Le rappeur Youssoupha se produit ce soir à la salle Guy Obino. Entretien sans concession avec l'une des stars du rap actuel
Photo Nicolas Vallauri
Avec Négritude, Youssoupha va bientôt sortir le deuxième volet de ce qu'il a appelé la Trilogie noire. Le rappeur franco-congolais avait connu le succès avec son dernier album, Noir D***** qui a terminé disque de platine. Ce soir à 20 h 30, l'artiste connu notamment pour ses textes engagés et son amour des lettres françaises, sera sur la scène de Guy Obino, avec un mix de ses meilleurs morceaux depuis le début de sa carrière. Son parcours, son avenir, sa vision du rap actuel... Youssoupha s'est livré dans nos colonnes.
Pour nos lecteurs qui ne vous connaissent pas, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Y. : Je m'appelle Youssoupha, je suis un rappeur d'origine franco-congolaise. Je suis issu de pas mal de cultures, j'ai beaucoup voyagé en France, aux États-Unis et j'ai eu la chance d'aller dans de grandes universités. Toutes ces rencontres et cette diversité ont permis de me construire. C'est également difficile car à force d'être chez moi partout, je n'ai été chez moi nulle part .
Pouvez-vous nous parler de votre prochain album, "Négritude", qui sortira dans les semaines à venir ?
Y. : C'est un disque un peu plus perso, j'ai voulu raconter ce qui s'est passé dans ma vie depuis que je suis autant populaire. En fait, mes albums c'est un peu de la téléréalité (rire), je parle de ma vie en temps réel.
Dans votre "Trilogie Noire", c'est un peu votre histoire que vous racontez ?
Y. : C'est un peu ça. J'ai eu un passage un peu chaotique dans ma vie personnelle et dans ma vie musicale. Aujourd'hui j'ai la chance d'avoir du succès et je profite au maximum. Je prends du plaisir dans ce que je fais, au moins je me dis que si demain ça ne marche plus, j'aurais au moins fait quelque chose que j'aimais.
Vous pouvez nous en dire plus sur le troisième volet ?
Y. : Je suis un grand fan de séries américaines et j'ai essayé de construire ces albums comme la série"Homeland" par exemple. On développe une thématique en plusieurs épisodes, il peut y avoir des pirouettes et il y a plusieurs saisons. Mais surtout on garde le suspense et on ne fait pas de spoilers, donc vous n'en saurez pas plus.
Vous êtes dans le rap depuis pas mal d'année, comment jugez-vous son évolution ?
Y. : Artistiquement, on va dire qu'il y a des vagues de bon et de moins bon. Mais je ne veux pas faire partie de ces gens qui disent que le rap c'était mieux avant. Chaque période est différente. Le seul problème c'est que cet art est vieux de presque 40 ans aux États-Unis et 25 en France, et ceux qui sont aux manettes ne sont pas ceux qui le connaissent le mieux.
Pour en revenir à votre concert de ce soir, connaissez-vous un peu la ville de Vitrolles ?
Y. : Je n'ai jamais eu l'occasion de venir dans cette ville. Mais de manière générale je suis assez curieux donc je suis assez impatient de la découvrir. D'autant plus que vu de l'extérieur, on a toujours l'image de "Vitrolles, ville Front national".
Pourtant le FN n'est plus aux commandes de la commune depuis 2002...
Y. : Oui, mais comme vous le savez les clichés ont parfois la dent dure. C'est pour cela qu'il ne faut pas s'en contenter et lorsqu'on a l'occasion de les briser, il faut la saisir. Je sais que je vais repartir avec l'idée que Vitrolles est une ville hip-hop. J'en suis persuadé.
Quel type de concert allez-vous proposer ce soir ?
Y. : Il y aura des nouveaux morceaux, des classiques... Un medley de tout ce que j'ai fait.
De quoi va être composée votre actualité dans les prochaines semaines ?
Y. : Il y a le concert et puis après la sortie de mon prochain album dans les semaines à venir. Ce qui signifie que la machine va se mettre en route au détriment de mon corps... Mais ce n'est pas grave ça, car c'est vraiment un plaisir.
La Provence
Commentaires
"J'ai eu un passage un peu chaotique dans ma vie personnelle et dans ma vie musicale." : oser appeler ça une vie "musicale" c'est digne d'un rappeur et.. de "La Provence" !