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Poutine: "Dans le scénario le plus défavorable, la situation peut durer deux ans"

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18/12/2014 à 11:35 - Mis à jour à 12:11

Source: Belga

Le président russe Vladimir Poutine a estimé ce jeudi, lors de sa conférence de presse annuelle, que la Russie, qui traverse sa plus sévère crise monétaire depuis 1998, renouerait avec la croissance dans le pire des cas dans deux ans.

 

Vladimir Poutine © Reuters

Une sortie de crise est "inévitable", en premier lieu parce que l'économie mondiale continue de croître, a expliqué le président en ouvrant sa conférence de presse annuelle devant plus d'un millier de journalistes. "Dans le scénario le plus défavorable pour la conjoncture internationale, la situation peut durer deux ans mais elle peut se corriger avant", a-t-il déclaré.

"Nous allons utiliser les mesures que nous avons employées avec succès en 2008", a-t-il expliqué, se montrant cependant flou sur sa vision de l'évolution de la situation, jugeant possible aussi bien un rebond durable du rouble qu'un nouveau recul et soulignant les "nombreux facteurs d'incertitude".

Dans la même tonalité, le président, plus populaire que jamais, a assuré que les programmes sociaux (hausses des retraites et des salaires des fonctionnaires) étaient maintenus, mais que le gouvernement serait peut-être contraint de réduire certaines dépenses sociales en fonction de l'évolution de la situation.

Il a jugé "adéquates" les mesures prises par le gouvernement et la banque centrale face à la crise, rappelant cependant au premier qu'il ne "doit pas oublier ses responsabilités".

Le gouvernement a adopté une attitude passive dans un premier temps face à la chute du rouble, expliquant qu'elle dépendait surtout de facteurs extérieurs (sanctions occidentales et baisse des cours du pétrole) et que la monnaie finirait bien par remonter. Après la tournure dramatique des événements, il s'est joint aux efforts de la banque centrale pour éteindre l'incendie, proposant des mesures pour soutenir les banques et discutant avec les grands groupes exportateurs des moyens de ne pas trop affecter la monnaie avec leurs ventes de devises.

Après une matinée volatile, le rouble baissait nettement dès les premiers propos de Vladimir Poutine, le dollar valant à 09H45GMT 63,10 roubles et l'euro 77,69 roubles. Il a perdu environ 40% de sa valeur depuis le début de l'année, conséquence des sanctions liées à la crise ukrainienne et de la chute des cours du pétrole, première source de revenus de l'Etat.

Poutine dénonce "l'opération punitive" de l'Ukraine contre les rebelles de l'Est

Le président Poutine a par ailleurs dénoncé "l'opération punitive" lancée selon lui par Kiev contre les rebelles prorusses dans l'Est de l'Ukraine. "Après le coup d'Etat mené à Kiev par la force armée", les nouvelles autorités ukrainiennes n'ont pas souhaité entamer un dialogue avec l'Est prorusse mais "ont envoyé la police, puis l'armée quand cela n'a pas suffi et maintenant ont instauré un blocus économique", a-t-il déclaré.

Interrogé de manière très directe par un journaliste ukrainien sur le nombre de militaires russes qui combattent aux côtés des séparatistes et sur ceux qui sont morts en Ukraine, Vladimir Poutine a éludé la question.

Le président russe s'est contenté d'évoquer ceux qui "suivant l'appel de leur conscience, accomplissent leur devoir ou qui en tant que volontaires combattent dans l'Est de l'Ukraine" en soulignant qu'"il ne s'agit pas de mercenaires car ils ne reçoivent pas d'argent".

Moscou a toujours démenti avoir envoyé des soldats et du matériel militaire pour soutenir les rebelles prorusses, alors que les Occidentaux ont estimé avoir de nombreuses preuves en ce sens.

Répondant à une question sur l'avenir des régions prorusses de l'Est de l'Ukraine, le président Poutine a rappelé "les principes du droit international qui prévoit le droit des gens à décider eux-mêmes de leur destin".

Commentaires

  • La fameuse "communauté internationale" (qui comporte en son sein des pays arabes producteurs de pétrole et tous ceux qui sont sous l'influence des USA) a organisé cette chute temporaire du prix du baril, sachant que l'économie Russe en dépend étroitement. En peu de temps elle espère ainsi fomenter à Moscou une "révolution" qui renverserait Poutine et déstabiliserait totalement la Russie jusqu'à sa chute. Nous assisterons très probablement à un tel scénario en 2015. Le "Nouvel ordre mondial" est en marche depuis le coup du 11 septembre 2001 !

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