Cycle de conférences
Yvan BLOT
le 23/11/2014
modifié le 25/11/2014 à 09:38h
Cette année, nos conférences porteront sur un sujet d’actualité : le retour de la Russie. (Voir liste ci-dessous). Nous nous efforcerons de présenter la Russie à l’aide de la méthode d’analyse aristotélicienne (les quatre causes). La première conférence a porté sur mille ans d’histoire russe.
Car l’histoire est une dimension propre aux hommes, ignorée des animaux. L’erreur des classes dirigeantes occidentales récentes est d’avoir perdu la culture historique et humaniste qui permet de faire une politique à partir des hommes réels et pas seulement en ne tenant compte que des nécessités économiques ou juridiques.
L’histoire russe est d’abord, comme pour tout pays, fille de la géographie. C’est le pays le plus vaste du monde. Cela a des conséquences : sa taille lui a permis de vaincre Napoléon puis Hitler. Le pays fait partie de l’Europe, c’est culturellement indiscutable mais il a une dimension géographique eurasiatique. C’est pourquoi le géostratège américain Zbigniew Brzezinski dans son livre « le Grand Echiquier » explique que la politique étrangère américaine doit non seulement isoler la Russie mais la démembrer le plus possible, le premier des démembrements étant de séparer la plus possible la Russie (grande Russie moscovite) de l'Ukraine (appelée autrefois petite Russie et berceau de la culture russe orthodoxe).
La taille de la fédération de Russie fait aussi qu’elle est un monde où les Russes représentent 80% du total de la population. D’autres ethnies cohabitent dont la plus importante historiquement et démographiquement est celle des Tatars musulmans. Les Tsars ont respecté ces ethnies minoritaires qui n’ont pas connu le destin tragique des Indiens aux Etats-Unis ou celui des esclaves noirs américains. La Russie est une grande patrie qui tolère les cultures minoritaires sans éclater pour autant et elle peut être un modèle pour d’autres pays à cet égard.
Deuxièmement, la Russie, c’est aussi une armée avec à sa tête le tsar. La Russie a été beaucoup plus attaquée qu’attaquante : les mongols au 13ème siècle, les Polonais au 16ème siècle, Napoléon puis Hitler ont voulu la soumettre. La Russie, forte de ces épreuves historiques doit être vue comme un pays de résistants. La résistance dans le passé a finalement toujours été victorieuse mais les combats ont été fort douloureux. Lors de la seconde guerre mondiale, le pays aurait perdu plus de 20 millions d’hommes et de femmes dont 60% de civils (contre 450 000 pour les Etats-Unis et 567 000 pour la France ; source wikipédia). L’armée a toujours été la colonne vertébrale de la nation et c’est l’armée aujourd’hui qui fournit la partie décisive du personnel politique dirigeant, ce qui est très différent de l’Occident actuel. C’est un trait important car l’armée véhicule ses valeurs spécifiques (sens du devoir, du sacrifice, patriotisme important, etc..) différentes de l’individualisme marchand.
Troisièmement, la nation russe a une langue et une culture slave, distincte de la culture latine comme de la culture germanique même si ces cultures ont pu l’influencer à partir de Pierre le Grand. L’âme russe a ainsi des traits spécifiques qui lui donnent une forte spécificité.
Quatrièmement, la Russie doit sa dimension spirituelle (et culturelle aussi) à Byzance et au christianisme oriental. C’est un peuple qui s’est souvent senti missionné par Dieu, point commun avec les Américains ou avec la vieille France d’avant la Révolution. Le symbole de l’Etat, l’aigle bicéphale vient de Byzance, la deuxième Rome détruite par les Ottomans avec la prise de Constantinople (1453).
La première Rome a perdu son pouvoir politique en 410 lorsque le roi Wisigoth Alaric a déposé le dernier empereur romain chrétien occidental Romulus Augustule. D’où la théorie de la troisième Rome appelée à défendre l’image du Christ dans le monde. Le communisme soviétique, matérialiste et athée, est d’ailleurs devenu une sorte de mystique idéaliste en Russie, restructurée par la guerre et le patriotisme, avant de s’effondrer en 1991. Ayant fini par rejeter le marxisme d’origine occidentale, elle connait aujourd’hui un renouveau religieux conforme à sa longue histoire.
Ainsi, la Russie est un pays de résistants patriotes et de mystiques, malgré notamment l’occupation mongole (venue de l’Est) au 13ème siècle et la période communiste (venue de l’ouest) au 20ème siècle. Sa destinée historique est de créer un pont eurasiatique vers l’Est tout en appartenant pleinement à l’ensemble européen, par sa langue, sa culture et sa religion. Elle est donc appelée par sa nature historique et géographique à résister à toute tentative d’hégémonie, notamment venant de l’ouest, avec Napoléon, puis Hitler puis l’OTAN sous commandement américain. Cela lui crée de solides adversaires mais lui donne aussi un nouveau pouvoir d’attraction liée à sa défense des valeurs traditionnelles issues du monde gréco-romain et du christianisme.
Programme des prochaines conférences :
8 Décembre : l’armée, la sécurité intérieure et les autres formes de sécurité. (Mc Lean)
Janvier : la nouvelle économie ; croissance et liberté. (Hayek)
Février : le renouveau familial et démographique.
Mars : culture et éducation ; réappropriation de l’héritage de la civilisation. (Gehlen, Hayek)
Avril : traditions religieuses et matérialisme : l’homme chez Dostoïevski.
Mai : l’échelle sainte de Jean Climaque ; l’héritage spirituel de la Russie.
Juin : l’avenir se lève à l’est ; l’inversion des pôles.
Les conférences ont lieu à l’Association «Dialogue Franco-Russe» , 120 champs-élysées 75008 Paris.
Contact : AGIR POUR LA DEMOCRATIE DIRECTE et ET INSTITUT NEO SOCRATIQUE : 73 rue de la Faisanderie 75116 Paris, Courriel : atheneion@free.fr, Tel : 06 88 75 36 13
Illustration en tête d'article : Splendeur et tragédie de la garde impériale russe au Musée de l’Armée à Paris
METAMAG
Commentaires
Cet excellent article d'Yvan BLOT rend justice à cet immense pays européen que l'Empire US cherche par tous les moyens, y compris le risque d'une 3ème guerre mondiale, à démanteler.
La Russie n'est pas l'URSS ! 70 ans de judéo-bolchevisme ne sont rien en comparaison de plus d'un millénaire d'histoire qui ont forgé le véritable socle de ce pays et de son peuple.
Ivan, c'est Odoacre qui dépose le dernier empereur Romulus Augustule et pas en 410 mais en 476.
une grande nation , avec une grande histoire , que vive la Sainte Russie . .!!
salutations.