Gonesse. Ce collégien, élu au conseil municipal des jeunes, assure avoir reçu «des pressions» en raison de son engagement politique.
Publié le 07.01.2014
Sa demande d'adhésion au Front national, Mohamed Boudia l'a envoyée officiellement hier. Elle est le résultat de l'engagement politique de ce jeune d'origine maghrébine tout juste âgé de 14 ans!
Celui qui vit dans un immeuble du quartier de la Fauconnière à Gonesse, avait officialisé son alliance d'un simple tweet, le 14 septembre dernier : « @OuchikhKarim : un vrai candidat pour la mairie de Gonesse.
Ce parti « comme un autre », estime-t-il, il a pu le rejoindre à l'aide d'une simple autorisation parentale, obligatoire pour tout mineur qui souhaite devenir militant. « Mon père a accepté, explique-t-il d'une voix posée. Il me laisse libre de faire ce que je veux, mais il veut rester en dehors de mon soutien au FN. »
En revanche, d'autres à Gonesse auraient moins goûté son engagement précoce. En tant qu'élu au conseil municipal des jeunes (CMJ), plusieurs membres de la majorité municipale, ainsi que le député-maire (PS) Jean-Pierre Blazy, lui auraient fait des remarques sur ses accointances avec le FN, à l'occasion d'événements officiels.
D'après Mohamed, lui-même et Julien, un autre adolescent du CMJ engagé pour le FN, auraient même reçu des « pressions » de la part d'une maire adjointe afin qu'ils ne siègent plus au sein du conseil municipal des jeunes. « Pourtant, nous n'avons jamais mélangé notre action au CMJ avec notre engagement dans la ville, explique Mohamed. Au CMJ, on ne parle pas de politique. On n'a jamais véhiculé les idées du Front national là-bas. D'ailleurs, les autres jeunes nous ont soutenus et ont trouvé que les propos des élus étaient déplacés. »
Le candidat du rassemblement Gonesse Bleu Marine, Karim Ouchikh, s'est également fendu d'une lettre ouverte, publiée lundi sur le site officiel du Front national, où il attaque le maire de Gonesse et soutient les deux jeunes dans une anaphore. « L'un comme l'autre prennent le soin de ne jamais faire étalage de leurs convictions politiques dans l'exercice public de leurs mandats citoyens. L'un comme l'autre sont victimes ces dernières semaines de pressions intolérables exercées à maintes reprises par l'équipe municipale en place […] C'est pourquoi je dénonce avec force cette sordide chasse aux sorcières dans laquelle Jean-Pierre Blazy est personnellement impliqué », peut-on lire dans le courrier. Contacté à ce sujet, le député-maire socialiste n'a pas nié être au courant de l'engagement politique des deux jeunes, mais il a « formellement démenti » que la municipalité ait proféré « la moindre pression » à leur égard. L'engagement au CMJ de Mohamed va donc pouvoir se poursuivre, tout comme son soutien au parti de Marine Le Pen. Un Front national dont il rejoint les positions, notamment au sujet de l'immigration et de la sortie de la zone euro.
Le Parisien
Commentaires
Imaginez un maire FN (ou ses adjoints) qui feraient pression sur un membre ps du CMJ pour qu’ils démissionnent du CMJ en raison de son appartenance au PS. Clea déclencherait un immense tollé médiatique pour forer ce maire FN à démissionner ! En fait nous somme en dictature, une forme de dictature un peu molle, mais dictature tout de même.