel : contact@institut-iliade.com

Propos recueillis par Arnaud Naudin


Au début de l’été a été fondé l’Institut Iliade sur les hauteurs du Mont Olympe. S’agissait-il de rappeler nos racines grecques ou de manifester une certaine prise de hauteur par rapport au monde actuel ?

La référence aux racines grecques de la civilisation européenne – tout comme le nom de l’Institut le suggère – est en effet manifeste, mais elle n’est pas exclusive. L’Institut Iliade pour la longue mémoire européenne vise en effet à promouvoir et transmettre cette mémoire dans toute la richesse de ses formes historiques, culturelles et civilisationnelles. Dominique Venner avait exprimé le souhait que son œuvre puisse être poursuivie, à savoir un travail d’historien méditatif sur la longue histoire et la mémoire de l’Europe. C’est ce que nous entreprenons aujourd’hui. Non par nostalgie bien sûr, mais parce que nous sommes persuadés, comme l’était Dominique Venner, que cette histoire et cette mémoire sont à la fois la matrice et levier de la prise de conscience du nécessaire réveil civilisationnel des peuples européens. Nietzsche ne déclarait-il pas que “le futur appartient à celui qui a la plus longue mémoire” ? L’enjeu est de faire face au phénomène de “grand remplacement” justement dénoncé par l’écrivain Renaud Camus, et que Dominique Venner estimait être, dans sa dernière lettre, la menace principale pesant sur l’avenir des peuples européens : “Alors que je défends l’identité de tous les peuples chez eux, je m’insurge aussi contre le crime visant au remplacement de nos populations”. Nous souhaitons donc inciter les peuples européens à un “grand ressourcement”, à une reconquête de la fierté de leurs origines, de leurs racines, en un mot de leur identité afin de refuser leur sortie de l’histoire, leur “grand effacement” – prélude à leur “grand remplacement” par des populations autres sur le sol de leurs ancêtres.

Or la réponse au défi du risque de dilution de l’identité et de la mémoire européennes est moins politique – au sens étroit du terme – que préalablement culturelle, voire spirituelle. Lorsque Dominique, toujours dans sa dernière lettre, s’élève “contre les poisons de l’âme et contre les désirs individuels envahissants qui détruisent nos ancrages identitaires et notamment la famille, socle intime de notre civilisation multimillénaire”, et contre “la métaphysique de l’illimité, source néfaste de toutes les dérives modernes”, il en appelle à un sursaut qui est d’abord intérieur. La réappropriation de notre identité est un défi personnel autant que collectif, car c’est la qualité de l’Etre qui est en jeu. Dès lors, l’ascension du Mont Olympe peut être certes interprétée comme une prise de hauteur. Mais peut-être davantage comme une forme de “recours aux forêts”, au sens où l’entendait Ernst Jünger, avec lequel Dominique partageait de nombreuses affinités.

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Le Mont Olympe

Choisir “Iliade” comme nom, est-ce se placer dans les pas de Dominique Venner qui voyait l’œuvre d’Homère comme une des œuvres fondamentales pour les Européens ?

Effectivement, le choix du nom de l’Institut est un hommage explicite au texte homérique, ce “poème de la destinée” très bien décrit par Dominique. Mais avec lui, il faut y voir “la source oubliée de notre tradition, l’expression grecque de tout l’héritage indo-européen, celte, slave ou nordique, avec une clarté et une perfection formelle sans équivalent”. L’Iliade reste donc d’une brûlante actualité pour qui cherche les sources et les ressources nécessaires au réveil des peuples européens. L’Institut Iliade pour la longue mémoire européenne s’inscrit dans cette filiation afin de promouvoir et maintenir le patrimoine éthique et esthétique commun à l’ensemble des peuples de la “Vieille Europe”, dans la diversité de leurs cultures particulières.

 

A qui s’adresse cet institut, quelles actions compte-t-il entreprendre ?

L’Institut Iliade a pour objet officiel de “faire connaître au plus grand nombre l’histoire de la civilisation européenne par tout moyen (conférences, randonnées, formations, ateliers, stages, visites d’exposition, etc.)”. Sa vocation principale est la transmission de la longue mémoire européenne. Cette transmission est de nature “verticale”, en direction prioritaire des jeunes Européens qui souhaitent retrouver ou affermir les racines de leur identité dans un monde en crise. Car les “temps de confusion” dont parle notamment Christophe Levallois pour caractériser la fin d’une certaine forme de Modernité appellent un réarmement intellectuel et moral qui passe par la réappropriation de ce que nous sommes. Cet objectif de transmission relève certes de la formation, mais pas seulement. Il est également “horizontal”, basé sur la communication, la diffusion de toute information ou analyse utile à cette démarche d’ordre didactique. Une place essentielle sera bien sûr accordée à l’histoire, dont Dominique Venner faisait à juste titre la matrice d’une méditation profonde de l’à-venir et le lieu de l’imprévu, où tout reste possible. Mais notre approche se veut aussi plus large, en abordant les autres aspects de la civilisation européenne, comme le renouveau des traditions populaires ou la promotion de notre patrimoine, tant naturel qu’architectural et plus généralement artistique. La reconquête identitaire relève également du domaine du sensible !

C’est pourquoi, à côté des cycles de formation, des réunions que nous organiserons ou conseillerons à nos amis au regard de leur intérêt, et de commissions de travail interne sur des sujets particuliers, comme l’éducation, nous allons lancer un site Internet qui sera à la fois une plateforme de diffusion, une “caisse de résonance” des meilleures initiatives, et un centre de ressources où seront notamment mis en ligne une “bibliothèque idéale”, un recueil de citations choisies, des suggestions de parcours touristiques “clé en mains” sur les hauts lieux de la culture et de la mémoire européennes… Comme vous vous en doutez, le chantier est vaste ! Nous tablons sur un lancement de ce site Internet, comme du premier cycle de formation, au début de l’année 2015.

En quoi les initiatives de l’Institut ILIADE seront-elles différentes de ce qui se fait déjà, notamment en termes de conférences et de formation ?

logo-institut-iliadeL’Institut n’entend en aucun cas se substituer à ce qui se fait déjà, parfois de manière très efficace. Il est de compléter l’offre existante par la valorisation, dans tous les domaines, de la civilisation des peuples européens. Il fera donc aussi office de plateforme, de relais pour les meilleures initiatives autour d’un objectif global de reconquête identitaire. Il existe beaucoup de revues, mouvements ou cercles de réflexion qui participent de cet effort de réveil de la conscience européenne, et qui méritent d’être mieux connus. L’action de l’Institut Iliade pour la longue mémoire européenne se veut à la fois singulière et articulée avec l’existant. Ainsi, ses cycles de formation intégreront des modules originaux, conçus par ses animateurs, et des colloques ou conférences proposés par d’autres organisations, auquel les auditeurs de l’Institut seront invités à participer.

L’originalité de notre démarche sera, notamment par un travail de reformulation et d’actualisation des connaissances, d’allier le sérieux irréfutable des contenus à leur facilité d’appréhension par le plus grand nombre, en particulier par l’usage du numérique. L’objectif est de faire preuve d’une authentique pédagogie et de fournir des cartouches intellectuelles à tous ceux qui le souhaitent, sans esprit de chapelle.

Le colloque d’hommage à Dominique Venner sera-t-il le premier d’une série qui rappellera les aspects multiples de son œuvre (chasse, armes, etc.) ?

L’Institut organisera en effet chaque année un colloque qui, une fois l’hommage légitime rendu spécifiquement à Dominique Venner, comme ce fut le cas en 2014 pour le premier anniversaire de sa mort, s’attachera plus particulièrement à approfondir un aspect de son œuvre, ou du caractère de l’homme lui-même, mais pour élargir cet aspect à des préoccupations plus globales, inscrites dans l’actualité et le devenir de l’Europe. L’Institut n’a pas une vocation nécrologique mais, comme le voulait Dominique, d’inscription dans la longue durée des préoccupations qui sont les nôtres. Très naturellement, l’Institut pour la longue mémoire européenne est conçu pour durer dans le temps et à travers les générations successives, au-delà de la personne périssable de ses fondateurs. C’est d’ores et déjà aux jeunes Européens de reprendre le flambeau !

Crédit photos : DR

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