Des ossements et des crânes ont été exhumés du lieu de culte. Deux individus ont été auditionnés hier soir
C'est tout bonnement abominable." Hier soir, Gérard Baumel avait bien du mal à masquer son profond dégoût devan
t les faits qui ont émaillé sa petite commune de Céreste.
Le maire du village a été le premier avisé, dimanche, de la profanation de la petite chapelle communale Saint-Georges, située sur la route d'Apt. Un lieu de pèlerinage il y a plus un demi-siècle - qui n'est plus consacré aujourd'hui. Et qui a donc été, dimanche, le théâtre d'une profanation assez... sauvage.
"J'ai reçu un appel d'un Cérestain dimanche matin, m'expliquant qu'il avait vu la porte de la chapelle fracturée, explique Gérard Baumel. Je me suis rendu tout de suite sur place, et j'ai constaté le carnage." Le sol a été retourné, des trous y ont été creusés. Des tas d'ossements sont apposés à même le sol, et des crânes, exhumés d'une fosse commune, sont alignés contre le mur de la chapelle. Quant à l'autel, il n'en reste quasiment plus rien.
Une plainte déposée immédiatement
Aussitôt, le premier magistrat prévient les services de gendarmerie, ainsi que la Direction régionale des affaires culturelles. "J'ai immédiatement déposé plainte, dit-il encore. Les services de gendarmerie de la brigade de Céreste ont fait un travail considérable, ils ont mis en place notamment une surveillance diurne et nocturne, pour vérifier si les malfaiteurs allaient revenir."
Une surveillance qui va s'avérer payante, puisque le lendemain (lundi, Ndlr), les forces de l'ordre vont repérer deux individus, qui se rendent à nouveau dans la petite chapelle Saint-Georges. Deux jeunes hommes d'une vingtaine d'années, dont l'un est déjà connu des services de gendarmerie. Ils étaient hier soir encore auditionnés par les forces de l'ordre.
La question qui revient sur les lèvres de tous les Cérestains - et que devra élucider l'enquête - porte sur le mobile d'une telle profanation. Si les spéculations allaient bon train dans le village hier, le maire expliquait "n'avoir aucune idée de ce que pouvaient bien chercher ces deux individus. Il se dit, dans Céreste, qu'à la suite de la Seconde Guerre mondiale, des résistants auraient caché des armes en certains points du village. Mais cela n'est qu'une rumeur qui n'a jamais été vérifiée. Et cela justifierait-il de tels actes ?"
À la plainte de la municipalité, s'est ajoutée lundi un dépôt de plainte de la Direction régionale des affaires culturelles, notamment pour la violation des sépultures et la dégradation d'un monument classé.
Et si, au cours des prochains jours, la remise en état de la chapelle Saint-Georges devrait être évoquée, "le coût de ces études et de cette réparation va certainement incomber pour grande partie à la municipalité, soupire Gérard Baumel. C'est dommage, s'il est avéré que ces deux jeunes sont bien les auteurs de ces faits, d'engager autant de moyens pour réparer l'idiotie de deux voyous."
Il en faudra sans doute bien plus pour résorber le choc subi par tous les Cérestains qui connaissent, aiment ou fréquentent, de près ou de loin, la chapelle Saint-Georges...
La Provence
Commentaires
le coût de réparation devrait revenir aux deux petites M . . !!
salutations.