Communiqués / 27 novembre 2014 / Mots-clés : IVG /
Simone Veil : « L’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issues. (…) Aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. C’est toujours un drame, cela restera toujours un drame. C’est pourquoi si le projet qui vous est présenté tient compte de la situation de fait existante, s’il admet la possibilité d’une interruption de grossesse, c’est pour la contrôler, et si possible en dissuader la femme. »
Je pense que ces mots ne résonnent plus dans les oreilles de ceux qui aujourd’hui ont reconnu l’avortement comme un « droit fondamental ». Autrement dit un « droit » qui ne doit souffrir aucune limite, aucun encadrement. L’équilibre recherché par Simone Veil est volontairement rompu sous la pression des idéologues et des féministes par cette résolution. Tous ceux qui auraient à cœur de rappeler les traumatismes physiques et psychologiques de cet acte sont immédiatement renvoyés dans le camp des extrémistes, conservateurs et autres caricatures infamantes tendant immédiatement à vous disqualifier moralement et politiquement.
Soyons clairs, le Front National n’est pas pour l’abrogation de l’avortement. Il n’a jamais été question de renvoyer les femmes aux « aiguilles à tricoter » comme nous le reprochent des adversaires de mauvaise foi. Comme dans d’autres domaines, notre mouvement refuse les tabous et les dogmes surtout quand celui-ci pose la question du bien-être de nos concitoyennes et des générations futures. En 40 ans, ce sont près de 8 millions d’avortements qui ont été réalisés. Je ne crois pas que cette triste donnée doive nous laisser indifférents.
Le remboursement intégral de l’IVG, aux frais du contribuable, doit-il être octroyé sans limite et sans condition ? Telle est la question que nous posons. Des solutions alternatives efficaces et effectives sont-elles proposées aux femmes pour éviter le drame de l’avortement ? Telle est la question que nous posons. L’avortement doit-il être présenté comme un acte banal, détaché de toute notion de détresse comme l’a fait voter récemment la gauche ? Telle est la question que nous posons. Aujourd’hui l’IVG est encadré (8 jours de délai de réflexion, limitation à 12 semaines de grossesse, entretien avec un organisme social etc…) ; en érigeant l’ivg en droit fondamental, la logique juridique voudrait que petit à petit toutes ces mesures soient supprimées comme une entrave au respect de ce « droit ». Cela je dois en alerter mes concitoyens et le dénoncer.
Je suis une femme et je n’ai pas la volonté de juger les femmes françaises tant je sais que ce sujet touche à leur intimité. Je n’ai pas l’envie de les contraindre dans une législation les condamnant à la détresse matérielle mais j’estime que ce sujet mérite une réflexion loin des passions, qu’il doit être mené dans un souci d’équilibre entre l’article 16 du code civil qui appelle le respect et la protection de l’être humain dès le commencement de sa vie et l’exception à ce principe que permet le recours à l’avortement.
Ainsi doit être comprise l’abstention de mon collègue Gilbert Collard qui me représentait ce jour-là.
Commentaires
L'intervention de Marion est équilibrée et pleine de bon sens. Cette question de l'avortement ne doit pas être régie par des dogmes religieux…ni par l' idéologie féministe. Il y a des cas (suite à un viol, ou quand la santé de la mère est en jeu, ou quand l'enfant à naître risque d'être très lourdement handicapé) où l'avortement relève du bon sens. Ces cas sont marginaux. Ils ne justifient pas les millions d'avortements qui ont eu lieu depuis la loi Veil, et qu'on peut ranger dans les avortements "de confort" (expression horrible !).
La dernière phrase de Marion résume cette position réaliste.